Un p'tit air de rue
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Un p'tit air de rue

Projet de rue
 
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lil'pö
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyLun 30 Jan - 14:32

Aye aye mi amor... L'appel du grand large, le va-et-vient des vagues... Amor... L'appel du marin, partir, tout laisser, voyager, découvrir... Mi amor... Ne pas se demander quand le retrouver. Voyager, partir, tout laisser, découvrir.
Un jour je partirai. Là-bas, découvrir le monde sans savoir quand revenir.
Un jour je partirai.


Lil'pö.
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lil'pö
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyLun 30 Jan - 14:36

Tout ce bruit, trop de bruit... Pour rien ? Toi & moi, lui & elle... Vous, nous... Tout ce bruit, à quoi sert-il ? Pourquoi, comment ?
Tout ce bruit, trop de bruit POUR RIEN. Et moi ? Et lui ? Et elle ? Et toi ? Et toi & moi ? Pourquoi du bruit pour rien ? Pour des pleurs, des cris ?
Éclair dans un ciel sans lumière. Avant, après, plus rien. Tout ce bruit.


Lil'pö.
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lil'pö
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyLun 30 Jan - 14:39

"Mouvement monotone, brise légère,
dans mon cœur tonne,
mon amour,
le plus beau de mes airs."


Lil'pö.
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sabiha
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sabiha


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyVen 10 Fév - 0:55

La vie de cafetier.


Tu vois, lui là-bas, au bout de la rue, c’est Paul…
Paul est beau : grand, brun, des yeux bleus, qui sourient sans cesse, Paul est un homme charmant et charmé. Oui, parce qu’il y a trois mois, Paul s’est acheté un petit café, avec un grand comptoir pour faire glisser des demis jusqu’aux assoiffés, des miroirs partout pour que ces mêmes assoiffés puissent voir la convivialité qui règne autour d’eux, des banquettes rouges bien confortables pour qu’au bout du troisième verre, les assoiffés aux jambes coupées mais toujours pas rassasiés, puissent s’asseoir et puis finalement, quelques tables dehors pour que, quand il fait beau, les assoiffés aillent se dorer les miches au soleil.
Paul a fait des études, de longues études, ce sont ses parents qui l’y poussaient, mais Paul n’a toujours eu qu’un rêve, un seul et même rêve, ce petit café, simple mais chaleureux, un café où l’on a envie de passer sa journée.
Parce que la grande passion de Paul, c’est de parler aux gens. Oui, lui, ce qu’il aime, c’est écouter les gens raconter leurs histoires, simples ou compliquées, drôles ou tristes, dures ou douces, peu importe, Paul écoute, conseille, répond aux questions des uns, aux affirmations des autres et il est heureux, oui, heureux d’offrir quelques instants de bonheur aux nouveaux habitués, derrière son comptoir, à servir des demis.
Heureux des plaisirs simples qui lui sont procurés, Paul aime énormément sa vie de cafetier…

…Et lui là-bas, qui tourne le coin de l’avenue, c’est Jules…
Jules était beau avant, mais aujourd’hui, il a l’air épuisé. En vingt ans son ventre a gonflé, son dos s’est courbé, ses cheveux ont blanchi, ses rides se sont creusées, Jules s’est laissé aller. Oui, parce que cela fait vingt ans que Jules tient son petit café et qu’il est fatigué de lancer des demis aux alcooliques du quartier, fatigué de voir ces mêmes alcooliques se regarder dans de grands miroirs, seuls face à leur solitude, et fatigué de les voir s’affaler sur les banquettes, quand au bout de leur troisième verre ils n’ont plus la force de tenir debout.
Jules a toujours voulu tenir un café, comme Paul, c’était son rêve. Mais il a vite déchanté et aujourd’hui, lorsqu’il se lève pour aller servir des gens pleins de tristesse ou lorsqu’à deux heures du matin, il n’espère plus qu’une seule chose, voir les derniers poivrots quitter son bistrot pour pouvoir aller se coucher dans leur lit froid et sale, Jules ne rêve plus, n’espère plus, il ne fait qu’attendre cette retraite désirée mais durement méritée. Jules veut être seul. Aigri et misanthrope, Jules n’aime plus sa vie de cafetier…


Sabiha.
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Mr.Bones
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MessageSujet: Je te haine   Le livre - Page 3 EmptyLun 13 Fév - 22:08

Je te haine qu’il dit, installé dans son p’tit café de quartier, pleine vue sur le mur d’en face. J’te haine qu’il invente un personnage de sa tête. Jamais autant parlé que quand il est tout seul celui-là, alors les gens le prennent pour un fou, ils l’évitent, les tables à côté de lui sont vides. La vie sociale, c’est un muscle, ça se travaille. Sinon on perd l’habitude, on se lave plus les dents parce qu’il y pas de raison d’ouvrir la bouche, on pue de la gueule, la fente qui sert de bouche se cicatrise et se referme. Et lui, il a pas envie de finir en dessin encore en ébauche, alors il parle tout seul, et il dort la bouche ouverte. Il avale du vent pour s’aérer son discours, et boit beaucoup de lait pour faire pousser son vocabulaire. N’empêche que les gens rigolent, mais il a des discussions poussées et bien construites, comme un vrai entrepreneur du bâtiment, de ceux qui font de grandes études dans de grandes écoles. N’empêche qu’il rêve de pouvoir se la fermer un peu pour apprécier le silence, qu’il est fatigué d’alimenter les conversations et de la hantise des blancs. Mais tout ça , c’est que des idées, bonnes à alimenter la conversation de la mi-journée avec les amis de sa tête, de celles qui sont personnelles et qui resserrent les liens, il fait trop peur de se retrouver tout seul.

Mr. Bones.
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MessageSujet: dd   Le livre - Page 3 EmptyMer 22 Fév - 13:44

Allongé sur la chaise d'un petit resto au coin de la rue, l'espace d'un instant, l'espace d'un café.
Les étoiles et les galaxies qui gravitent autour des tables et font leurs révolutions autour des visages fatigués des gens fin prêts à aller travailler. Je pense.
Je pense à la mienne, de révolution, celle qui ne vient pas. Je suis fatigué d'attendre, je sirote le jus de ma tasse pour avoir encore un peu de force, je prépare mentalement mon emploi du temps, épisodes ancrés dans le temps pour combler le temps qui ne passe plus.
Des sourires autour de moi, des sourires dans mes souvenirs, "walk the line" qui vrombit dans mes oreilles. Cette interminable patiente qui est mon lot quotidien, mon problème et sa solution.
Je gratte une corde ou deux, relâche la fumée qui pollue mes poumons, reprend encore une taffe et la bloque dans ma gorge, pour profiter du goût, pour éloigner de quelques secondes de plus le moment où je lâcherai les gaz, où je sentirai le goût prenant de la nicotine, la laissant s'étaler sur ma langue, glisser entre mes dents.
Ce sont des idées fixes, qui m'englobent totalement et font de moi leur prolongement, qui me tiennent éveillé et rendent mes nuits toujours plus longues.
Quelques petits mots posés sur un torchon, pour essuyer les dernières traces de sucre trempé qui encrassent les tables des petits restos du coin de la rue.


Mr. Bones.
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Adelante
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptySam 4 Mar - 4:30

Prose d'un instant


Au fur et à mesure que la tasse se vide, le cendrier se remplit. Mes pensées deviennent aussi floues que les gens qui gesticulent dans ce petit café du XVIIIème. Et tout tourbillonne autour de moi comme les feuilles mortes autour de l'arbre dénudé. L'image se tient. Mais c'est juste une image.
Un climat latent de révolte se fait sentir pendant que la pluie s'abat avec violence sur le bitume. L'atmosphère est grise. Il pleut des monocordes et la musique est monotone. Personne ne se soucie de moi. Je ne me soucie de rien.
La flamme transforme le tabac en cendre, qui finit sa chute dans le petit cendrier gris, couleur céleste. Je me détruis les poumons avec délectation sans faire attention à l'avenir. Je tire avec rage sur le filtre et souffle la fumée comme je cracherais ma haine sur le monde.
Je perds mon temps et ne pense pas à le chercher, encore moins à le retrouver. Je sature mais la pluie freine mes envies de fouler les trottoirs humides de la capitale. Instants incontournables que ceux où la solitude pousse à créer, à penser à des choses que l'on ne pourrait dire à haute voix sans une once de honte dans la voix.
J'écrase le mégot, ainsi que les derniers bouts de cendres rouges encore fumant. La fumée disparaît ; j'ai effacé toutes les trace de ma présence. Je suis transparent. Les gens donnent l'illusion de faire quelque chose, d'être occupé, de vivre. Moi, je suis sincère, honnête : j'assume mon ennui et je ne fais rien, c'est plus reposant. Je crois presque atteindre quelque chose, un idéal, alors que je ne fais qu'attendre le prochain rendez-vous qui me fera tout oublier.
Je n'ai atteint que le détachement. Les chaînes qui me reliaient à la réalité sont coupées. Les cordes cassées. Pourtant elles tombent toujours à mes côtés et produisent toujours des sons ternes, en ce moment. C'est frustrant de ne vouloir rien faire et de ne pas pouvoir s'empêcher de l'écrire avec des mots irréfléchis sur une page blanche. Atteindre l'immobilité, la stagnation, avec pour seul mouvement un va-et-vient intérieur. C'est dur.
J'ai l'impression que le sol vibre sous mes pieds, sous ceux de la chaise et ceux de la table. Comme un malaise, un élément perturbateur. C'est juste mon téléphone, un texto vient d'arriver : "Votre numéro a été tiré au..." Je supprime et dans mes oreilles, j'entends encore Eminem : "Back to reality."


Leahpar.
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Mr.Bones
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MessageSujet: Nouvelle sous état notoire...   Le livre - Page 3 EmptyMar 7 Mar - 3:26

Nouvelle sous état notoire…


Pourquoi seuls les idiots appellent encore femmes les fleurs que l’on peut voir dans les jardins ? Pourquoi ce n’est pas moi qui dessine la forme des nuages, alors que je m’en sens tout à fait capable ?
Ses seins sont un plat de spaghetti, la courbure de ses hanches est une glace à la menthe, son nombril : des carottes râpées, son sexe : du coulis de framboise, et moi je me sers à ma faim sur le self-service de son anatomie. Et l’acte d’amour devient comme boire un verre d’eau, mais chacune des gorgées nous hydrate complètement alors même que l’on ne cesse d’avoir soif.
Stop, j’arrête mon fantasme culinaire le temps d’une petite branlette, donner une dimension à mes rêves, donner une dimension à mon membre flasque à qui il ne reste plus que quelques gouttes de sève a recracher encore. Je vais la noter celle–là, pour laisser ma trace.
Et l’appuyer contre mon ventre, faire prendre à mes abdos la forme de sa courbure, m’immoler et m’effacer totalement dans son dessin, laisser glisser mon biceps contre ses seins, mon avant-bras sur son ventre et le creux de ma main à caresser sa verge. Placer mon pénis dans la rainure de ses fesses, de façon à que personne n’eut pu imaginer qu’elle aurait pu être à une autre place.
Mon poignet me lance, je ne cesse de recommencer ce geste rébarbatif d’allées et venues, j’ai la tête dans le cul et le cul en compote de le laisser se frotter contre la paille qui recouvre ma chaise. Ma bite me supplie de la laisser en paix, de la refoutre dans mon slibard puant pour qu’elle y prenne des vacances et n’ai pas à supporter les relents de mon haleine. Tiens ! Encore un coup pour ton insolence.
Mais la voilà de nouveau, prête à me faire rendre les armes, n’a-t-elle pas honte d’avoir de ces yeux qui vous avale avant même que vous ayez eu le temps de faire les présentations ? Comment ose t’elle se pavaner dans cet ensemble de tous les jours qui semblent n’avoir plus que la volonté de se dégrafer, se dézipper, se déboutonner, pour tomber dans un soulagement à ses pieds, laissant ainsi son corps respirer, et au monde la joie de ses sens.


Mr.Bones.
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lil'pö
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyMer 8 Mar - 17:28

"Qu'en reste-t-il ?"


Une rue, dans une ville, d'un pays européen. Ou peut-être nord-américain. En fin de compte, peu importe l'endroit.
Le soleil s'est levé il y a maintenant quelques heures, mais la rue s'éveille à peine. Elle prend son temps.
Petit à petit on peut distinguer de l'activité dans toutes ces petites cases vitrées. Les volets et rideaux s'ouvrent les uns après les autres.
Il y a déjà des personnes dans la rue. Elles sont matinales, ont un travail éloigné de leur domicile, des horaires contraignants ou encore elles aiment l'odeur du matin. La rue paisible et vide, qui résonne sous leurs pas.
Car quelques dizaines de minutes plus tard, la rue est tout à fait réveillée. Les trottoirs sont bondés, la chaussée tonitruante et le soleil brille de toutes ses forces. Mais les personnes qui sont maintenant dans la rue n'ont plus le temps de l'apprécier, il faut se presser : la journée commence.
Et le rythme s'est installé, un rythme propre à la rue. Mais chacun de ses habitants le ressent différemment... Comme un jeu de libre interprétation. Une improvisation, en somme.
D'ailleurs à y regarder de plus près on le voit bien ce rythme. Il y a des "rushs", des embouteillages, plus moyen de circuler, l'espace est tout entier occupé. Puis des moments où la rue est vide et seule. Et si on regarde les habitants, on remarque à leur démarche, leur port de tête, qu'ils le vivent, ce rythme. Certains Lento ou encore Largo, ils profitent et flânent. Puis il y a les Andante, Moderato mais un poco Rubato : au détour d'un trottoir ou d'un regard, ils ralentissent pour mieux repartir. Il y a aussi ceux qui se fondent dans le décor de la rue, la rythment tels des métronomes : ce sont les Allegro qui ne vacillent jamais. Tac, tac, tac... Leurs pas sont précis et réguliers, le regard fixe et la tête bien droite. Enfin, il y a tout les indécis qui changent de tempo selon leurs envies. Tiens, on en voit même un qui court là-bas. Un Appassionato ; il doit être amoureux. Ou bien il cherche un champ où courir librement. Un champ sans rythme, où il serait libre de tout tempo, seul face au silence...


Lil'pö.
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sabiha
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyJeu 9 Mar - 16:59

Les Roms.


Wouah ! Putain c’qu’il est stylé cet endroit ! Après cinq jours de marche sur des sentiers défoncés à cause d’un imbécile de chauffeur qui m’a laissé sur le bord de la route, je suis arrivé au milieu de nulle part, au centre de la terre, là où on ne connaît pas le malheur et où on concentre le bonheur. Je vous jure ça vaut le détour ! En gros tout est pourri : les maisons sentent le moisi et leurs murs s’effritent, le sol est boueux puisqu’il pleut sans arrêt, il viennent d’installer l’électricité grâce à Gabi qui est monté sur les épaules d’Anouk et qui s’est accroché au poteau pendant que Valentino lui tendait les fils (d’ailleurs j’ose encore me demander comment il a fait pour ne pas mourir électrocuté), pour avoir de l’eau potable il faut remonter la rivière jusqu’à sa source et pour cela, il faut se taper 1500 mètres de dénivelé (en gros on met deux heures et demi à monter et une heure à descendre avec deux bidons d’eau de cinq kilos chacun dans les mains, sympa…). Le truc que j’ai compris depuis que je suis ici, c’est qu’on a pas besoin d’être riche pour être heureux. Moi, petit occidental de merde, je suis arrivé avec mes écouteurs dans les oreilles, je me disais que si je n’avais pas eu ma musique, je n’aurais jamais réussi à marcher aussi longtemps. Eh bien, un gamin est venu, il a tiré mon fil, est arrivé jusqu’au iPod, a mis l’écouteur dans l’une de ses oreilles et a crié. Je vous jure, il a appelé sa mère, son père, ses frères, oncles, tantes, cousins, copains, en deux-deux, il y avait un attroupement énorme autour de moi et chacun se bousculait pour écouter une bribe de musique-par-procuration. Ensuite ils m’ont emmené avec eux, ils ont sorti les percussions, violons, clarinettes, les hommes et les femmes se sont mis à chanter et à danser puis c’était parti. Il devait être environ vingt heures et bah sans mentir, le lendemain à midi on était encore tous en train de faire la fête, complètement torchés et complètement heureux.
J’ai décidé que je resterai ici. Quand on a connu ce monde, retourner dans l’autre est inconcevable, ou si, peut-être que quand j’aurai pris tout le bonheur que ces gens peuvent m’apporter et que je serai moins égoïste, peut-être que je retournerai chez les malheureux, histoire de leur apprendre l’existence de ce lieu-dit "Bonne heure" car après tout, ils y ont droit eux aussi…


Sabiha.
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L'homme à la valise
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyVen 10 Mar - 4:04

Il est des fois où la vie vous pousse à renaître, vous savez, comme le phénix, un peu, dans la légende. C’est marrant, moi, j’me dis, parfois, j’me sens tout feu tout flammes, j’ai envie de créer, de m’amuser, de rêver, d’en faire profiter les autres, même si ça les embête un peu. Et puis, je me dis, on a qu’une seule vie, au fond. C’est pas grave.

Quand on a pas trois ans, on ne pense pas à la préciosité des instants rêvés. Et pourtant, y’a pas à dire. Trois + cinq = huit. Là, on commence à entendre que peut-être chaque instant peut être tendre. Huit + sept = quinze. Tout est dit, on a enfin compris.

Et puis, j’me dis, même à cinquante ans, je créerai encore, je rêverai encore, et puis merde les cons qui en voudront pas. Je continuerai à suivre mon guide, et merde les cons qui comprendront pas. Moi.

Je suis en bas. Aux confins de mon âme. J’ai espéré ne pas y penser pour pouvoir enfin me réveiller. Je n’ai pas pu. Endormie, j’ai eu envie de dire oui à mes idées qui, m’ont donné la soif de marcher… toujours plus bas… y’a pas à dire, mon guide est présent, tout le temps…

Et puis, je pense que tout le monde pense plus ou moins pareil, à la fin. Presque. Et puis, je m’en fous, moi, je continue.

Et merde.

L’ambiguïté est annoncée… Et si tu veux pas dénoncer les « après tout », les « finalement », bah t’as bien l’droit de renoncer à ces idées bien arbitrées. Quand on a l’âme émerveillée, y’a pas à se laisser emmerder.

En tout cas, moi, j’y crois.

En tout cas moi j’y crois.


L'homme à la valise & Sabiha.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyVen 10 Mar - 22:12

Place de la Concorde


Une corde, deux cordes, trois cordes, quatre cordes, cinq cordes, six cordes, et hop, on fait des nœuds. On les dénoue, on les brûle, on les mord.

Un pas, deux pas, trépas. On avance, l'air de rien, la bouche qui sifflote un air de rien. On recule, les mains dans les poches, en bondissant sur les nœuds coulants.

Un saut, deux sauts, trois sauts, les sauts. Le lasso siffle dans l'air de rien et la corde se noue autour de moi. Je stagne et tourne en rond, des poches sous les yeux.

Un temps, deux temps, trois mouvements, on se détend, les cordes sont détendues, on est libre et on s'envole dans le ciel azur. On est sorti vivant de la cage d'escalier.

Une cage, deux cages, trois cages, dégage. On s'éloigne et c'est une nouvelle ère de rien qui démarre. On flotte à côté des nuages qui grondent, prêts à exploser en milles gouttes d'eau.

Une goutte, deux gouttes, trois gouttes, dégoûté par la pluie qui commence à tomber. On est freiné par cette eau infernale, mais on continue, on tient bon, c'est dur, avec le cœur noué.

Un cœur, deux cœurs, trois cœurs, on décore, perché dans le vide, le néant noué autour. On ne comprend plus, mais on s'aperçoit qu'il pleut des cordes.

Une corde, deux cordes, trois cordes, quatre cordes, cinq cordes, six cordes, et hop, on fait des nœuds...


Leahpar.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptySam 11 Mar - 12:57

Belle de nuit

C'est lorsque mes yeux se ferment
que le jour se lève sur toi,
mes songes parcourent mon épiderme ;
frissons irréels jusqu'au bout des doigts.
Je rêve à tes lèvres entr'ouvertes dont le souffle chaud me glace,
cette bouche humide et tendre habitée par la grâce,
ce regard flamboyant, délicieusement mortel
qui me consume, me noie, ma souffrance est si belle,
pauvre amas que je suis de cendres amoureuses.
Tel un ange déchu ; prêt à m'écraser sur terre,
survolant leur triste et morne réalité peureuse,
au creux de tes reins ; j'abandonnerai ma chair.
Mon torse déchiré d'amour tout contre tes seins,
sur ta peau transpirante de plaisir je laisserai aller mes mains.
Possédé par le désir d'appartenir à notre destin
nous, éclairés par des milliers de bougies aux lueurs sans fin
baignant tes formes dans un jeu d'ombres et lumières,
ton corps brûlant, fiévreux, inexorablement fier,
ta langue mouillée, vicieuse et assassine
dans ma bouche au souffle haletant.
Sorcière passionnée, tendre et câline,
nous ne faisons plus qu'un et là s'efface le temps.


Art. 54.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptySam 11 Mar - 12:58

Hardcore dreamer

Mes songes m'entraînent au plus profond de moi-même,
là où vivent mes fantasmes les plus cachés ;
dans un délicieux et dur monde de bohème
qui de mille créatures est peuplé.
Des putains soumises aux beautés infernales
toutes délicieuses et sucrées, toutes maîtresses de mon mal,
des alcools, des drogues aux saveurs érotiques,
puissantes et sensuelles, apaisant toute panique.

Des hybrides mi-hommes, mi-rats grouillants en mon sein
qui me dévorent, m'assomment ; pourissant mon bien.
Toute la haine et la colère de la terrible adolescence
cesse de ronger mon cerveau aux ailes incandescentes
d'Icare heurtant le sol avec fracas et violence
lorsque mes yeux se fixent sur un poème à une passante.


Art. 54.
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Mr.Bones
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MessageSujet: J’aimerais être comme vous   Le livre - Page 3 EmptyJeu 16 Mar - 5:28

J’aimerais être comme vous, me lever un matin et me montrer du doigt. J’aimerais être comme vous, dans vos habits qui tombent parfaitement sur vos corps divins. J’aimerais vous ressembler pour me moquer des moins beaux, moins intelligents ou cultivés, des moins charismatiques que moi, ou que vous. J’aimerais être là à vos réveils, voir le soleil s’étendre sur vos horizons pour vous souhaiter la bienvenue, vos couettes descendre d’elle mêmes à vos pieds, en essayant de vous causer le moins de désagréments possibles, vos cafés répandre leurs odeurs jusqu’aux narines de vos voisins, qui attendent déjà à leurs judas en suppliant le ciel de vous voir passer, eux qui ont les yeux desséchés, qui craignent de cligner, fermer leurs paupières et vous perdre, alors même qu’ils ne vous on jamais eu. J’aimerais être comme vous, voir les marches de vos escaliers s’adoucir sous vos pas, la porte de votre entrée s’alléger sous votre toucher. Votre rue prendre vie, à l’instant même où vous la pénétrer. J’aimerais être comme vous, sentir le regard des femmes posé sur votre nuque, savoir que la pensée de coller leurs colonnes contres vos pectoraux les hantent à chacune des secondes qu’elles vivent, les hantera pour celles qu’ils leurs restent encore. J’aimerais être comme vous, et prendre possession de la pièce. Être comme vous pour avoir vos problèmes, si touchants et si délicats, vos joies, si intenses, si pleines de vie, si sensibles sans vous faire ciller plus que ça. J’aimerais lire l’envie et la jalousie dans le regard de mes collègues, dans leurs comportements hypocrites, leurs vaines tentatives de me, non de vous ressembler. J’aimerais être comme vous, et qu’à mon coucher, demain se prépare déjà à vous accueillir.

Mr. Bones
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Adelante
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyJeu 16 Mar - 14:35

Au début de l’histoire, il y a un grand enfant. Un qui n’a pas voulu quitter les sourires de ses premières années.
38 ans, prise de conscience, il ne peut plus jouer à la dînette dans les cafés blindés de monde, il ne peut plus chanter à haute voix dans la rue ces chansons entraînantes que, jadis, il hurlait dans la voiture pour faire passer les voyages de vacances plus vite, histoire de se voir déjà à tremper et à jouer au ballon dans la piscine.
Il passe trois jours chez lui, sur son balcon gelé, à compter tout ce qu’il ne peut plus faire, puis met son pyjama, descend les marches de son escalier à cloche pied, trace quelques traits sur le bord de la route, et commence sa marelle en solitaire.


Hop, hop, hop. Il gambade au dessus des traits blancs, inutiles et symboliques. Léger comme un moineau, profitant des derniers instants de l’insouciance qui va bientôt s’envoler vers son oubli. L’adulte qui sommeillait en lui commence à donner des coups de pieds, à gesticuler, à se former. Dans quelques instants il va sortir et hurler.

L’enfant crie, s’essouffle, suffoque, l’adulte revient au monde et reprend possession du territoire. Il s’éloigne de ce lieu puéril, cette part d’imaginaire désuète, et laisse son enfant allongé, à l’agence, dont les derniers soubresauts effacent les traits de craie. L’adulte, lui, part trouver un peu de réconfort, et d’amusement au bar du quartier. Il soutient son équipe préférée à la télé, il parle très fort pour que les joueurs l’entendent mieux.

Il essaie de feindre, il se cache. Le plus dur, c’est de ne pas montrer qu’il est toujours un enfant, au fond de lui. Il est un adulte, le crie pour s’en convaincre, pendant que les joueurs courent derrière un ballon, futilement.

Sa bière est vide, il a les yeux tournés vers le téléviseur, alors, il ne s’en rend pas compte. Il attrape son verre, l’approche de ses lèvres, lui réchauffe la gorge. Il ouvre les yeux et prend conscience que son verre est plein de vide.

Le liquide est sorti du récipient. Il naît, meurt et renaît. Le cycle, le cercle, et la boucle est bouclée. Il a la tête sous l’eau.

Tout n’est qu’affaire d’accouchement.


Mr. Bones & Leahpar
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyJeu 16 Mar - 14:48

« Soit. » se dit-il après avoir regardé le comportement humain, plutôt dérisoire.

Lui, il marche, la tête basse, et ses yeux se promènent sur les visages endurcis, amorphes et mystérieux des passants.
Lui, il dort, la bouche entrouverte, et ses rêves l’emmènent en vadrouille aux pays de l’évasion, du voyage, de l’imaginaire…
Lui, il est immobile, la brise lui caresse les cheveux ; il est adossé contre un arbre et le liquide rouge coule le long de ses lèvres.
Lui, il parle, les mots envahissent l’atmosphère sonore, les oreilles de l’auditoire. Ah s’il s’entendait parler, ce flot distordu et saugrenu de paroles insensées.
Lui, il entend, sans écouter, son regard est dans les vagues, les tortues courent sur son corps meurtri. Il entend.
Lui, il regarde les images abrutissantes qui sortent des tubes cathodiques, le sourire hébété, comme drogué par la télé, par la société.
Lui, il joue, s’amuse, prend du bon temps, parce qu’au fond il n’y a que ça qui compte. Son corps se lâche et lui ne pense plus à rien.


L’autre là-bas, fait l’amour à celle qu’il a choisie, avec passion et tendresse, comme dans les films.
Celui-là s’occupe de son fils, lui fait écouter sa musique, lui donne les conseils qui lui permettront de réussir sa vie.
Eux, là-bas, maintenant, le comportement humain, et son corps s’enfonce dans l’arbre.


Leahpar & Mr. Bones
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyJeu 16 Mar - 21:52

Quand je me suis réveillée, j’ai commencé à imaginer que les francs parlés sont comme des orties au milieu d’un désert, on en voit jamais mais lorsque, par chance, on en trouve un, on en fait une bonne soupe aux orties et alors là, on apprécie…

Parce que la soupe aux orties, ça vous remet le palais en forme, ça vous détend les muscles de la mâchoire. Alors oui, moi, quand j’ai l’occasion de boire une bonne soupe aux orties, je suis content. Dans le désert la chaleur me harcèle. Parlons franchement.

Le plus dur avec la soupe aux orties, c’est de l’agrémenter : coquelicots, feuille à rouler, un peu d’inspiration, des sentiments à fleur de peau. Mélanger tout ça dans un tombeau, pour lui donner un petit goût de vieux.

C’est une recette de grand-mère, ça, mais on a tendance à les oublier, les recettes de grand-mère. Et dans ce désert, y en a pas, de grand-mère, alors il y a pas d’oubli, au fond. C’est pour ça que je m’en souviens, de la soupe aux orties. Je me suis peut-être un peu perdu, là. Mais c’est normal, c’est un désert.

Et le désert a des airs de solitude. Il est donc difficile d’y trouver le bonheur car quand on n’a pas d’amis ou de panthères à qui parler, on se sent on ne peut plus désenchanté.

Et dans mes oreilles aériennes, j’entends les anges et, bizarrement, ça me dérange. Parce que parler à des voix qui n’ont pas d’oreilles pour entendre, c’est moins rigolo que parler à des murs fissurés à qui tu peux chuchoter des secrets en pensant au lendemain de la vieille histoire qui assomme.

Et les murs gardent le silence, avalent et rebondissent, les bruits de ma bouche qui s’étiole sur ma voix, enfantant d’autres sons qui muent sur la base de nos débuts.

C’est le désert aux murs, où on parle de tout, mais seul.


Sabiha, Leahpar, Mr. Bones & L’homme à la valise


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyJeu 16 Mar - 22:27

Histoire d'amour

Le nuage mélancolique
suis sa lune avec attention
et affronte son destin tragique
avec humilité et dévotion.
Il peut bien se perdre
dans la nuit sombre, au coeur du vent,
pour lui l'astre blême, lumineusement.
De son amour elle veut le peindre.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyJeu 16 Mar - 22:27

Ma tendre et violente,
ma vie, ma mort,
ma haine aimante,
ma raison, mon tort,
ma réelle incohérente,
mon charme, mon sort,
immobile qui m'arpente,
mortelle que j'implore,
ma banale étonnante,
délicate qui me mord,
si dure innocente :
que je t'aime bien trop fort.


Art. 54
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyJeu 16 Mar - 22:28

A la naissance de mes jours,
subsiste une part de vérité
qui, la nuit s'étant levée,
m'étreint ausi fort que l'amour.
Je pleure mes mots,
sur le papier ; ma peau
si fort, sans aucune larme
dans le long bruit des armes.
Mes lunes sont poésies
pour de tristes soleils.
Dans le noir je pleure la vie
et la lumière jamais ne m'émerveille.


Art. 54
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyVen 17 Mar - 0:54

Tes cheveux tirés, ton air
Semi-autoritaire,

Ton corsage, ton corps sage

Tes lèvres fines couleur pourpre
Ta peau blanche

Et ta gorge, et ta gorge...

En fait, de tout ton corps,
Je m'en fous.

Tu n'as pas la plus belle poitrine
Et ta taille me laisse sceptique
Mais ta gorge, elle...

Comme l'os attire le chien
Je bave en scrutant
Sous ton menton
Deux cordes vocales, et...

Tes yeux me dévorent
Tu veux un baiser ?
Viens donc le chercher

Comme l'os attire le chien
Te voilà fascinée
Par mes yeux et mon sourire
Ma silhouette, mes fripes sombres...

Sommet de la jouissance,
Tu atteins ma bouche
Je ris d'avance
Pensant à la suite...

Mes mains remontent
Le long de ta colonne
Lisse, lisse,
J'arrive à la nuque.

Je m'ote de tes lèvres,
Mord ton menton

Surprise, souriante
Mes dents sont sur la gorge.

Tes sourcils se froncent,
Interrogative.

Je souris aussi,
Ouvre un grand bec,
Et plonge mes crocs.

Tu cris, tu hurles.

Maintenant, je me nourris,
Jusqu'à la derniere goutte,
De ton énergie.

La couleur pourpre
Coule.

Et ton corps
Devient mou.

Rassasié,
Et étanchée, ma soif.
Je jouis de nos morts
Respectives.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyDim 19 Mar - 19:30

Peste attitude : J'aimerai(s) ou réponse à un pessimiste.


J'aimerais être comme vous : j'aimerais avoir quelqu'un à regarder, quelqu'un à admirer, quelqu'un à imiter. J'aimerais avoir un idéal vers lequel tendre, avoir quelqu'un à être qui ne serait pas moi. J'aimerais avoir quelqu'un à qui rêver, j'aimerais avoir un monde à méliorer. J'aimerais avoir des transformations à opérer, avoir un être sur lequel me décharger. J'aimerais avoir quelqu'un dans lequel espérer, j'aimerais pouvoir jouer à être mieux, jouer à être plus. J'aimerais pouvoir avoir, j'aimerais ne pas avoir. J'aimerais juste être un peu moins.


JCS


NB : Ce texte est à afficher, si affiché il est, comme réponse (donc à la suite) à un texte de Mr.Bones que j'ai trouvé très beau mais qui en même temps m'a bien fait rigoler. Et que les correcteurs viennent pas me rajouter un "a" devant "méliorer" ni me réduire la taille de la signature...


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 3 EmptyDim 19 Mar - 23:51

Petite parabole à l'attention de Graham Bell


Le téléphone sonne. Cette fois ça n'est pas une blague de France Inter. Quoique ; il sonne et pourtant... personne ne décroche.
Il sonne tout simplement, peu soucieux de briser l'atmosphère ambiante en parcellant de son cri strident la lourdeur du silence.
Un autre au bout du fil, soucieux de nous joindre. Insouciant de son irruption dans notre vie privée.
Cet appel à la manifestation n'en finira donc jamais ? Comment faire taire cette alarme agressive qui s'incruste dans ma tête pour en faire une caisse de résonance.
Tient cela s'arrête donc tout seul ? L'indésirable aura été découragé par notre mutisme. Il réessaiera sans doute son incursion égocentrique plus tard.
Peut-être qu'une anxiété tellement impérieuse s'emparera de ses tripes qu'il s'oubliera, lui et son amour-propre blessé par notre pudeur. Peut-être est-il déjà en train de décrocher le combiné, qu'il accole son oreille en quête d'un la fonctionnel ; il compose à coup sûr notre numéro.
Mettons fin à cela sur le champs ! Non il n'aura pas raison de notre isolement. Pas après nous avoir arraché à notre quiétude et nous avoir poussé à l'enfermement. Ce ramassis de puces électriques devrait savoir ce qu'il veut à la fin, notre sérénité ? But inavoué ou non il l'a atteint.
Car, comme chacun le sait, à tout corps une réaction. Une masse immobile dans le référentielle terrestre réagit par la résistance électromagnétique qu'elle fournit et qui l'empêche de foncer droit au centre du globe. Même soumis à aucune force l'objet tournera autour de son centre de gravité et réagira par lui même à cette "absence" de force.
Alors pourquoi pas cette fois ? Il suffit d'un fil, d'un coup pour qu'il y ait deux réactions, alors pourquoi n'aurais-je pas réagi à un coup de fil ? Jeux de mot vaseux mais amer, un coup de fil, une sonnerie magnétique qui attire ma curiosité inexorablement, un geste de la main, un vocable, une réponse dénumérisée, un monde qui s'écroule, ma tranquillité qui s'efface, la culpabilité de l'autre qui s'exacerbe et au milieu, le téléphone acteur passif de ce drame.


JCS.


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MessageSujet: [Corrigé - Tuil]   Le livre - Page 3 EmptyLun 20 Mar - 0:17

Thème : Sous LSD

Contre la tutelle d'une très petite minorité


À Martin, à John, à Pierre, à Joan, à Mohandas, à Jésus et à tous les autres.


La bouilloire siffle. Seule. Silence sur ce cri perçant, sur ce déchirement solitaire.
La bouilloire siffle. En vain.
En vain : il s'est perdu. En vain : il s'est enfui.
Enfui dans un monde d'oubli.
Perdu au milieux des rêves.
Rêves d'autres qui sont les siens.

Il faudrait commencer par parler de ce jour.
Ce jour où il entendit chanter. Chant tiède à l'odeur de miel.
L'air tourbillonnait tout autour en robe de sirocco chaude et sucrée.
Sa tête l'absorbait en un irrésistible mouvement dressé vers les hauteurs célestes.
Il s'envolait.
Ses pieds tentèrent une dernière fois d'attraper le sol.
En vain : il montait.
Ascension aux reflets bleutés.
Le ciel étincelait de bleu, parsemé de vert, saupoudré de rouge, scintillant de sable miroitant.
L'horizon s'étendait partout. Infiniment vide.
Montée rafraîchissante, caresse cotonneuse.
Là-bas, une roche brillait dans toute sa majesté.

Il ouvrit les yeux : il volait.
Le monde endeuillé autour de lui s'allumait.
Silencieuse illumination. Il s'enfonçait dans un océan de perles argentées.
Mansuétude abyssale d'un monde bariolé de vapeurs rouges et dorées, de fumées azurées.
Glissement continu et sans accroc.
Douceur d'un baiser solaire à une larme nuageuse. Naissance aphone d'un pont aux couleurs entrelacées.
Lente traversée.
Au bout : les rêves, un océan d'oubli.
Concerto de sensations confuses. Rhapsodie à l'euphorisme exalté. Spirale enivrante d'une symphonie multimélodique. Éveil sur soi, shoot à la sensation.
Sous ses yeux émerveillés : l'humanité dénudée.
Vénus à la pudeur embarrassante. Exquise nudité.
Derrière le voile, l'édifice sentimental se donne, rassuré.
Idole languissante, il la manipule avec révérence.
Déférence précautionneuse pour les joyaux tribaux : sertie dans la confiance, pure, transparente, rayonnant l'espoir, il trouve la foi. Travestissement exquis où bondissent les pensées abandonnées, d'où jaillissent les rêves.
Rêves de paix et de sérénité. Rêves d'amour et de fraternité.

Et puis, son rêve : avoir un rêve.
He has a dream today.


JCS.


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