Un p'tit air de rue
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Un p'tit air de rue

Projet de rue
 
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MessageSujet: Le livre   Le livre EmptyLun 20 Juin - 13:32

Ci-suit la (quasi) totalité des oeuvres des différents adhérents à "Paroles de rue".



Il ne faut jamais demander à un hérisson de nous aider à traverser la rue...

It takes 40 dumb animals to make a fur coat but only one to wear it.

Tes yeux sont bleus, ta peau est blanche, tes lèvres sont rouges. Qu’est-ce que je vois au loin c’est un chapeau rouge. Peux-tu me dire ce qui se passe, qui représente une menace ? Est-ce toi qui ne veux pas perdre ta place ?
Ton roi est blanc, ton costume bleu et tu vois rouge, est-ce toi qui ne veux pas perdre la face ?
Je dis tout haut ce que les jeunes pensent tout bas... Certains diront peut-être que c’est une banalité mais en même temps beaucoup de nos frères se font tuer... Tes yeux sont bleus ta peau est blanche tes lèvres sont rouges. Ta fleur de lys se fane et ton emblème est sous les blâmes. Je peux sortir armé mais je me défends de ma plume, ce que j’écris sur mon cahier, je le dis, je le vis et je l’assume. Tes yeux sont bleus, ta peau est blanche, tes lèvres sont rouges.


Marion.




Ma mie m’emmène mordre mes fantasmes et croquer notre vie, nous deux seulement pour vivre et pour porter l’amour de toute l’humanité… « Emportés par la foule » de nos baisers, chacun est le premier, chacun est le dernier… Putain, qu’c’est bon d’s’aimer !

Art. 54.




JE SUIS UN POISSON, OU PLUTÔT UN HOMME-POISSON


Le voilà qui s’approche de moi et qu’il emploie des mots mielleux, tous dégoulinants sur mon menton, dégoulinants sur ma chemise sans manches, dégoulinants dans la petite pièce de ma vie, sans porte, sans fenêtre, toute pleine de petites bulles qui ne veulent pas m’entendre crier.
Des bulles, un lac, une rivière, un océan ? Je suis un poisson, ou plutôt un homme-poisson qui s’échapperait d’une terre pourrie des racines par le rêve, le rêve de l’homme-poisson. Et je vivrai profondément, loin , dans les abysses, ou alors je pourrai m’enfoncer dans le sable, comme une autruche. Je suis une autruche.
Vomis-le ! Vomis ta rage, vomis ta haine, petit homme en blouse blanche. Vomis-le mot encore une fois ! Schizophrénie ! Petit roulement de tambour, tempo à quatre temps : skies zoo frêne nie. Association de mots sans sens. Et c’est moi qui suis derrière ces barreaux de médicaments et de paroles. Crois-tu que tes barreaux pourront me retenir, petit homme ? J’enfonce mon cou, ma tête dans mes habits-prison. Je suis une autruche.
Ou plutôt un oiseau qui vole en cage. De toute façon mes ailes transperceraient ces quelques barreaux, et je pense, je crois, que je m’en irai migrer, je sais pas, moi, dans un désert ou au dessus d’une banquise. Mais juste au-dessus, juste pour ne plus avoir à toucher terre, je n'en serai jamais fatigué, de toute façon, et les chasseurs, il n’y en a plus en Antarctique. Je les aurai semé.
L’aiguille de l’horloge s’est arrêtée aujourd’hui. Ou encore était-ce hier ? Et lui qui ne bouge plus, des excréments encore accrochés sur les poils de sa barbe. Mais il n’y a plus que lui, l’air, la mouche au dessus de sa tête, ma petite pièce déjà morte depuis bien longtemps, le grand immeuble tout blanc, tout s’est arrêté. La petite aiguille a abandonné sa course depuis toujours perdue, d’avec la grande. Tout ça c’est que de la fiction, jamais la tortue ne peut semer le lièvre.
Le problème avec les lapins, c’est qu’ils finissent toujours en sucre. Je préfère me faire ours blanc, sur un morceau de banquise à la dérive, ce morceau, il ne toucherait toujours pas terre, il flotterait, et puis, ma cage éclaterait, un ours blanc, c’est trop gros pour une cage à oiseaux. Et puis, je ne serais plus seul, je rencontrerais un autre bout de banquise , avec une maman ours, et Boucle d’Or serait assise derrière. Le problème avec les ours, c’est qu’il finissent toujours en chocolat. Boucle d’Or aurait le droit, de fait, de venir avec moi, et elle le ferait, et je deviendrais loup.
Ma Boucle d’Or : pourquoi continues-tu de bouger ? Dans ton joli costume d’infirmière à vaincre l’arrêt du temps. Prétentieux petit oiseau, pourquoi ne veux-tu plus sortir de ma tête ? Et je te vois venir mi-femme, mi-oiseau, mi-démon. Tes yeux bleus qui brillent, m’aveuglent et m’avalent, pourquoi veux-tu me noyer ? Et les taches sur ton visage et ton sourire si pénétrant et l’incapacité que j’ai à te comprendre, à écrire les mots de ta personne sur la page blanche de ma vie. Les taches s’allongent et tu deviens zèbre, pour toi, je serai panthère.
La savane sur un iceberg, ça ne lui convenait pas, elle a voulu me ramener sur terre. Moi je lui faisais confiance, qui ne ferait pas confiance à un zèbre ? Alors, elle m’a guidé sur l’océan en soufflant pour nous faire avancer, mais puisqu’elle ne soufflait pas très fort, notre voyage s’en allait lentement, et j’avais le temps, presque tout mon temps, d’en profiter. J’avais encore le temps de rêver. Je ne sais pas si les animaux peuvent rêver.
Rêve ! Ma vie sans elle n’était que rêve ! Et maintenant je vois le chemin, c’est facile, je n’ai qu’à suivre les traces de zèbre, même si elles me mènent en haut dans le ciel, où les oiseaux et les nuages se courbent pour saluer l’arrivée de ma princesse. Je vole de là-haut et la vois tout autour de moi, nous faisons l’amour avec les étoiles, qui deviennent rouges de pudeur, rouges comme des tomates, rouges comme le sang. Et je fusionne avec le sang, je coule, m’écrase sur le sol pour renaître dans une fleur, je suis mangé par un zèbre.
Les zèbres, c’est traître, nous avons accosté au pays des chasseurs, mais les chasseurs ne tuent plus les animaux, ils tuent des hommes. Je ne veux plus m’enfuir, je ne peux plus m’enfuir, ils me tuent. Le zèbre est un macaque, il crie, il me montre son cul ! Je suis empaillé, fin du voyage, la chute est trop brusque, ils disent, des docteurs en blouse blanche, je comprends ? Je suis un fou, je suis comme un fou, dans cette chambre à bulles, pour les fous. Je suis un poisson, ou plutôt un homme-poisson.
Des bulles, un lac, une rivière, un océan ? Je suis un poisson, ou plutôt un homme-poisson…




Mr.Bones et l’homme à la valise.




Assis sur le rebord de ma fenêtre, j’aimerai parfois me laisser tomber en arrière, pour ne plus sentir la terre. C’est la faute au vide, l’attraction qui nous empêche de nous élever et qui nous écrase.

C’est blotti au fond du métro parisien qu’on ressent le monde. La trêve des pensées qui nous fait nous sentir bien, l’impression de voir les gens tels qu’ils le sont vraiment, à s’évader dans les esprits. Il y a ceux qui ne peuvent plus et ceux qui continuent en remontant les marches pour poursuivre la vie du dehors.
C’est sur les toits parisiens qu’on ressent le monde. La trêve des pensées qui nous fait nous sentir bien, l’impression de voir les gens d’ailleurs, à s’évader par-dessus eux. Il y a ceux qui y rêvent et ceux qui enferment les lucarnes.

Et puis, il y a l’entre-royaumes. Là où les gens ne sont plus ce qu’ils sont. Moi, je suis le colporteur d’ombre, celui qui n’a rien à vendre et qui achète. Celui qui observe caché et qui essaie de comprendre les chemins. Celui qui voyage en parallèle et sur des routes qui descendent et qui montent.
Ces routes sont les routes des trois royaumes, celles qui crochètent toutes les serrures. C’est sa mère qui l’y a poussé, il ne peut plus en revenir. C’est la seule vivante de l’entre-royaumes, celle qui traverse les portes sans bouger. Il est ses jambes et ses deux autres yeux.

Tous les deux, ils forment le même rare voyageur de tous les royaumes, celui qui ne s’arrête jamais.




L’homme à la valise.




Une nuit d’automne, le vent souffle dans les plaines, au fond d’une grotte embrumée un oiseau siffle en attendant l’éveil prochain du soleil.

Moi, je suis à l’autre bout du monde, assise au bord de la plage, devant la mer et je l’entends chanter comme s'il était posté à côté de moi.

Nous sommes deux, pas de la même espèce, pas du même âge, nous brandissons nos âmes, espérant être entendus.

J’espère que le temps ne passera pas aussi vite que les autres fois, que nous puissions profiter un peu plus longtemps de cet instant simple et paisible.

Je profite, il profite, nous profitons…

Sabiha.


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MessageSujet: Suite   Le livre EmptyLun 20 Juin - 13:32

J’ai oublié qui je suis
Parce que tu ne me regardes plus


Avance, avance petit bonhomme de poussière
De toute façon le vent t’emportera,
et tu tomberas dans l’oubli toi aussi
Sur cette voie y a pas d’avenir,
Abandonne,
pour ne plus avoir à marcher .
Peut être que là bas il fera plus chaud,
le paysage sera peut-être plus beau
Le petit môme tout au fond de moi voulait le laisser partir
Le laisser s’oublier
Quand bien même, on s’en fout, lui il a qu’à passer son temps à la regarder
La petite boule de lumière
Tout en haut, au dessus de mon puit
Au dessus des nuages.
Mais moi j’ai les pieds coincés dans l’eau noire
Et la tête prise entre les murs.
Y a pas de paradis au bout du chemin
Juste un petit bonhomme de poussière,
emporté par le vent,
emporté là bas, là où j’ai depuis longtemps oublié qui je suis,
Parce que tu ne me regardes plus.




Mr.Bones.




Vole toujours plus haut
mais
veille à ne pas brûler tes ailes…

Il y a des gens qui courent,
d’autres qui marchent,
moi, j’avance


Sabiha.




Le plus bel endroit de la Terre, c’est quand même la Lune !


Amoureux mes yeux, qui n’ont que les tiens pour horizon...

Mes journées sont belles, quand elles se passent la nuit !……


Art. 54.




Paf ! Éclat sur le sol
Formation en vol serré
Départ pour les étoiles
Je m’endors sous vos balcons
Fais l’amour sur vos toits
C’est chez la petite Annette que j’ai reçu mes ailes
C’est sur mon dos qu’elle a appris à voler
Looping autour des nuages
Éclairs de maisons, de prés, de routes, de chapeaux
Et puis, je m’arrête, fais du surplace entre les fumées de vos pots d’échappement
J’entends mon cœur battre, je n’entends plus que lui
Et c’est comme si le monde battait à sa cadence
Je ferme les yeux et jamais le monde ne m’a paru aussi beau
Éclairé par les BOUM de mon rythme cardiaque
Moi ! Je suis un phœnix et déjà je suis vieux
Je prends feu et le sol s’allonge sous mes pieds
Paf ! Éclat sur le sol.



Mr.Bones.




Rêve


Il voudrait trouver une fille avec des yeux de chats
Des fleurs et des chattes avec de longues longues
jambes,
Il regarde une peinture,
Une image rouge et noire,
Il voit un enfant nu,
Le regard brillant,
Il ne veut plus porter d'habits,
Parce que le temps est parsemé de roses,
À côté de lui, un autre enfant,
Qui ne veut pas quitter son grand manteau,
Parce qu'une tempête l'enveloppe.

Ils crient,
Ils pleurent,
Et, dans leurs pleurs,
Il voit la fin du monde.

Un volcan s'allume, et une femme oiseau,
Quitte le feu, vole et vole, perle brillante,
Elle va toujours plus haut,
Tombe sur le sol, légère,
Je tombe moi aussi,
Je suis seulement un homme
Si elle était venue, je serai resté avec elle,
Si elle était venue je lui aurai parlé,
Mais maintenant c'est trop tard, pourquoi?
Elle a disparu, moi aussi
Et je meurs pour un long long moment
Et je meurs pour un long long moment.



La mélodie bleue.




Je fréquentais ce parc depuis des années, à toujours chercher le banc où il était assis. Et perdu à ses côtés, je vivais ses souvenirs, sans jamais lui avoir adressé aucune parole. Ses mains étaient déjà toutes tracées, et moi, vierges qu’elles étaient, j’écoutais sa vie. Je n’avais pas assez de souvenirs pour m’y plonger, et posté sur la planche du vieillard, c’est lui que je suivais.
Il est mort, et j’ai pris sa place. Un autre jeune homme avait pris la mienne. Drôle d’histoire de faire rêver le monde, armé du simple silence.



L’homme à la valise.




Si vous souhaitez effectuer des modifications dans vos textes, ou en enlever, ou même en rajouter (waou ! ), et bien, faites-le (mais respectez la présentation choisie, merci) !

J'en ai oublié, c'est certain, je n'ai que les textes qui m'ont été envoyés via internet.


Et concernant les fautes d'hortaugrafe, je les corrigerais plus tard (pfouf).


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyVen 24 Juin - 21:32

Je vois que ce matin il pleut encore que les flaques grandissent et que les passants dévorent précieusement chaque larme que le ciel a versé, je vois leur bouche pleine dégouliner je vois que les bouches pleines ça n'empêche pas de parler... Je vois des gens qui pestent encore et qui tiennent précieusement leur veste au corps, des omnivores, des bouffeurs d'or, et des carnivores, mais je ne vois rien de clair, juste quelques lumières cachées dans l'ombre, oh je les vois en nombre...
Mais je vois surtout sous mes semelles, après une longue ballade sur les trottoirs de la culture, un troupeau de sauterelles venues bouffer la verdure, et je vois que leur frigo sera vide une fois l'été passé, je vois des hybrides déchues après avoir été exploitées, déçues après avoir triomphé, je vois de la soupe absorbée, de la guimauve mastiquée et recrachée sur un plateau télé et je vois des gens se moquer, des parodies arrogantes, des mecs qui s'en ventent et l'augmentation de leurs ventes, mais je n'y vois ni humour ni talent, j'attend le poid lourd du talent latent, tout le monde l'attend mais plus personne ne l'entend, car je vois aussi des reflexions prétensieuses et paresseuses, affalées et spectatrices de la décadence, des êtres factices pleins d'inconscience qui donne leur voix à l'émétique hypnotique, leur foi à l'émathaume médiatique et surtout je me vois engloutir des emissions à en vomir et je me vois victime ou complice, je me vois finallement sbire de leurs vices, je vois que depuis trop longtemps je m'immisse, je vois que nous participons tous volontairement ou non à la destruction de l'art en direct et en prime time, je vois les séismes de SMS envoyés à M6 et je vois la collaboration entre porcs et soumis, je vois qu'on nous dévore mais qu'on sourit...
Je vois qu'il pleut encore dehors et je vois des gens qui ont perdu le nord puisqu'ils n'ont vu qu'un beau soleil, je vois les vautours qui veillent sur les cadavres à piller, je vois des cas d'avarice par milliers chez les gens du métier et je vois la connerie primer sur la qualité...
Je vois que l'orage approche et je vois la terre se fissurer, je sens ma rage féroce qui déblatère pour bientôt abdiquer parce qu'elle est épuisée de n'être qu'un courant d'air qui peine à faire trembler, et je vis l'impuissance et je vois la frustration je vois qu'en serrant les points et les dents jamais les éclairs ne cesseront je vois le ciel zébré de feu, je vois les gens s'enfoncer dans les flaques, je vois des mains et des pieds boueux, j'entends des arbres qui craquent, je vois la médiocrité nous envahir, nous assaillir, je nous vois cernés à cause de notre naïveté et maintenant je dessère les poings, j'écarte chaque doigt de mes mains pour les poser sur mes yeux, après avoir vu la ville en feu, après avoir foutu ma télé au feu, et puis je ne vois plus rien, je n'ai plus le cran et puis il n'y a plus d'écran, et je vois les charognards se nourrir de nos restes. Je vois que les batards sont les seuls qui restent.


HeLiuM.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptySam 25 Juin - 2:33

Toujours admirer. Ne pas tomber dans l’artificielle habitude. Renaître chaque jour, chaque instant, et contempler le monde. Notre monde. Paris. Vivez Paris, soyez Paris. Ne regrettez jamais d’y être, ou alors regrettez de ne pas y être. Libre à vous. Ouvrez les yeux et émerveillez-vous en attendant la suite.
Paris n’est jamais là où on l’attend. Toujours ailleurs, une ville nomade, changeante, caméléonne…
Et en ce moment où est-elle ?


Leahpar.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyDim 26 Juin - 1:57

Dans cet univers désenchanté, des anges chantaient un p’tit air de rue.
Sous les feux, comme autre part, ils songeaient à leurs trépas, arrivant à très grands pas.
Et moi qui suis à la rue, je me rue vers ces anges, des êtres étranges, des êtres étranges. Je suis l’étranger, dans ce désert arrangé, dans ce désert à ranger.

Par tous les feux, immolez-moi.
Partisans, attendez-moi.


Leahpar.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyJeu 30 Juin - 21:36

(...)
Après que nous nous soyons croisés, je ne me suis pas retourné. Et avant-hier soir, au creux de mon lit, j'ai rêvé éveillé pendant très, très longtemps.
Et si je m'étais retourné ? Peut-être qu'elle s'est retournée, elle. J'en sais rien, si je m'étais retourné et que j'avais vu qu'elle était retournée ?
(...)
J'aurai arrêté de marcher me serai mis face à elle. Je vois parfaitement sa légère expression à moitié surprise à moitié indécise : que doit-elle faire ? Elle s'arrête et se retrouve face à moi. Alors j'avance vers elle.
Elle avance vers moi ? Peut-être ! Et j'avance comment vers elle ? En courant...en marchant... oui, en marchant. Avec la même expression de bonheur que celle inscrite en ce moment sur mon visage.
Je la prends dans mes bras, et on se regarde. Oh je vois ses yeux, si proches des miens, me scruter, détailler mon visage alors que j'admire le sien et que je me perds dans le coin de ses yeux, que je le remonte et que je glisse sur leur avant de retourner dans la profondeur bleue de ses iris

Nous sommes dehors. Devant le lycée.
Tout le monde est là comme tout le monde était vraiment là, sauf que je n'étais pas avec elle.

Je suis avec elle. Certaines personnes nous remarquent, surtout celles qui savaient ce qu'elle était pour moi. J'imagine ces gens autour de nous, une de ses amies qui nous regarde avec surprise - allons elle le connaît à peine ! Que se passe-t-il ?
C'est un rêve cocotte, laisse moi rêver. Alors que je pense à tous ces gens, dans ses bras je ne remarque rien. Je rêve que je ne remarque rien. Enlacés, j'avance et elle recule, pas à pas nous marchons et nous nous regardons. Notre joie à ce moment est totale, notre bonheur parfait. Avec nos yeux nous échangeons notre passion avec une intensité si douce que je ne veux plus vivre autre chose, jamais.

J'ai aussi imaginé notre baiser, ou plutôt essayé de l'imaginer, mais lorsque nos lèvres se touchaient et que je fermais les yeux, ou plutôt que je me rêvais les fermant, c'était trop. Trop beau pour un moment d'évasion, pour une fausse histoire destinée à croupir entre deux neurones carbonisés : ce sera la réalité ou rien.

Voilà pourquoi j'hésite à me faire interner.


Anonyme.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyVen 1 Juil - 2:18

Si les pas continuent d'avancer,
Si les ailes continuent de voler,
Si nous continuons même de ramper,
Alors peut-être que nous continuerons de progresser.
Le monde changera, l'eau renaîtra, le désert reculera.
Le pîano jouera, accompagné de la clarinette,
La guitare guidera,
Les pas devanderont notre foi
Et alors toute notre haine rejaillira
Et éveillera nos sens jusqu'à la réminiscence.


Sabiha.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyDim 3 Juil - 3:23

Il court,
Il dégouline



« Reviens ! Putain, reviens ! Et merde… »
Je l’entends crier, mais je l’écoute pas. Pas l’temps. Je suis pressé, moi. Autre chose à foutre. C’est pour ça que j’cours. J’déboule de partout comme un taré. Le feu au cul que j’cours… J’bouscule un connard, qui m’barrait la route. Le v’là qui gueule, le bougre ! Et c’est après moi qu'il gueule. Et pas des trucs à répéter aux jeunes filles, non. Comme un charretier qu'il parle, l’autre. Mais j’me retourne pas, moi. Je suis pressé.
De toute façon y a plus rien derrière moi, et même autour ça devient tout flou ; tant pis, j’suis une gerbille qui tourne dans sa roue. J’sais même pas que j’reste au même endroit, juste le bruit de mes pas sur l’asphalte, juste la sensation du cuir de mes baskets qui se plie quand j’pose la pointe de mes pieds à terre. Et j’continue à respirer.
Oh ça non, bon Dieu, j’avance plus. Du sur place, voilà c’que j’fais. Je m’en rendais même pas compte, c’est dingue ça. Une drôle d’impression : tout s’efface autour de moi. Mais j’suis pas mort, enfin j’pense pas. Bah non, c’est pas ça la mort. Je respire en plus. Un mort ça respire pas, pas vrai ? Je suis en vie et j’avance. J’avance, enfin… j’essaye.
On crie, on m’accroche, le connard me suit pour m’arrêter. Va te faire foutre petit bonhomme de papier que j’ai inventé pour pouvoir cracher dessus, pour pouvoir te faire lécher la merde collée à mes semelles. A la fin, satisfait, proche de l’orgasme, je te roule en boule et te jette dans la corbeille. Je jouis sur toi, et te noie dans le foutre et les ordures.
« Ordures ! » je leur crache ça à la gueule. Non mais ces gens c’est qu’une bande de déchets. Ça c’est sûr, ne me dites pas le contraire. J’m’adresse à vous, vous qui m’écoutez pas, vous qu’êtes même pas là. Et ben oui, après tout. Mais moi, j’suis là, avec mon p’tit connard de papier plein de foutre et d’ordure. J’le regarde et j’lui dis : « Comment ça ? » Mais il répond pas c’connard, il est tout crade, le porc. Raclure, saloupiaud, ectoplasme, va !
Même, t’iras te faire prendre par la bonne, pour rejoindre tous les morceaux de papiers pleins de foutre. Tu sais toi là, qui lis cette feuille, j’te parle de cette grande montagne de papier toute dégoulinante. Tu sais, là où les mouettes viennent chier, et les rats crever.
J’m’en fous moi. J’cours et vous m’aurez pas.


Leahpar & Mr.Bones.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyDim 3 Juil - 4:03

C’est sur les toits que j’imagine la marche du monde.

Les pieds se tordent, je frôle les gouttières. Poussé.

Ma marche.

Rêve.

Et équilibre.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyMar 13 Sep - 2:30

Au loin, on entend la musique. Calme, sereine, apaisante. Et moi. Je suis en deuil. Je fais le deuil de mon innocence. Perdue.
Ici et là, j’erre. Sans but, écoeuré, fatigué. Je me rapproche de la musique, lentement, inéluctablement. Peut-être…
La fin approche, la fin est proche. De moi. Je me console en pensant que tout sera bientôt terminé. La musique m’entoure, je suis une âme tourmentée, torturée même. De tous les côtés.
Demain arrive, demain est devant moi. Mes deux mains tremblent sensiblement. On m’avait dit : tu verras ce n’est pas si horrible… Ah bon ?


Leahpar.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyDim 18 Sep - 16:27

«Qui ne dit mot consent»…moi quand on me dit ça je renifle!

C’est fou, on marche sur la lune mais on pourra bientôt plus marcher sur la Terre.

Si tu veux vomir…2 doigts dans la bouche, 2 doigts dans le c***…et si ça marche pas t’inverse!


Art. 54.




Assis sur la cheminée, il pouvait tout voir.

Il pouvait voir la brume, le matin, poursuivre les passants. Il pouvait voir les rues se réveiller. Il pouvait voir les hommes d’affaire s’enfuir vers leurs bureaux, les épiciers s’installer près de leurs légumes, les gosses courir sans regarder, les nocturnes revenir et les oiseaux chercher.
Il ne bougeait pas, il voyageait dans les cadres, dans ces restaurants chics, ces bistrots paumés, ces appartements cachés où les gens se bousculent aux fenêtres. Il attendait les odeurs du boucher, du marché d’Aligre où les gens crient leur poisson à la main, l’odeur des cafés de la Place Sainte Catherine et des croissants de la rue de Sèvres.
Une fois monté, il n’était plus jamais redescendu. Il préférait vivre la pluie acide du dimanche, écouter la folie des survivants de Barbès, entrapercevoir les derniers pas de la Place de la Concorde et sentir la nuit orangée du haut du Montmartre.

C’était un midi. Il s’était levé de sa cheminée, pour voir. Il voulait changer le Paris. Il avait tout vu. Il avait jamais appris à voyager autrement. En marchant.

Ca, je l’ai vu de ma cheminée. Assis sur ma cheminée, je pouvais tout voir. Et j’avais le temps.


L'homme à la valise.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyLun 19 Sep - 20:14

« Sélectionnez un serveur »

J’ouvre les yeux. Je suis né. Masse d’informations en un bloc. Un. Compact. A,B,C… L’alphabet défile dans ma tête : guerre, mort, torture… 36,14 secondes de vie. Je sais lire et écrire.
Une boîte en fer de la taille d’une grosse gomme collée au-dessus de l’oreille. « PSBM » : poste de symbiose bio-mécanique. Me voilà connecté au Web. Détour obligé par un centre de formation à l’équilibre on-line. Je sais marcher. Mon esprit est envoyé sur un forum. Je connais tous les aléas de la race humaine. L’écran au-dessus de ma tête clignote : « sélectionnez un serveur ». Je sens déjà que c’est l’unique choix que je ferai dans ma vie. Quel métier ? Vite Répondre. Avant que la sélection automatique ne s’enclenche. Mon bras se lève pour appuyer sur la touche. Le premier geste de ma vie sera celui qui clos mon destin.


Mr.Bones.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyVen 23 Sep - 19:43

A Paris, l’électricité est souterraine, pour ne pas gêner la vue des voisins. Le couturier d’en bas m’avait filé un sacré tas de bobines de ficelles, je lui avais dit : « c’est pour les hirondelles ».
J’en avais accroché plein, dans ma cour et même dans la rue. J’y avais suspendu des paniers avec de la paille, pour les nids.
Mais j’ai du les enlever, c’était pas légal, d’aider les oiseaux. Alors j’ai cassé mon toit, j’en ai laissé qu’une partie pour moi, et j’ai tout reconstruit à l’intérieur de mon appartement.

C’était la volière de Paris, où les oiseaux sont libres, et moi aussi.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptySam 24 Sep - 19:47

19 mai 2025
J’ai perdu mes ailes. Ça fait deux jours que je ne peux plus voler, du coup, je déprime. Mon appartement initialement flamboyant, ressemble maintenant à un lieu dans lequel un homme triste a passé deux jours à dormir-manger-dormir-manger ; oui : c’est bien de moi que je parle.

29 mai 2025
J’ai été voir au bureau des objets trouvés qui se trouve tout en haut de la tour de Suréni. Vu que je devais marcher, j’ai mis 256 heures à monter. Ca paraît long mais je suis tellement annihilé depuis la perte de mes ailes qu’entre la première et la cent cinquante huit millionième marche, je n’ai rien vu. Maintenant je me rend compte d’une chose, je n’ai toujours pas retrouvé mes ailes.

02 juin 2025
Comment ai-je pu perdre mes ailes ?

02 juin 2025 (le soir)
Je suis allé me promener et j’ai rencontré Syso. Ses yeux et ses oreilles sont étranges mais c’est un type bien. Je lui ai parlé de mon problème, du fait que je n’arrivais plus à dormir, à manger, à travailler (d’ailleurs à ce sujet, l’impératrice veut me voir demain), il m’a écouté sans broncher puis il m’a serré fort dans ses bras et sentant les deux entailles que j’avais dans le dos, il m’a juré de retrouver mes ailes. Je n’y crois pas mais c’est gentil de sa part.

03 juin 2025
Je vois l’impératrice dans deux heures, j’ai peur.

03 juin 2025 (19h52)
C’est fait, je n’ai plus de travail.
Maintenant j’ai tout mon temps pour retrouver mes ailes !

12 septembre 2025 (00h12)
Je reviens d’un tour du monde : forêt de Zekiel, prairie de Lowee, lac de Sac, je n’ai rien trouvé. Je suis devant ma porte, à mes pieds, une seule et simple lettre. Je l’ouvre et lis :

1. « L’espérance vertueuse va vite : elle possède les ailes de l’hirondelle »*
Haussant les épaules, j’entre chez moi.
Mes ailes sont là.

2. « Quand on a tout perdu, quand on n'a plus d’espoir,
La vie est un opprobre, et la mort un devoir. »**
Je cours et saute dans le vide.
Mes ailes ne sont pas là.


Sabiha.








*Shakespeare
**Voltaire


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MessageSujet: "envoyer?"   Le livre EmptyMer 28 Sep - 2:06

« Envoyé ? »
Je ne sais pas. Au fond ce n’est qu’une relation virtuelle, comme une autre. Relation virtuelle qui consiste à me masturber sur une femme réelle enfin sur des photos d’elle envoyées par e-mail.
Tant pis, simulacre de sentiments et de vie qui donne un sens à la mienne. Je ne comprends pas pourquoi je ne la comprends pas. Le dos collé à mon fauteuil en cuir, les bras bien posés sur mes accoudoirs.
Un film qui se déroule tout autour de moi, de ceux qu’il y avait avant l’invention du technicolor. Fin en gros plan sur fond noir et moi toujours assis immobile. Une vie entière autour de moi qui me passe sous le nez. Je pleure quand il faut pleurer, ris quand c’est mon tour, mais je n’ai aucune influence sur l’actrice principale de mon film, de ma vie qui se passe sans moi, assis comme un con sur mon fauteuil en cuir.
Chapitre II. Ou peut-être le dernier. À en croire une histoire qui n’en finit plus. On sait toujours le nombre de pages qu’il nous reste quand on ne fait QUE lire, n’est-ce pas ? Hypocrite page blanche ! Parle moi, dis moi qu’on peut être seul quand on est deux. Séparés par l’incompréhension, par l’incapacité ou par l’impuissance. Ou même peut-être tout ça ensemble mélangé dans un mixeur qui broie du noir.
Je suis désolé d’être moi, d’être un imbécile, un incapable, de ne pas savoir faire naître un sourire sur ton visage quand je voudrai que tu aies plusieurs bouches pour rire. Je suis désolé de dormir quand tu pleures, d’écrire ici quand tu lis ailleurs pour oublier tes larmes, je suis désolé de mon salopard de fauteuil en cuir qui colle à la peau. Excuse moi de t’aimer pour oublier que je suis inutile.


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MessageSujet: Les anges   Le livre EmptyMer 28 Sep - 14:23

Elle a les yeux qui brûlent d’avoir pleuré et moi je me suis brûlé les ailes pour ne pas rester ici. Peut-être pour ne plus entendre le bruit de l’ébullition. Le vent qui souffle dans mes oreilles. Ma chute est comme un cri que je n’aurai pas poussé. Et au bout. Rien. Les anges ne meurent pas et c’est leur tragédie. Alors ils se font immatériels pour ne pas attraper les bons moments. Passer une éternité à ne pas les regarder pour ne pas voir mourir. Juste un instant. Un. Instant. Un. À se briser les ailes pour croire qu’on peut mourir et renaître encore, dans une forme qui nous laissera mourir. Ou sinon attendre d’être assez, ou trop, impalpable pour exister encore. « Me glisser dans sa ronde, discrètement et déteindre moi aussi, jusqu’à l’effacement total de ma pigmentation, disparition total de mon être ». Un son. Qui s’entrechoque contre lui-même et qui s’avale. Je suis tombé. Sans bruit. Alors c’est la pensée dans ma tête qui est son, c’est mon crâne qui fait écho. « Je n’ai pas mal, je n’ai pas mal, je n’ai pas mal…». Tout ça comme pour y croire ou probablement pour me convaincre ?

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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyMer 28 Sep - 23:17

Musiciens, ciennes,
Compositeurs, teuses :

Ci suivent quelques revendications d'un mélomane peu talentueux que 7 ans de MuSiquE en Conservatoire n'ont pas pu rendre génial compositeur
(je vous rassure tout de suite : le débat sur la qualité de l'éducation musicale française ne rentre pas, pour le moment, dans mes intérêts) :

Aujourd'hui, enfin hier, euh aujourd'hui quand même, bref au XXème siècle le monde de la MuSiquE a connu une des plus surprenante transformation :
La voix supplante depuis peu l'instrument. Pour preuve, quand elle est présente, elle s'accapare égoïstement la lodiE qu'elle ne concède aux instruments que dans ses dédaigneux moments de silence.
Le phénomène est ancien : les Chœurs, quand il y en avait, ont toujours eu une place de premier plan dans les grandes œuvres classiques, Carmina Burana, pour rester dans les citations les plus internationales, en est le meilleur exemple.
Mais cela ne s'est-il pas aggravé, avec l'émergence du Blues (qui a pour bonne excuse de puiser ses racines dans les chants uniquement vocaux entendus dans les champs américains il y a plus d'un siècle...), l'expansion du Jazz et la marée du Rock et autres Pop (genres un peu fourre-tout à mon goût mais passons) ?


Quand bien même, me diront les plus sceptiques d'entre vous... Eh bien voilà le pourquoi du comment de ma révolte :
Outre que les instrumentistes deviendront vite jaloux des chanteurs, euses qui leur volent la vedette (alors que leur travail est au moins équivalent), ce phénomène n'en reste pas moins des plus illogiques :
En effet la voix est de loin l'instrument le moins performant et le moins virtuose (ça, tout le monde en conviendra)
De plus la MuSiquE est avant tout un art sensuel, un art de la perception à son degré le plus primaire, la MuSiquE c'est des sensations gratuites en premier lieu. Alors il faudrait revoir la place de la chanson (qui ne cesse de monter) dans le domaine beaucoup plus vaste qu'est la MuSiquE . Des paroles n'apportent que rarement (il suffit pour s'en convaincre d'écouter Great Gig in the Sky) à la dimension esthétique de la MuSiquE . Nous avons la MuSiquE , nous avons la littérature, nous avons la poésie-MuSiquE (chanson) bien. Mais n'oublions pas pour autant la MuSiquE à la faveur de l'expansion ravageuse de la MuSicO -littérature.

Aussi devrions-nous, ou plutôt devriez-vous, chers compositeurs (amateurs ou pros) faire preuve d'un peu plus de modestie dans la suprématie humanoïde qui semble si naturelle et aussi devrions-nousouvous redonner à la voix sa vraie place : celle d'instrument médiocre parmi les médiocres (quoique ne devant pas disparaître car il est vrai qu'il possède un charme et une puissance qui le rend propre. Notons de plus que la voix est capable, et elle est seule à le pouvoir, à changer à volonté les formes de sa ''''''caisse de raisonnance'''''').
Instrument à part-en-tiers, elle ne devrait pas se cantonner à la lodiE mais tenter de s'essayer à tous les postes, comme le font fort modestement les autres instruments , pourtant ô combien plus capables de prouesses techniques.

Car n'oublions pas que la lodiE, qu'elle ne concède guère aux instruments, c'est, pour les oreillesles moins aguerries (mais aussi pour les plus exercées), la signature d'un morceau. En effet, a-t-on déjà vu quelqu'un chantonner (autre que le contrebassiste chargé de la jouer) la basse de Cry me a River ? Non, le commun des mortels préfère se prendre pour Ella Fitzgerald ! C'est tout de même plus humain et plus modeste (n'allez pas voir ici une critique de ma chanteuse favorite) que de s'essayer à égaler un piano.


JCS.


PS : Alors, à vos portées et un peu d'imagination que diable !


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyMer 28 Sep - 23:20

Thème : C'est comme Francis


Liquide-vaisselle

L'eau
parfois
devient : Cour des Miracles.
Maronnâtre elle invite le savon liquide
à se joindre en elle à la lutte acharnée
contre sa vieille soeur Crasse.
Alors le fluide transparent
(ou translucide)
ou opaque, jaune, vert parfois
se glisse à travers l'étroit goulot
pour plonger en un mince filet continu
dans les milliers de moles d'H2O.
Soudain odore puis sillone dans les abysses
aqueuses avant de venir caresser la faïence.
Toujours s'écartent à la surface un monde
de perles nageant dans leur graisse ! Quand
émulsion s'en mêle, le savon chaque fois bullule,
remonte par banc vers les cieux avant que
finalement la sphère vitreuse n'éclate
en milliers de météores brillantes
à cause de l'impitoyable
changement de milieu.



JCS.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyMer 28 Sep - 23:20

Mnémosyne


Je m'étonne de voir si peu répandu, particulièrement dans les milieux intellectuels bourgeois, le nom de Mnémosyne...
Pourtant ce nom est le plus beau présent qu'il est possible de donner à un être aimé... amant ou enfant.
Au seul niveau des sonorités, il reflète une structuration parfaite. Cet amour de la symétrie et de l'articulation équilibrée renvoie à ses origines hellénistique. Suivons quelques temps celles-ci : la Grèce antique a toujours recherché l'équilibre de la forme, une symétrie si remarquable que Mnémosyne ne peut que traduire l'admiration sans limite qu'avait cette brillante civilisation pour le symbole auquel il rapporte : Mémoire.
Avant d'attaquer les débats sémantiques voyons d'abord ce qui me fait parler de perfection formelle dans ce mot mystérieux. Eh bien, dans ce mot magique, tout s'articule autour d'une lettre, ou plutôt d'un son : « o ». « O » la voyelle la plus humble de l'alphabet latin, la plus discrète, la plus effacée. « O » un son faible, doux et rauque à la fois... Ce savant mélange en fait un son mystérieux. Ici nous penserons tous bien sûr au fameux « Ôm » hessien de Sidarta. Mais si l'effacement représente le pivot syllabique de ce nom, l'effacement n'a pas qu'une place centrale, il ouvre et ferme cette formule magique qu'est Mnémosyne.
La première nasale ouvre en douceur l'enchaînement sonore, la dernière nasale le clos. « M » et « n », ces deux sonorité sont si faibles qu'elle ne sont que suggérées, elles supposent le secret et qui dit secret dit respect, intimité. Ce mélange de respect et d'intimité complexe se marque dans l'entremêlement premier des « M » et « n » comme anticipant sur la suite des sons et des implications sémantiques du mot.
Mieux, Mnémosyne se partage en murmures et en éclats. Le « s » est un soupir, le « m », le « n » et le « o » des murmures. Mais le « é » et le « y » sont des sonorités puissantes, éclatantes. Leur force transmet un caractère de grandeur, de splendeur écrasante amenant forcément l'enthousiasme chez celui qui conceptualise Mnémosyne.
Ainsi ce mot se construit comme un monument architectural parfait, n'oublions pas qu'au départ fût le verbe et que c'est la parole qui est à la base du vaste édifice architectural qu'est le monde. « Mnémosyne » symbole linguistique de la complexité et du mystère (prononcer « Mn » n'est pas si simple, ni si courant) sur lequel repose le monde, image de la perfection divine qui est à l'origine de la création. Le schéma de base est simpliste pourtant mais si juste et si conséquent : murmure complexe, éclat, murmure mystique, éclat, murmure intime.
Mystère, intimité, respect et splendeur se côtoient dans les sonorités. Quand Mnémosyne apparaît on murmure, pendant qu'elle apparaît on s'exclame et se recueille et quand Mnémosyne a fini d'apparaître on murmure respectueusement, A-ton bel et bien fini ce mot ? A-t-il fini d'apparaître ou bien nous impose-t-il le silence par son écrasante supériorité ?
Mais enfin qui est Mnémosyne, qui a droit à un tel nom ? Pour répondre il faut retourner à la genèse de la pensée occidentale, quand la philosophie balbutiait et pourtant déjà s'imposait... « Mnémo », c'est grec et c'est joli, c'est la Mémoire... Mais Mnémosyne c'est encore mieux, c'est aussi la mère des Muses...
Facilités d'interprétation, quand Mnémosyne se révèle on découvre la mémoire... C'est-à-dire que pour la première fois les choses prennent un sens... On découvre la mémoire d'une génération, la mémoire d'un couple, la mémoire d'un individu, on découvre enfin sa propre mémoire.
Sans Mnémosyne rien n'est engendré, du moins rien de positif. Elle est à l'origine des arts, de la beauté, de l'illumination. Tout part de Mnémosyne. La Joconde était Mnémosyne, la Vénus de Milo par son ancienneté et ses suites l'était encore plus...
Tous nous avons notre Mnémosyne ou tous nous devons la trouver, alors vraiment nous aurons atteint la divinité, seule habilitée à créer. En Mnémosyne, l'homme devient artiste, l'homme devient Dieu.

JCS.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyMer 28 Sep - 23:21

2018 ?


Dans trois jours elle reviendrait, peut-être préparaient-ils déjà leur retour là haut ...
Chaque fois qu'il se sentait seul, Louis sortait respirer l'air frais de la nuit, il levait les yeux vers le ciel et inlassablement contemplait la Lune.
Dire qu'elle lui manquait... C'est seulement après son départ qu'il avait réalisé quel point il l'aimait. La savoir si loin, tellement loin. La savoir ailleurs, dans un monde complètement différent et pourtant si proche, si proche qu'il était convaincu que quand lui ne la regardait pas, elle, elle le regardait et l'aimait autant que 3 jours de séparations peuvent faire aimer...
Il avait la femme la plus merveilleuse du monde. Il vivait pour elle, son être était entièrement conditionné pour elle, pour son bonheur, pour son sourire.
Pourtant il tremblait légèrement dans le noir glacial qui l'entourait. Les effets de six mois d'absence combiné au fait qu'il ne la verrait jamais comblée le rendait nostalgique.
Les étoiles se multipliaient derrière ses larmes de mélancolie. Il s'en voulait de pleurer alors que celle qu'il aimait plus que tout, celle sans qui il n'eût pas éprouvé le besoin de respirer, celle-là encore qui le fascinait était en train de consumer son plus beau rêve.
Bien sûr il aurait aimé être là-haut avec elle, la voir s'émerveiller comme jamais il n'avait pu la faire s'émerveiller. Il aurait aimé voir son sourire de plénitude. Non, il devait se contenter d'imaginer son incommensurable béatitude.
Un abcès éclata au fond de sa gorge nouée répandant son humeur acide. Il noyait son amertume au fond de l'obscurité. Il aurait bien aimé lui faire ce cadeau, lui offrir la tache lumineuse qui troublait la tranquillité céleste depuis des milliards d'années. Wolfgang avait bien offert ses arpèges royaux à Constance, que beaucoup plus tard Maria Callas immortalisait encore. Rendre sa femme exceptionnelle voilà ce dont lui rêvait en ce moment, lui offrir humblement son utopique idéal et s'effacer derrière la générosité de son geste... Être associé à jamais dans son esprit à l'infini candeur de la réalisation tant attendue.
De quoi se plaignait-il après tout ? Il avait la femme la plus heureuse du monde, c'était là tout ce qu'il avait toujours recherché et maintenant qu'il l'avait il se sentait seul... Incroyablement seul !
Mais enfin, sa femme avait mis à sa portée ce que tant d'hommes n'avaient jamais pu réussir à conceptualiser. Elle avait vécu le rêve de tant de générations de femmes qui avaient lutté pour l'égalité. Elle avait fait le plus beau voyage jamais entrepris. Enfin, elle avait foulé la déesse de milliers d'humains, elle avait fusionné avec la reine d'un génie, la reine de Mozart, elle avait fusionné avec le dernier recours de l'homme.
Pendant des jours, des semaines et des mois les hommes et les femmes qui pleuraient se tournaient vers la Lune et c'est elle, Nancy, qu'ils imploraient.
Mais Louis se sentait moche ; il n'était pas heureux alors qu'en ce moment de tristesse sa femme terminait la quête de toute une vie, sa femme redevenait une enfant, son enfant.
Tout ce qu'il aurait pu donner il l'aurait donné pour partager ne serait-ce qu'un instant de cette exquise régression. Alors il regardait la Lune, inlassablement et il vivait là-haut par procuration, par la force de l'imaginaire...
Elle reviendrait dans trois jours...


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyJeu 29 Sep - 21:54

Inaccessible


« Pendant que ton ombre en douce te quitte… »
Rien n’arrive par hasard, tout s’éclipse. Un moment. Tu aimerais te cacher derrière ton ombre. Un instant. Avancer, le visage voilé, les émotions retenues, les gestes esquissés. Avant de regarder au dessus. Au dessus d’un monde tourmenté, tu pourrais reculer et la sentir. La rue. Ruée vers l’impossible. L’inatteignable, mais pourtant sensible. Tu t’envoles, seul, ailleurs, partout. Tout part et s’évanouit, dans la chaleur fraîche et nocturne. La nuit. Sous les treize coups de minuit, tu perds ton temps à contempler, et tu entends. Rien. Tout se voit, rien ne s’écoute. Ode aux sons, ode à la lumière, que seules tes oreilles perçoivent. Arrière, enfants des marquis, à genoux. Et l’aube se lève, qu’elle boive ta tristesse amère. Qu’elle sente ton dégoût profond, à terre. Jamais tu ne resteras atterré. Ceux qui passent et se faufilent discrètement ne sont pas là. Jamais tu ne resteras attaché. Ceux qui voguent et se cachent rapidement ne sont pas là. Et toi, au sommet de ta béatitude… Quelle attitude, pour un matin sans habitude ? Quelle latitude au sommet de ton cœur ? Jamais tu ne resteras assommé. Tu te l’es promis, tu les as défait, tu les as vomi. Où sont les voix des fées ; il ne reste que la voix du prix et du profit. Et tu cries, sans recours ; et tu cours sans remord, et tu cours, et tu voles sans passion. Les fruits qui sommeillent en toi, dorment pour toujours. Il se lève, le jour, sans pression. Le vent suit le jour, et se lève à son tour. Il souffle. Fort, à présent. Le passé est loin, et le vent t’emporte, encore plus loin. Un peu plus haut, jamais plus bas. Vous avancez, toi et le vent, le vent et toi, main dans la main, vers les étoiles… Filantes.

Leahpar.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyVen 30 Sep - 1:55

Aujourd’hui est grand. Aujourd’hui est long. Je me lève un peu tard. Je ne mange pas. Je sors. Ascenseur, marche, couloir, métro, wagon, changement, couloir, attente, rame, rail, couloir, escalators, monter, escaliers, descendre… Continuer. Je suis dehors. Montmartre, Abbesses. Soleil, nuages, air frais. Des gens, partout, beaucoup, trop, peut-être. Sûrement. Je fais des pauses. Tabac, cigarettes. Café, toilettes. Cigarettes. L’écharpe autour du cou, je m’élance à la poursuite des rues, des avenues, des boulevards, évitant les impasses. Mes chaussures parcourent la ville de large en long. Mes yeux observent et redécouvrent. La Seine, Concorde, le pont. D’ici, je peux apercevoir Paris. La tour Eiffel, le Sacré-Cœur, la tour Montparnasse, et l’obélisque. Paris.
Je me pose, enfin, sur un trottoir, dans une rue totalement anodine du 5ème arrondissement. Entre deux voitures garées. J’allume une cigarette, et en tirant la première taffe, je me dis « Putain, quand même ». Je sors mes écouteurs, et écoute. Un petit peu de douceur dans les oreilles, après les duretés de l’ambiance sonore parisienne. Paris en musique, la ville est une fête. Faites attention à ne pas vous endormir. Regardez, écoutez, respirez, goûtez, touchez-moi tout ça.
C’est une fois la nuit tombée, que je claque la porte de chez moi. Je me pose alors sur mon balcon, et continue mon observation. Paris la nuit. De loin. Et pourtant je n’ai jamais été autant dans cette ville qu’à cet instant précis, à la fois habitant, à la fois observateur extérieur, contemplateur assidu et citadin enseveli. Paris, avant tout, est à moi.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyVen 7 Oct - 21:46

Aujourd’hui 24 avril 1954 je suis né. Le liquide protecteur qui englobait mon corps jusqu’à hier encore m’a laissé quelques minutes avant mon premier cri, c’est une expérience inoubliable. Étrangement elle n’est pas douloureuse mais me plonge dans un abîme de curiosité.
Cette première épreuve me fait prendre conscience de ma finitude. En effet, la chaleur n’est pas illimitée car, en cet instant, j’ai froid. Je ne fais donc pas qu’Un avec mon entourage, je ne suis plus dans ma mère mais à côté, j’aurais pourtant juré être elle il y a douze heures à peine.
Que d’étranges faits, moi qui vivais dans un absolu silence je suis ouvert aux sons et je saisi chacun des bruits qui participe à l’incroyable rumeur qui se répand autour de moi. Un être qui n’est pas moi vient de pousser un cri, peut-être vient t-il de naître lui aussi ? Qui sait ? Mon esprit s’abandonne à exercer mes sens afin de décrypter bientôt mon nouvel univers.
Je me rappelle avoir dit que ma sortie, ou plutôt mon entrée dans ce monde avait été une expérience inoubliable et pourtant elle est déjà moins précise pour moi. Comme dans un rêve, mes premiers souvenirs m’échappent, je ne les retrouverai jamais et ma naissance sera un mystère pour moi, qu’ai-je ressenti alors ?


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyLun 10 Oct - 23:53

Entrelacement


Entrelacement de deux corps fiévreux,
Une cambrure,
Des mots qui résonnent de l’intérieur,
L’envie se fait silence entourée d’une profondeur sans fin.
Instant trop court, trop violent
Qui nous promet la lune, nous l’offre,
Avec la voie lactée,
En supplément, comme ça, parce qu’on est jeunes et que ça ne s’explique pas ;
Puis nous reprend le tout, bien sûr, dans un dernier soupir d’extase,
Qui ne sais pas encore qu’il couvre une douleur,
Celle de quitter l’exaltation.
De lui survivre,
De redevenir vivant et non plus immortel.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre EmptyDim 16 Oct - 19:55

Jamais d'accord. J'm'en fous, j't'écoute même plus. Je n'approuve pas, car j'ai toujours eu raison.
Déjà à la naissance, mes parents se sont rendus à l'évidence : « Oui, c'est lui, il a raison ».
Voyez ? À quoi bon lutter ? Même après ma mort, vous aurez toujours tort. Pourquoi ? Eh bien, parce que je ne suis pas d'accord, et j'ai pas tort de ne pas être d'accord puisque j'ai raison.
J'me fous même de vos opinions, parce que quoi que vous pensiez, quoi que vous disiez, ma réponse reste NON.
À l'école, mes professeurs en perdaient la raison. Parce qu'il n'avaient jamais raison. En me montrant avec leur saleté de règle, ils me hurlaient « C'est blanc !!! » Et moi, en me marrant, parce que j'aurai eu tort de ne pas me marrer, je répondais « Non, c'est noir ».
Et une fois de plus, j'avais raison. Et le prof, cet ignare, il savait au moins une chose dans sa vie, même s'il le niait : c'est que je disais la vérité.
Un autre jour, une poignée de policiers tentaient de m'arracher des aveux. Et ils ont réussi, puisque quoi que je dise, c'est vérifié, authentifié, prouvé !!! Officiellement VÉRIDIQUE. Les officiers en étaient verts. Ce qui, avec la couleur de leurs uniformes, donnait une sorte de vulgaire jaune pisseux.
Vous ne me croyez pas? Mais très bien, je vous encourage ! Quelle importance ? Après tout, vous avez peut-être raison vous aussi. De ne pas me croire. Peut-être est-il plus aisé de penser faux. Pas vrai ? C'est arrangeant d'être aveugle, n'est ce pas ? Et moi, avec un œil, ou même deux, croyez-vous que je règne? Je suis écrasé par la majorité. Alors, ne me croyez pas. Considérez que j'ai tort, vous avez raison. Je ne m'en porterai que mieux.
Aujourd'hui, je préfèrerai avoir tort. C'est si fatigant de toujours être dans le vrai.


HeLiuM.
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