Un p'tit air de rue
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Un p'tit air de rue

Projet de rue
 
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L'homme à la valise
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyLun 17 Oct - 3:07

J’en rêve la nuit. Ça me poursuit, même quand je suis allongé ou assis. Sous le ciel, bleu ou pluvieux, je me retourne, et là, par-dessus mon épaule, elle est toujours là. Lorsque je m’imagine m’en débarrasser, elle me réveille en sursaut pour me rappeler qu’elle est là.
« Je suis là !!! Rappelle-toi, je suis là !!! Pense à moi !!! Considère moi s’il te plaît !!! »


Maintenant, j’ose même plus toucher les murs. Elle est partout. C’est pour ça, qu’hier, je me suis dit que j’aimerais bien mourir, pour changer. Je pense qu’elle me suivra pas. Peut-être que je me retrouverais trop loin pour elle, qu’elle aura perdu son courage. Le mien.

Elle prend le dessus. Je regrette tous mes gestes, et elle continue de m’observer, en riant. Je ne veux pas mourir et la laisser gagner, parce que je sais que je peux la battre. L’abattre. Et merde. Je ne mourrai pas, elle n’a qu’à me suivre, ça n’a pas d’importance, je ne la regarderai même pas. Même si elle hurle dans ma tête… Cette voix… Stridente, et voilà, je tremble.

Je me baladerai. Ouais, je me baladerai, elle arrivera jamais à me rattraper. Je vais même courir, tiens. Je sais pas où, je verrai bien. Et puis, elle a toujours été nulle à la course. Je penserai qu’à mes pieds, et à la fin aussi. Elle crèvera de fatigue. Ouais, et d’orgueil aussi. Merde, mes clefs.

Mes clefs ? Pas besoin ! Là où j’irai, il n’y a pas de porte. De toute façon, c’est chez moi qu’elle me harcèle le plus. D’ailleurs, voilà : je vais l’enfermer chez moi. Là, elle pourra toujours essayer de me rattraper. Merde, pour fermer il faut mes clefs. Demi-tour discret. Fermé à double tour, et je jette les clefs. De toute façon, je n’habite plus ici.

Y a plus d’escaliers. Merde, y a plus d’escaliers. Y a que des balcons. Enfermé à l’extérieur. Je vais faire quoi, tourner autour de sa prison ? Et si je cours, là, elle sera toujours au milieu. Et puis, jamais je serais vaincu. Je vais attendre encore un peu, je pense. Ouais, je vais attendre. Je pense que je vais attendre. Encore un peu.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyLun 17 Oct - 14:02

J'ai une amie que je n'trouve plus
J'ai une amie qui n'me trouve plus
J'ai une amie qui n'se trouve plus...

Elle sait plus où elle va
Elle sait plus où elle vit

Dépêche-toi
De retrouver
Car chez toi
C'est l'seul endroit
Où j'ai l'sentiment
D'habiter.


HeLiuM.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyJeu 20 Oct - 22:50

Il faut que j’y arrive. Au fond du couloir. Encore trois mètres… Je tombe. Stop. Je regarde autour de moi. Un lit ! Super ! Enfin…Je rampe pour y arriver… J’y suis. Je m’endors.
Réveil difficile. Il fait nuit. Je ne me rappelle plus d’hier. En fait, plus de rien. Pourtant, il le faut, je ne peux pas. Rien à faire. Un papier est sur la table : « Au revoir ». C’est une écriture féminine. Sûrement une aventure sans lendemain.
On toque à ma porte. Qui est-ce ? J’ouvre, j’ouvre pas, je sais pas. J’ouvre. C’est un homme, mon âge. Il se dit être Allan, mon meilleur ami. Je lui demande une preuve. Il me prend par la main. Je ne proteste bizarrement pas. Ou m’emmène-t-il ? On prend sa voiture. Tout va trop vite. Beaucoup trop vite. Il ralentit. Je vois alors une pancarte : « Cimetière ». On est sortis de la ville. Il me parle. Je ne l’écoute pas. Je vois beaucoup de tombes. Il s’arrête, descend, et me fait descendre. Je me souviens. Une tristesse profonde, un amour fort, une perte énorme. Pourquoi autant de sentiments ? Je ne peux plus me contenir. Allan me parle. Il me dit sûrement les causes. Je ne veux pas l’écouter. Je cours. Je m’en vais, loin. Le plus loin possible, en fait.
Je suis entouré de forêts. Pourquoi il me montre ça ? Je ne lui ai rien demandé ! Je vois une cabane. J’y vais. Je vais y dormir cette nuit. Ou plus. Il me faut du repos. Beaucoup de repos…
Comment vais-je manger ? Je ne sais rien faire. J’ai toujours vécu dans la ville. Du moins je le crois. Mais pourquoi j’aime cet endroit, pourquoi je sais dans quel placard sont rangées les allumettes ? Pour l’instant j’essaie de ne pas me poser de questions.
Je me réveil. Quel jour est-on ? J’ai faim. Très faim. Je dois aller voir Allan. Pour des réponses. Vite.
Je cours dans la forêt. J’enchaîne les petits chemins avec une aisance déconcertante. J’arrive à une ville. Je ne prends pas le temps de regarder quel est son nom. Je sais que c’est ici qu’il est. Troisième rue a gauche, je suis mon instinct.
Une immense société. D’après l’affiche qu’il y a devant, j’en déduit que c’est une société de fabrication de meubles. Je m’en fiche. Je rentre. La fille à l’accueil me parle : « Que voulez vous ? »Je ne lui répond pas. Je cours dans les escaliers. Je la voit qui appelle la sécurité. Arrivé au deuxième étage, trois gardes essaient de m’arrêter. A chacun un coup dans les dents. Désolé. Je continu. Huitième étage. C’est ici. L’alarme sonne. Pourquoi tant d’acharnement ? Je veux seulement des réponses. Je cours en sens inverse aux pauvres gens qui croient à un incendie. J’arrive dans un couloir, derrière une porte dérobée. Allan court vers moi : « Il faut partir, vite ! »Un énorme bruit d’explosion derrière moi. Des flammes devant. Il faut courir. Alors je cours. Arrivé devant le bureau de la vente par correspondance, mon chemin est bloqué. De tous cotés. Je fatigue, je n’ai toujours pas mangé. Allan me montre une gouttière. Il me dit que je dois sauter pour l’atteindre, puis glisser dessus. Il est fou. Mais il a raison. Je saute. Je glisse sur la gouttière. J’ai mal. Mes mains se font broyer. Est-ce qu’Allan me suit. Je ne peux pas regarder. Des gens étendent une bâche au dessous de moi. Je vais sauter. Un cri. C’est Allan. Il n’a pas réussi à atteindre la gouttière. Elle était loin. Trop loin. Je me laisse tomber. Je n’ai plus rien à perdre.
Je suis dans un lit d’hôpital. Des personnes sont à côté de moi. Elles sont brûlées. Je me lève, et quitte la salle. Une infirmière tente vainement de me parler. Je la pousse sur le côté. Je sors. Une dame, habillée tout en noir, me fixe, de l’autre côté de l’avenue. Qu’est-ce que je peux faire ? Je m’avance vers elle. Elle court dans sa voiture. Elle fait volontairement tomber un papier. Je le ramasse, le regarde : « En souvenir »J’en ai assez. Assez de n’y rien comprendre.
Je vais errer. Je veux qu’on me laisse tranquille.
Je marche. Les rues s’assombrissent. Moi aussi. Je m’assois sur une rambarde. Je regarde une fois encore mon papier. Et puis, cette dame s’avance vers moi. Elle me fait signe de venir. J’y vais. Ca ne va pas encore recommencer. Non. Je l’arrête. Je lui demande qui elle est. J’entends des sirènes de police. Quelqu’un m’agrippe. Je sens qu’on me menotte. Je résiste. Il faut que je résiste. Pour une fois. Je n’y arrive pas. Un coup de matraque sur ma tête. Une douleur intense. Une haine grandissante.
Je suis relâché. Deux jours plus tard. J’ai raté une occasion d’en savoir plus. Je me sens ignorant dans un monde ou tout a son intérêt. Je tourne en rond. Je dois bien connaître quelqu’un, dans cette ville. Je deviens fou. J’ai de l’argent ? Non. Je vais ressortir.
Je suis le chemin que j’ai pris avec Allan. Je retourne dans la cabane. Ma cabane, peut être. Je vais voir.
J’y suis. Je suis fatigué par ma longue marche. Je mets des haricots dans la casserole qui était déjà là. Elle n’était pas là la dernière fois. Est-ce mon imagination ? J’essaie de ne pas réfléchir. C’est dur. Avec ce qui s’est passé. Qu’est-ce qui s’est passé ?
J’ai mangé. C’est l’important. J’ai dû laisser une trace. Sûrement. Je cherche dans les tiroirs de la cuisine. Je ne crois pas. Ce serait plutôt au dessus des toilettes. J’y vais. Des clés. Les clés de quoi ? Je dois m’aérer. Je sors par la porte de derrière. Une voiture. Je rentre les clés dans la serrure. Ca marche, la porte s’ouvre. Sur le siège avant, un papier : « chemin de la route verte ». Je sens quelque chose. Je pense que c’est du réconfort. On m’en a beaucoup parlé. Mais je ne l’ai jamais ressenti.
Je cherche ce chemin. Une voiture. Un grand bruit de klaxon. Des dérapages. Elle me fonce dessus.
Et me percute.
Je me réveille. Je suis dans un appartement. Avec vue sur un parc. Ca m’est familier. J’ai mal au ventre. Et à la tête. Surtout à la tête. Il n’y a rien à faire ici. Qui m’a amené ici ? Pourquoi je ne suis pas à l’hôpital ? Qu’est-ce qu’on me veut ? Un enfant est devant moi. Il me parle. De son école. De sa maîtresse. De sa vie. Une femme, derrière lui. Je ressens de la haine en elle. Elle me dit de partir. Cet enfant m’évoque des souvenirs dont je ne me souviens pas.
Encore raté !
Je dois rester. Elle ne veut rien entendre. Je pourrais le revoir ?
Arrivé dehors, je tombe par terre. C’est vrai. Je n’ai pas mangé depuis… Je ne me rappelle plus. Je me relève. Je rentre dans un immeuble. Je monte les escaliers. Une porte est ouverte. Aller, je rentre. Je trébuche.
Je ne vois plus rien. Je ne sens plus rien. Je ne ressens plus rien. Mes yeux se ferment. Je ne résiste pas. Pour une fois. Je gît ici, dans ce couloir.
Au fond, c’est pas si grave.



L'Amputé.



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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyLun 24 Oct - 21:54

Je respire, même pire, je transpire, ça empire, je me retire, ça m’attire, ça m’attriste, je m’attache, et je m’envole vers les tâches transparentes, je suis en transe, je regarde les gens entrants, jetant des coups d’oeils pénétrants et ça me fait de la peine, mon âme en laine se pend avec un fil de fer, ça dépend, ça me détend et je tiens la faille circulaire au creux de ma paume, je suis perdu, paumé, et ma triste joie perdure, il est dur de tendre une ficelle avec une seule main, creuse, heureuse, et je creuse la roche, sulfureuse, furieuse, fuyante, elle m’use et m’abîme, dans son antre, son abysse, et j’entre, et les gens tressautent, tressaillent, et je cisaille le mur amoché, fissuré, le rempart, j’en ai marre, je m’en vais, amarré, dépravé, je me marre, je bats le pavé, à grandes foulées, enjambées, je suis fêlé, empaffé, je m’empiffre de jambon, les gens ne sont pas bons, enculés, et ça ne sent pas bon, je recule lentement, la pendule me ment, maintenant, d’un seul tenant, je vais au sous-sol, sous le rez-de-chaussée, déchaussé, doré, do-ré-mi-fa-sol, les larmes dans les poches, le sol sur la tête, je la hoche, j’ai raté le coche, tes rats m’ont loupé, d’une démarche chaloupée, les dés marchent, cachés, pochards, bâtards, je suis en retard, il est tard, et je me bats, ici-bas, sous la Terre grise, brisée, s’éloigner, mépriser la traîtrise, les surprises, les doigts dans la prise, les cheveux hérissés dans le ciel, artifice, feux de forêts, tous ces faux rêves détruits, désolés, désossés, je suis décalé, décalqué, chevauchée héroïque, voyage sous héroïne, sans arrêt, les poissons arrêtez, je vois des prisons partout, je bois du poison parfumé, le poids de la raison m’accable, macabre, un macchabée sans chair, sans vie, le sang coagulé, je suis acculé par les sciences occultes, des scènes cultes dans mon esprit, je prie, j’espère, et la culture se perd dans mon cerveau, je serre fort, et ça ne vaut rien, sans effort, ballets aériens, je balaie le palais onirique, poétique, tout cela est très laid, pas beau, le progrès, les paquebots, la photo, le goût du risque, visqueux, dévissé, le doute m’emprisonne, il n’y a plus personne, mon père sonne, la cloche se perd dans les limbes aquatiques, bleu fantastique, fantasmagorique, rhétorique, les rouages me piquent, courage, c’est bientôt fini, fictif, fous sont mes amis, mes fantômes, la suite au second tome…

Leahpar, écrit en cours de méthodologie...
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyMer 26 Oct - 20:48

Je me répète, je n'écris vraiment pas beaucoup, je m'occupe de recueillir des textes que j'adore, qui me donnent le frisson, et que j'aimerais faire connaitre aux gens, celui ci est écrit par snoopee, un anonyme de ce forum, de 51 ans, un homme (chien?) génial d'esprit et de bonté humaine...en son honneur:

J’AI

Jardin de lumières multicolores à côté de la fontaine
A laquelle se retrouvent les conclusions d’un jour
Instants fragiles en vérité que je cherche à comprendre
Tant de passions et de sentiments secrets dévoilés
Avec la retenue que la déco enchanteresse impose.
Nullement je ne chercherais à troubler ce domaine
Tout entier réservé à ces instants souvent trop courts.
Au fil des heures de cette romance au combien tendre
Doucement les tons et les nuances se trouvent contrariés
Ombres et reliefs se profilent jusqu’à ce qu’implose
Nullement à regret le jour et la douce nuit pose sa laine.
Non sans tendresse je regarde dans la pénombre pour,
Essayer de comprendre cette obstination à s’étendre,
Rompant la ligne fluide de ce tableau aux traits figés.
Mais les heures filent, passent et les ombres moroses
Arborent des parures étranges mais néanmoins sereines
Inspirées par la fraicheur de cette bruine de velours.
Subtilement au fil des heures comment enfin attendre
Pour espérer apercevoir avant l’annonce confirmée
En ce lever du jour, de la révélation qui se compose
Radieusement de multiples facettes souterraines.
Sur la cime du tilleul centenaire témoin de ces amours
Organise les ombres du petit matin le soleil tendre
N’éblouis pas encore ce parc ou les formes enlacées
Ne se distinguent plus aussi nettement que cette rose
Eblouissante dans son massif telle que peut l’être une reine.
Pourtant je sens qu’un changement imminent mais sourd
Obligé de s’accomplir au fil du soleil ses rayons fendent
Une par une toutes ces belles images qui m’ont traversées.
Replongé dans mes doutes, au bord de la fontaine j’ose
Regarder encore l’endroit où, depuis hier cette sirène
Eperdue de ses désirs les plus profonds et les plus sourds
Composait avec sa pensée et ses sentiments qui tendent
Enfin à me faire voir que cette situation n’est pas réalité.
Vouloir encore et toujours que cette vision des choses
Obéisse sans règles à mon regard obstiné dans cette arène
Immatérielle qu’est la vie qui ne m’indique pas le parcours.
Rêve, ce n’est qu’un rêve, et pourtant si réel, j’attend…


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyVen 28 Oct - 19:13

Rien dans son attitude ne laissait penser qu’il était à bout. De souffle.
Rien dans son attitude ne montrait sa peur. Tétanisée.
Rien dans son regard ne montrait son égarement. Lointain.
Rien dans son regard ne laissait penser qu’il n’était plus. Humain.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyVen 28 Oct - 19:19

J'envie la mort ;
Je mords la vie,
À pleines dents.
Je lui rentre en plein dedans.
Un tremplin vers l'au-delà.
Je suis trempé,
Il me faut de la drogue et
Je suis groggy,
Dans ce taudis.
Ça y est, j'ai tout dit.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyJeu 3 Nov - 0:06

Si vous ne faites pas attention, à chaque pâté de maisons, vous risquez de les bousculer. Les faire tomber, ça les gênerait beaucoup je pense, ils n’ont jamais été habitués à tomber. Moi, je marche toujours du côté de la route, pour éviter de les ralentir. Je ne leur ai jamais parlé, non plus, je pense que ça les embêterait. Et pourtant, ils en auraient, des choses, à me raconter. Je pense.

Ils effleurent les murs toute la journée, et même les nuits. Enfin, je ne suis pas complètement sûr, je suis différent. Ils ont les mains trop sales pour les enlever et pour pouvoir toucher autre chose. Je me suis rendu compte, aussi, qu’ils ne changeaient jamais de sens, je pense que ça dérèglerait quelque chose, au fond. Ils ne traversent jamais les rues, alors, quand je le fais, moi, ça me rend un peu triste d’en quitter un pour en retrouver un autre.

Et puis, demain, j’essaierais, pour voir comment ça fait. Mais j’ai peur de me sentir trop seul à la fin. Ça va me vieillir, tout ça. Je pense qu’il faudra enlever les rues, à un moment, comme ça, on le fera ensemble. Enfin, je ne sais pas, je verrai demain, quand je le ferai.

Je pense.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyJeu 10 Nov - 18:25

Une rue, c’est tellement long à courir, quand on y pense. Le samedi, généralement, on n’arrive même pas à la moitié. Le matin, il fait trop froid et le soir, il fait trop noir. Le dimanche, c’est mieux de ne pas s’approcher des églises et de la famille. On se dit chaque fois qu’il faudrait la rattraper, mais elle finit toujours par partir. Et la semaine, on préfère le métro à la course. Il faudrait qu’on se mette à marcher, comme tout le monde.

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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptySam 12 Nov - 3:53

Quand mon cœur ne peut plus porter mes épaules, je pense loin.

Les rivières des rues sont mes histoires et les impasses mes chapitres. Une histoire, on en pense toujours la suite. Et même pour les histoires finies.

Conter, c’est s’évader pour fuir. J’aime faire s’enfuir pour m’enfuir et retrouver.

Quand je m’enfuis, c’est sûrement pour me retrouver. L’écriture, la lecture et la parole, on les cherche. Oui, c’est ça, je m’enfuis pour me retrouver et puis, jamais je ne me trouve.

C’est drôle, l’imagination.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptySam 19 Nov - 0:30

Travis

Ses yeux tristes transpersent le pare-brise
Travis réalise
Que les rues puent la mort sous leur couche de brillantine
Travis a grise mine
Le jour il réfléchit et pendant la nuit
Travis conduit
Sur les rues newyorkaises surpeuplées
Travis est déprimé

Travis ne comprend pas pourquoi sa copine
L'a laché
Vous n'imaginez pas combien il a envie
De crever

Les macros ont envahit les boulevards
Les putes pleurent leur mascara
Les rats s'installent sur les trottoirs
Travis sombre dans la paranoïa

Dépressif et insomniaque,
Il prend une clope et un prozac,
Observe ses cernes dans la glace,
Menace son reflet qui lui grimace

Travis réfléchit encore
Doit-il attendre d'être mort ?

Travis a une idée
Cette ville a besoin d'un justicier

Attention, Travis est armé.


HeLiuM.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyMar 22 Nov - 2:41

Suspension définitive


Pluie, les essuie-glaces passent. Ma vision s'éclaircit, grisaille.
Ma vue se brouille petit à petit, bruine, les essuie-glaces passent, grisaille.
Derrière elle s'est endormie, à côté, elle est silencieuse, les yeux clos elle pense.
La 5ème de Beethoven finit, puissance à la gloire de qui ? Air de gravité donné à toute cette morosité. Bruine, essuie-glaces, grisaille. Le ciel est pas près de se déboucher... Il ne daigne même pas nous écraser par un fantastique déluge... Pourtant avec ce qu'il y a là haut...
Deux voix hésitantes et disharmonieuses se partagent le silence environnant. Rauque, grave puis aigue et claire. Sanglots ? Gorge serrée ça c'est incontestable.
Bruine, essuie-glaces, grisaille.
Elle dort toujours imperturbable, pas sereine non, elle dort c'est tout.
Pense-t-elle mon amoureuse ? Peut-être qu'elle n'a que l'esprit vide dans cet ensemble sans fin et sans vie. Vide jouissif ? Non, peut-être juste vide et c'est tout.
Gorge serrée ? Sanglots. 11 septembre 2001. Cette chanson parle de la guerre d'Afghanistan n'est-ce pas ? Raclement ennuyé qui vient de droite pour signifier un « oui, mais s'il te plait laisse mon vide tranquille. »
Bruine, essuie-glaces, grisaille. Fumée noire, qu'est ce qu'on c'est pris dans la gueule ce jour là.
Putain, avec notre nouvel ordre mondial et toutes nos conneries, on a vite déchanté. Ils l'avaient cherché ! Tu parles... Sauf que nous aussi on se les ait prises dans la gueule, les tours... Bruine, essuie-glaces, grisaille.
Cinq ans de déshumanisation... Les talibans sont partis. Massoud assassiné... Tu parles... Fin d'une lutte, victoire de la tradition sur l'avancée humaniste.
Bruine, essuie-glaces, grisaille.
11 septembre 2001, quatre avions ont suffi à détruire nos illusions. Bruine, essuie-glaces, grisaille.
Malaise, désespoir en l'humanité. Plus d'avenir, chaos du présent, horreur du passé.
300 morts et l'humanisme est mort, définitivement. Sartre ce charlatan et sa ribambelle d'espérances. 11 septembre 2001, fin du rêve.
Pulvériser sur la terre la violence éternelle... Ha ça, Les utopies ont la vie longue... 3 000 cadavres dans des fosses communes cachées... Bruine, essuie-glaces, grisaille.
Deux étrangers au bout du monde si différents... Impasse. Condition humaine. Malraux. Mort, guerre, oppression, esclavage.
Bruine, essuie-glaces et... lumière ! Le voilà l'espoir ! Bruine, lumière fragmentée orangée. Hallucination intermittente ? Changement de file... Essuie-glaces, lumière blanche, aveuglement.
Fin, sortie de l'impasse.


JCS.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyMar 22 Nov - 16:32

"Il est toujours préférable de ne pas voyager avec un mort."
William Blake entreprend ici son ultime voyage. Il avance lentement sur les rails de la mort. Autrefois poète, aujourd’hui perdu, fini. Il pensait que Machine était son objectif ; cette ville sera le début, le commencement de sa fin.
Il rencontre la mort en tuant des lâches et des assassins. Il sème la mort sur son passage. Dans ce monde en noir et blanc, Personne l’accompagnera pendant son errance mortelle. Initiatique mais ultime. Il quitte la civilisation et redécouvre la nature, froide et sauvage. Il vogue dans sa barque funèbre dans un ouest en plein déclin.
Tout ceux qu’il croise pendant son voyage tomberont avant lui. Il ne craint plus la mort. Cet homme est déjà mort. Personne, qui l’a guidé dans son voyage, succombera juste avant lui. Nobody.
Personne ne le retient, il se laisse alors flotter sur cette barque, qui lui servira de tombeau. Son corps vide continuera à voguer dans ces contrées sauvages que l’homme a délaissées au profit de la ville.
"It’s always preferable not to travel with a...
Dead Man."


Leahpar.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyMar 29 Nov - 1:01

Il avait dit, moi, je ferai ce qu’il me plaît.

Il avait dit, moi, je monterai sur les toits, je vivrai une histoire d’amour dans les livres, je parlerai des quotidiens, je parlerai des hommes seuls, je dénoncerai, je créerai tous mes projets, je prendrai ma valise et mon chapeau et je m’en irai.

Il avait dit, moi, je laisserai le mystère.

Il avait dit, moi, je chercherai l’autre, je me rechercherai, j’entraînerai dans mes folies, je me ferai entraîner, je courrai dans la rue, je me laisserai poursuivre, je poursuivrai, j’écrirai, j’observerai encore le monde, je rêverai, j’écrirai.

Moi, j’ai pris ma valise et mon chapeau, j’ai écrit.

Et.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyJeu 1 Déc - 23:39

choiX

Lui : modèle de vie. D’amour ?
L’autre : derrière ses volutes qui le tuent à petit feu, mais indifférent face à la mort. Modèle de malheur ?
Bonheur sans amour, malheur passionné. À chacun de choisir.
L’extrême est partout. La vie est entière.


Lil'pö.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyJeu 15 Déc - 19:47

Ivresse à 1000 mètres d'altitude.
Il et Elle sont les seuls passagers à bord. Elle le regardait trop, Il a craqué. Il s'approche pour qu'elle puisse mieux l'écouter. Elle le regarde et s'agrippe à ses lèvres. Il se tait. Elle se tait. Elle prend son visage pour l'attirer vers le sien. Il ferme les yeux.
Ivresse à 800 mètres d'altitude. L'avion s'apprête à entrer en contact avec la terre. Il connait le ciel par coeur, et se demande si la planète est aussi bleue qu'on le dit.
Il la serre contre lui un peu plus fort encore. Elle mord sa lèvre inférieure et passe sa main dans ses cheveux. Il la lâche un instant, la regarde un moment. Il sourit comme un idiot.
Autopilot, no control. L'avion traverse les nuages. Des rayons de soleil transpersent les hublots. Il croit apercevoir des villes. Ivresse à 600 mètres du sol.
Elle l'étreint une nouvelle fois. Il glisse ses mains le long de ses jambes, Elle pose ses mains sur les siennes. Il se réfugit au creux de sa gorge, elle étouffe un rire discret.
Ivresse à 400 mètres du sol. L'avion est sûr d'apercevoir les villes. La planète tournerait plus vers le gris, le gris clair. Les forêts semblent vertes. Rien à voir avec les villes.
Elle prend le contrôle, l'oblige à s'allonger sur le dos. Il l'observe de haut en bas tandis qu'Elle déboutonne sa chemise. Il lui caresse la joue, puis descend vers sa poitrine.
Ivresse à 200 mètres de la terre. Autopilot, no control. Toujours pas d'oiseaux. Les océans sont vraiment minuscules. Les hommes réussissent-ils à vivre aussi serrés sur de si petites parcelles de terre ?
Elle se baisse, embrasse son front, ses lèvres, son cou, son torse. Il sourit en signe d'approbation, et Elle continue son périple. Il libère la pression, puis la saisit énergiquement par la taille.
Ivresse à 100 mètres du sol. On peut apercevoir les cimetières. Les oiseaux ne volent toujours pas aussi haut.
Il dechire son corsage. Elle porte sa bouche à son oreille, lui chuchotte quelques mots. Ils s'arrêtent, Il l'observe, Elle l'observe. Elle rit, Il rit. Elle dirige ses mains vers sa taille. Il l'encourage.
Ivresse à 50 mètre. Autopilot, no control. Il peut apercevoir des foules. Les couleurs sont trop nombreuses pour être énumérées.
Il reprend les commandes. Ils respirent, l'un après l'autre. Elle gémit, Il gémit.
Ivresse à 20 mètres du sol. On peut observer des rues, des jardins publics.
Ils s'étreignent. Il regarde subitement vers la cabine de pilotage. Elle lui murmure, pour le rassurer: "Il n'y a personne". Il soupire, soulagé. Ils s'étreignent.
Ivresse à 10 mètres du sol. Autopilot, no control.
Il crie, Elle crie.
Ivresse à 0 mètre du sol. L'avion atteint la terre, dans une explosion effroyable. Les flammes lèchent le cockpit, les ailes, les hublots. Le feu crépite. Retour au silence.
L'ivresse sous terre continue, toujours plus bruyante.


HeLiuM.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptySam 24 Déc - 15:03

Tripartisme


Et si... Partie 1

. Commençons par planter le décor : Le soleil. Un grand soleil. Très grand, mais alors immense, oui un immense soleil. Pas par la circonférence bien sûr, non par son pouvoir calorifique. Un soleil tellement puissant qu'il brûle tout. Bref, un jour de désert sur la Meuse.
Le rayonnement tant invoqué s'est finalement transformé en calvaire. Les landes grasses et vertes qui s'étalent à perte de vue miroitent, l'air stagnant vacille. Une vache qui se terre désespérément sous l'ombre d'un chêne. Les feuilles du chêne se racornissent et se dessèchent à vue d'oeil. Dans quelque minute l'ardeur du rayonnement accablera le bovin qui, après avoir consumé jusqu'à la dernière fraction de ses réserves graisseuses s'effondrera sous son propre allégement.
. Voilà le décor planté ; 38 sur la Meuse.
Même le court d'eau est insupportable, son filet fait plus pitié qu'il ne réconforte et, en guise d'apaisement, le voyageur égaré ne reçoit que déception et rage dans sa souffrance d'impuissant. Étouffant ! L'air saturé de vapeur et de clarté aveuglante que la réflexion aqueuse ne fait qu'accentuer la constante oppression.
Plutôt baigner dans sa sueur que de risquer une syncope parce qu'on aurait risqué de plonger le gros orteil dans ce courant glacé. D'ailleurs on ne pourrait rien y plonger de plus qu'un orteil vue la tristesse du décor. Malgré tout enfonçons quand même notre orteil de peur que dans deux heures il ne soit plus possible de rien baigner, ou plus fidèlement : de rien hydrater.
. Nous délassons notre chaussure... La languette se relâche, le talon se dégage : un souffle chaud saturé de transpiration environne soudain notre mollet, il remonte jusqu'à notre tête pour s'évaporer enfin. Notre pied respire pour la première fois depuis ce qui nous semble être une éternité. Maintenant qu'il est à l'air, ce qui ne nous serait pas même venu à l'esprit quelques secondes avant cette fatidique action occupe dès lors toute nos pensées. Et ce à tel point que nous déchaussons notre pied gauche à son tour. Rebelotte : souffle chaud, sueur, fulmination brûlante, brise rafraîchissante et jouissive qui environne le pied, délivrance. Nous finissons par nous dévêtir complètement : libération, soulagement progressif : les jambes, le torse et finalement... le sexe.
Maintenant, titubant sous le poids du soleil, nous nous approchons vers ce minable filet d'eau qui s'est pour nous transformé en torrent prometteur.
Finalement, les vêtements si étouffants soient-ils avaient été investis d'une fonction secourable : ils nous préservait de la cuisson. Mais là, devant cette eau nous étions attaqués par d'ardents rayons d'en haut comme d'en bas et le ruisseau, si amical, était devenu une autre source de chaleur haïssable. Mais nous allions le vaincre cette ennemi et avec ses propres armes : l'eau !
. Un mugissement au loin : La vache s'est effondrée mais nous n'entendons qu'une chose, le ruisseau qui nous appelle. Plus notre orteil se rapproche de la surface, plus le ruisseau nous envahit. Nous effleurons la surface : un frissons nous parcourt, nous le sentons, il remonte de la plante des pieds jusque sur le haut du crane. Le long de la jambre, entre les fesses dégoulinant de sueur, notre sexe réagit par un frémissement satisfait, il caresse notre dos, coupable d'une cambrure exagérée, il appuie soudain sur notre cou, sa pression nous relève la tête presque automatiquement, il vient se perdre au niveau de notre nuque et s'élance vers les cieux d'un dernier bond sur nos cheveux dressés. Nos cheveux retombent, notre corps s'affaisse et se détend, l'orteil est complètement dans l'eau : c'est là que nous perdons la tête. Un trip digne de Sade, nous exultons : nus, les pieds dans l'eau, barbotant comme un démon affairé qui cherche un trésor dans un lit noir et caillouteux.


Et si la poésie... Partie 2

. Figurez vous une femme. Une belle femme. Belle comme le jour. Pas parfaite, juste belle. À vrai dire chaque trait de son visage pris à part n'a rien d'exceptionnel. Des yeux verts de gris en amande, une petite bouche avec des lèvres fines et pâles. Un léger sourire en coin. Des pommettes roses qui encadrent rondement un nez fin. Deux sourcils habilement courbés. Leur blondeur rehausse un front au dessus duquel naît une chevelure soyeuse, à peine ondulée, aérienne. Un visage mince, concentrant son poids au bout d'un petit menton arrondi, semble flotter au milieu de cette éblouissante dorure. Rien de très original... Et pourtant !
. Le regard vague. Sans attache mais comblé. Comblé et donc perdu. Perdu dans l'immensité de la sensation.
Le sourcil gauche frémit imperceptiblement, les lèvres exercent entre elles d'intimes pressions. Trois battements en l'espace d'une seconde, les paupières s'immobilisent, ouvertes avant de reprendre leur danse, inlassablement. Trois battements, suspension, Battements, suspension. La régularité d'une respiration silencieuse qui plaque par intermittence deux seins fermes contre le corsage ne demandant qu'à s'échapper, ne demandant qu'à s'envoler. Protubérances potelées à la blancheur enivrante.
La conscience du monde est suspendue à se sourire oublié. Aucune franchise, l'émail des dents dissimule sa blancheur éblouissante derrière ce rideau rose qui n'exprime que l'oubli de l'extérieur, du monde, de soi. Absence de conscience... Psyché ne se concentre plus que sur le bonheur débordant qui transparaît par ces traits relâchés.
Sa tête figée semble basculer continuellement. Invitation à la sérénité, cette créature angélique reflète la plénitude de la chose atteinte, de la préoccupation éteinte. Miroir d'un délicieux monde de songes tranquilles où elle semble ne plus nous voir. Mutisme incomparablement communicatif.
. D'autres diront qu'elle est devenu folle, moi je préfère comblée.


Et si la poésie résidait... Partie 3

. Au milieu d'une chambre sombre, sont étendus deux corps. Entrelacement inextricable. L'obscurité fait une chimère de la fusion des corps : ensemble uni, ensemble unique. La masse voluptueuse se meut sans bruit, derrière un rideau de soupirs langoureux. Mécanique d'une extrème douceur, l'Amour parfaitement huilé fonctionne sans accro. Deux corps brûlant, deux corps suant, deux corps au participe présent. Une âme tournée sur l'intensité du moment. Refugié dans l'intemporel, le couple ressent chaque seconde comme éternelle. Suspension à l'existence d'un autre, à l'existence de l'autre.
Mouvement par soubressauts. D'abord la lenteur des impulsions. La longévité des gémissements. Puis, accélération progressive, rapidité des spasmes, respiration haletante. Cycle de la puissance, partagé entre la force et la vitesse. Cycle de la conscience amoureuse, de l'éveil corporel et de l'inconscience sexuelle, de l'abandon au sensuel. Sensualité, bestialité, sensualité, bestialité, bestialité.
Bestialité : les bouches serrées, les dents qui grincent. Pression sur tous les muscles et tous les membres. Pression continue et croissante. Grimace de douleur, défiguration de l'effort incontrôlable, de la force incontrôlée. Deux corps en sang, deux corps au participe présent. Bestialité.
Soudain : inexistence, suspension de l'être en un point du corps, recentrement. Deux corps au participe présent. Basculement.
Relâchement, repos, sourire : sensualité, satisfaction : gratitude exprimée et pleinement transmise : Amour. La masse s'effondre, les corps se délient. Soupirs effacés. Regard vague. Assoupissement, béatitude infantile de l'instant passé, de la contingence appropriée. Deux êtres au participe passé.


JCS.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyLun 26 Déc - 2:21

Triste Jolie, un jour de pluie.

Jolie mendie sur le parvis.
Elle n’est pas de celle qui remercie la vie.
Ci gît Jolie, en position fœtale,
Celle pour qui la vie fut fatale.
Longtemps son cœur a penché,
Aujourd’hui, ça y est, il est tombé.
Longtemps son cœur s’est battu,
Mais à présent, il est bel et bien vaincu.
Tristes sont ses yeux hagards :
Et oui, il pleut dans son regard.
Elle se noie dans ses propres larmes ;
Et sa décision est prise : elle rend les armes.

Sur sa tombe anéantie est écrit :
« Ci-gît Jolie,
Triste mais en vie,
Parties étaient ses envies. »
Et tout ceci sans cesse dépéri ;
Et sa tombe a bien vite défleuri.

Jolie sur le parvis a mendié.
Beaucoup d’insultes on lui a crié,
Beaucoup de pierres on lui a jeté,
Et beaucoup de larmes elle a versé
Cette triste Jolie martyrisée,
Qui de sa vie n’a rien à regretter.
Jolie est morte dans l’indifférence,
Celle qui n’a pas connu d’heureuse enfance.
Dans cette belle patrie qu’est la France,
Jamais Jolie ne vît quelconque alliance
Entourer ses doigts de fée ; et je pense
Qu’elle ne connaît même pas le mot chance.
Triste était Jolie.


Leahpar.


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MessageSujet: Le sexe   Le livre - Page 2 EmptyLun 26 Déc - 17:33

Triste, crade, deux corps qui fusionnent dans les déchets de leurs vices. BAISER POUR VIDER CE TROP PLEIN D'ÉNERGIE. Ils s’éclatent le crâne à force de testostérone, ils s’éclatent le cul et la bite. Ils s’exaltent et leurs corps exaltent les odeurs de leurs sueurs déjà froides et poisseuses. Ils se sont choisis dans un bar minable , avec la certitude que leur relation commencerait et finirait au moment de l’orgasme. Relation éclair sur un lit d’hôtel pouilleux, ils jouissent vite, par saccade, comme des balbutiements. Ils veulent que cela finisse pour pouvoir en parler aux copains et aux copines. Ils se rhabillent puis déchirent leurs vêtements, la passion, puisqu’il faut donner un nom à ce qu’ils supportent, ne cesse de les prendre, ils sont à bouts de souffle et son sexe se gorge de sang. Idée fugace : comment pourrait-il s’appeler ? C’est pas que ça m’intéresse mais il faut bien dire quelque chose, les halètements et les « oh oui » deviennent un peu lassant. Il me l’a dit ? Bon baragouinons un mot ou deux pour donner de l’envergure à tout ça. Tout ça, elle ne le nomme pas, elle n’a pas honte mais ne nomme rien, comme si seulement ces deux êtres existaient en dehors de tout jugement. Et tant mieux pour elle se dit-elle. Lui ne pense pas à ça, il ne pense à rien, il ne fait que subir cette pulsion, au bas du ventre, qui l’élance, qu’il tente de recracher dans son ventre à elle. Il veut la souiller. Il pense à lui faire avaler ce qui lui ronge sa vie. Ce qui occupe chaque seconde de son existence. Il veut introduire sa verge dans sa bouche, il commence à y penser puis ne s’arrête plus, cette pensée l’hypnotise. Il l’embrasse en se disant que s'il ne voit plus sa bouche, il ne pourra plus y penser. Mais le contact avec ses lèvres pulpeuses, sa langue si habile et délicate, le frôlement d’avec ses dents (petites et blanches), chaque élément qu’il ressent fait vivre son fantasme encore plus fort. Faites que cela finisse, faites que cela finisse vite je vous en supplie. Il accélère le rythme, ses reins entres ses cuisses, des coups de butoirs, dont le tempo va crescendo. Il gémit, il a mal, il éprouve du plaisir, mais il a de nouveau mal. Il sait que cela est nécessaire, il a tenté l’abstinence, ils l’ont tenté tous les deux. Et le résultat est devant eux, en eux. Coucher avec une merde humaine même pas capable de se retenir de coucher. Il sperme, elle jouit, ils jouissent ensemble et se félicitent intérieurement de leur décadence. Le moment où « la sauce retombe » le voilà, la seule raison pour laquelle il voulait que cela dure plus longtemps, ils ne savent pas quoi dire. Alors, elle dit je t’aime, et lui, il répond en la prenant dans ses bras, avec un soupir-oh-si-savais-comme-moi-aussi. Et il fait semblant de s’endormir sur sa poitrine, et elle fait semblant de croire qu’il s’est endormi en fumant la dernière clope de son paquet. Les cendres, dont le bout est rouge, se consument d’elles-mêmes, elles se maintiennent quelques minutes dans le vide, accrochées à rien , puis s’étiolent et tombent. Le filtre fume pour exprimer sa délivrance.

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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyMer 28 Déc - 16:30

Evan avait eu la mauvaise idée de naître à Paris. Il avait toujours rêvé de construire son propre navire pour prendre la Seine et s’en aller penser ailleurs. Il avait déniché toutes sortes de matériaux on ne sait où qu’il avait entreposé dans son atelier, sur l’Île Saint-Louis.

Il lui en avait fallu du temps pour racheter les appartements adjacents. À Paris, c’est interdit de construire des bateaux dehors.

Evan avait réussi à fixer ses trois mâts malgré qu’il ait dû arracher une partie du toit pour pouvoir fixer le drapeau. Il travaillait à la lanterne par manque d’argent. Il avait installé une nuée de lampions de la coque arrière jusqu’à la proue et, dans la chambre qu’il s’était aménagé dans la cale, il y avait disposé plusieurs de ses tableaux d’océan.

Il avait même créé une petite volière avec une petite porte toujours ouverte, pour les mouettes. Il lui en avait fallu du temps, pour les attirer jusqu’à chez lui. À Paris, c’est interdit de nourrir les mouettes.

Evan ne supportait pas les poissons empaillés. Il avait creusé un canal dans son atelier où il avait entretenu toute une faune marine pour que les brochets, les sardines et même les carpes (il avait toujours espéré qu’il en resterait quelques unes) puissent échapper aux bateaux-mouches.

Il avait du faire glisser son navire sur les quais pour l’y glisser dans l’eau. À Paris, c’est interdit de naviguer sans permis. Mais Evan s’en foutait.

Evan était vieux, à ce moment-là. Il était parti seul en emportant les poissons, les mouettes et tous ses rêves de mer. Il a dû disparaître dans l’océan, je pense. Quant à Paris, ce n’était plus qu’un vieux tableau vidé.


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MessageSujet: kljljk   Le livre - Page 2 EmptyMer 4 Jan - 4:27

« Les croqueuses dames, c’est comme ça qu’on les appelle, nous, ceux qui savent, les rats vagés, qu’on s’est appelés. » J’avais 10 ans, je me suis habillé vite, mais bien, bien beau que je voulais être, avec le nœud pap' et la chemise assortie. J’ai même mis du dés odorants et je me suis rasé la barbe, qu’existait même pas, en plus, tout ça pour faire plus grand, comme mon papa et les James Bond à la télé. Mon papa, d’ailleurs, qui rentre dans la chambre à ce moment là, qui me voit sous rire, tout con temps d’aller à l’école pour me faire arbre tire par ma mes tresses. Qu’il se pose des questions, comment ça, il sourit, il s’est levé sans que j’ai eu à ouvrir toute grande la fenêtre, et que j’aie dû lui enlever sa couette, pour le laisser devenir tout comme les glas sont. Qu’il doit se dire au moins, moi je suis pas dans sa tête. Et là, il se baisse comme pour parler aux plantes qu’il a dans son jardin, il me prend par la tige, me soulève, et me regarde avec ces yeux qui veulent dire tout un tas de trucs mais que je sais pas ce que c’est, alors je lui dis tout, même ce qu’il veut pas savoir. Et je lui dis que c’est Sophie, qu’elle est toute jolie et que je ferais n’importe quoi pour ailes. Que j’ai mis mon plus beau nœud pap' rien que pour qu’elle me regarde et que ses yeux à elle c’est comme quand on voit plein de bonbons derrière une glace mais qu’on a pas le droit d’y toucher parce que le vol c’est pas bien, que je lui dis, tout fier. Je lui dis que je vais me marier avec elle, tout comme toi comme ta fée avec maman avant qu’elle s’en ail. Que je lui ai déjà offert une bague en plat, tique cachée au fond d’un sac plein de pogs que j’avais mis tout mon argent de poche pour l’acheter. Que la dernière fois elle m’a demandé un crayon à papier avec son sourire qui m’a fait arrêter de respirer tout le temps qu’a duré mon cœur qui battait et que c’est comme si c’était déjà dans la poche, elle, mon mariage, mon argent, tout ça quoi. Lui, il me regarde comme ça, comme quand je comprend pas, mais pas tout pareil non plus, là c’est le regard qui me fait comprendre qu’il sait des choses que je sais pas, pas encore ou peut-être jamais, c’est quand il fait ce regard que je comprend qu’il est quand même le plus fort de tout les temps et de tout le monde entier. Mais là il dit rien, comme quand tu seras pluvieux tu comprendras, ou : il faut que tu saches quelque chose, non là, il dit rien, il me sourit comme s'il allait me perdre dès deux mains mais que c’est pas grave, que ça apprend la vie, que ça forge le caractère comme il dit le cloche art qui habite en bas de ma maison avec ses deux chiens et son violon. Et qu’il s’en va, qu’il me laisse avec son rat soir tout coupant et la mousse à raser partout sur ma bouille et mes chèvres eux. Tant pis, que je me dis, de toute façon il fait trop de trucs avec ses yeux que je comprends rien. Je vais là-bas à l’école, qu’est toute blanche et jaune de ces jours où il y a du soleil quand on sort du lit et que tout le reste de la journée est pleine du soleil du matin. Y a l’air qui sent bon le neuf. Et mes chaussures qui Christ sous mes pieds parce que je fais la gigue avec la musique qu’il y a dans ma tête et je souris à Sophie, parce qu’elle est pas là mais c’est tout comme, on a la plus belle discussion de toute ma vie. Et là je rentre dans la classe, et j’ai les jambes qui flageolent, parce que je sais que bon en fait c’était pas elle en vrai au bout du compte. Je m’assieds à ma place, là où il y a mon nom décrit et pis tout commence à passer lentement, que j’attend qu’elle se retourne en gardant mes yeux fixés sur son dos à elle, que je veux revoir ses yeux pour que les miens lui disent tous les trucs, tout pareil que comme j’ai vu quand on était ensemble mais qu’elle était pas encore vraiment là pour le moment. Un bruit, la cloche sonne, elle se lève, se tourne vers moi, mais rien se passe, ou il se passe rien, elle laisse traîner son joli zieuté sur moi aussi profondément que sur Gaston, le garçon qui parle pas comme nous et qui fais rien qu’à se moucher. Elle sort. Je la suis. Ah non. Je suis resté dans la pièce, mais je me sens là-bas aussi. Elle m’a mangé, je connais pas le mot, il reste que de moi un petit bout de rien du tout, je suis un rat, et pis je sais pas le mot, elle m’a vagé puisque je sais pas comment. Elle, la croqueuse dame, comme les autres, partout, elle m’a vagé.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyMer 4 Jan - 15:34

Départ de Porte Dauphine. Arrivée à Charles de Gaulle - Étoile par le biais de la ligne 2. Changement ligne 1 direction Nation pour atteindre Châtelet. À Châtelet, suivre les flèches pour atteindre la ligne 4, une station pour s'arrêter à Cité. Sortie par la deuxième porte à droite.
Procédons par étapes.
Trouver le tabac le plus proche pour acheter 2 timbres fiscaux à 30 euros l'unité, puisque j'ai plus de 18 ans.
Préparer 4 euros pour les 4 photos d'identité. 3 chances pour paraître le plus présentable possible. 1ère chance : loupée. Tant pis.
Arrivée à ce qui semble être la préfecture de police. Je dépose mes clés, mon portable, mes pièces dans un bac en plastique, et mon manteau sur un tapis roulant. Un homme en uniforme vérifie le contenu grâce à un écran.
"Pour les passeports, vous prenez la deuxième rue sur votre droite, c'est au 267 rue de Troie."
Je m'exécute.
"Pour les passeports, vous prenez le couloir D puis l'escalier F et vous vous rendez au 5ème bureau sur votre droite."
Je m'exécute.
"Pour les passeports, il faut aller au bureau C, au 3ème étage avec le formulaire que vous avez rempli au préalable et avec les documents qui vous sont demandés sur la feuille que l'on vous a donnée dans votre préfecture spécifique."
Hmm. Je m'exécute.
Arrivée au bureau C. Je souffle.
"Prenez un numéro s'il vous plaît."
Pour changer.
Le 214. Chouette. Le 124 vient d'être appelé.
Après 1h et 34 minutes d'attente, le 214 est appelé.
"Le bulletin B5 est nécessaire pour l'obtention d'une permission. Cette permission est obligatoire au bout de 1 mois et nécessite le formulaire C2 disponible sous 2 mois de préavis."
J'ai payé 2 tickets de métros à 1,40 euros pièce, 4 photos d'identité à 1 euro pièce, 2 timbres fiscaux à 30 euros pièce.
66,80 euros claqués et 12h de perdues.
Putain. C'que c'est chiant d'essayer d'être en règle.


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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyVen 6 Jan - 21:24

Chute

Souris aux intéressés ; ignore les autres.
Ignorés,
Il y aurait comme un trouble.
L’homme est celui qui marche seul.
A deux, ils tremblent,
Double.
Il s’évade dans les vers de Baudelaire ;
Son verre est vide, il boit de l’air.
Seul.
Le regard vaseux et les yeux hagards.
Gare à l’autre !
Mots.
Garde-les pour ta plume,
Evoque le silence et l’enclume.
Lent.
Le mouvement vers l’avant se meurt.
Tu as peur alors allume.
L’obscurité.


Leahpar
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyMer 11 Jan - 4:32

Un matin, il m'a pris par la main, m'a regardé et m'a tiré
Pourtant inquiète, j'ai finalement décidé de me laisser guider
Pourquoi accepter d'avoir peur seule et refuser d'être accompagnée ?
Si des fois j'ai envie de lâcher cette main qui m'attire au-delà des responsabilités,
je ne cesse de penser à l'amour qu'il a pu m'apporter...


Sabiha.
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MessageSujet: Re: Le livre   Le livre - Page 2 EmptyVen 13 Jan - 20:39

Il traînait toute la journée dans le métro parisien en occupant toute une banquette à lui tout seul. Ca n’est pas qu’il n’avait rien à faire de ses journées, mais il n’aimait pas rester seul.

Il avait acheté un petit plateau pour y étaler tout son petit déjeuner, son déjeuner et même son dîner. Il mettait la radio pour les informations du matin et pour l’émission du soir et la journée, il regardait. Parfois, même, il se mettait à chanter, généralement après avoir mangé des olives, ça l’inspirait. Mais il s’arrêtait souvent après le deuxième couplet, ça embêtait les gens, du coup, il fredonnait juste dans sa tête, et ça lui suffisait.

La nuit, quand il avait un peu poussé sur le rouge (mais ce luxe était principalement réservé pour le vendredi), il lui arrivait de s’endormir dans le wagon. Le réveil était un peu brutal, mais ça le faisait rire.

Il faisait sa toilette devant les vitres, pour ça, il préférait la ligne 7 bis, il y avait de la place et ça ne bougeait pas trop pendant le trajet. Et quand il avait terminé, il rangeait tous ses accessoires dans une petite trousse qu’il rangeait sous les sièges.

Il arrivait que certaines personnes engagent la conversation, mais au fond, il n’était pas bavard. Il voulait juste ressentir une quelconque présence, sans pour autant partager quoi que ce soit de plus important qu’un échange de regards.

Au moins, il avait choisi l’endroit qui correspondait le mieux à ses envies.


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