Un p'tit air de rue
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Un p'tit air de rue

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 Nouvelles du futur

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Mr.Bones
Adelante
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Adelante
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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptySam 22 Oct - 21:54

Celui qui étouffera son cœur dans ses cheveux


« Tu penseras à moi, à chaque fois que le soleil se couchera, à chaque fois que la lumière disparaîtra. »
Elle m’avait dit ça quelques jours plus tôt, et elle avait disparu. La lumière de ma vie était partie, définitivement. Et à chaque coucher de soleil, je réentends, dans ma tête, les derniers mots qu’elle m’a dit. Le soleil a complètement disparu derrière cette colline de béton, alors je repense à elle. Elle m’a si longtemps ébloui.
« Tu penseras à moi, à chaque fois que le soleil se couchera, à chaque fois que la lumière disparaîtra. »
Demain, inévitablement, le soleil se couchera. Inéluctablement, j’entendrais de nouveau ces quelques mots, et je penserais à elle, au bonheur qu’elle m’a apporté, aux joies qu’elle m’a procuré, à la vie qu’elle m’a offert. Je me lèverais d’abord demain, et je serais triste, une boule dans la gorge et dans le ventre, les larmes auront séchées durant mon sommeil. Je passerais la journée à me demander ce qui m’a rendu si nostalgique, mélancolique. A me demander pourquoi j’ai versé ces larmes. J’attendrais patiemment la suite de la journée. Mes pensées seront vides, je sentirais la chaleur me monter à la tête, l’ennui m’envelopper comme le chant des oiseaux. Je regarderais le ciel, les nuages, les tours, les feuilles mortes valser autour des arbres qu’elles auront tout juste quittés.
Demain, je verrais les aiguilles de l’horloge tourner, et je saurais que j’attends quelque chose mais je ne saurais pas quoi. Jusqu’à ce que le soleil commence à choir de son céleste perchoir. Quand il rougira, qu’une partie de ce cercle divin disparaîtra derrière cette colline de béton, alors à ce moment-là et pas avant, je les entendrais. Les 19 mots magiques.
« Tu penseras à moi, à chaque fois que le soleil se couchera, à chaque fois que la lumière disparaîtra. »
Et c’est à ce moment-là que la vraie tristesse m’envahira le cœur. Et je comprendrais alors les larmes de la veille, et je pourrais me mettre à pleurer, et cela me fera sans doute du bien, et je penserais toute la soirée, toute la nuit à elle. Et je m’endormirais les yeux rouges, le nez bouché, le cœur souffrant.
Mais demain reviendra, tous les jours, il reviendra.
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Mr.Bones
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MessageSujet: sans nom   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyLun 24 Oct - 1:45

Sans Nom
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« Bon, ça, c’est fait »
Un nouveau cochage dans ma vie, parler d’un rêve réalisé serait abusé. Non. J’avance. C’est tout.
Je note mes idées dans un coin effacé de mon esprit, j’espère sincèrement que ce petit coin, cette petite cachette m’apportera un peu de calme, plus tard.
Plus tard, là où il n’existe plus d’espace, dans un endroit où le temps n’existe pas. Ou alors où il n’y ait personne pour décompter les secondes. Ainsi tout s’est arrêté, en attendant qu’une petite fille viennent faire de la corde à sauter et qu’avec sa comptine, elle redonne le tempo à la vie.
Qu’elle me redonne le goût à la vie, avec sa petite voix, ses petits gestes minutieux. Que je me sente revivre par ses yeux et sa voix, que le souffle revienne dans mon corps, que la vie m’habite, à nouveau. En attendant… plus tard est loin.
Au fond c’est moi la petite fille, je suis juste fatiguée, trop fatiguée pour la corde à sauter, j’ai perdu mes couettes et mon innocence et je suis devenu un homme qui coche des cases.
Je suis dans une case, sous ma couette et je me rend compte que quelqu’un me coche. Scène suivante, je suis sous un porsche. Il pleut. J’entends sonner les cloches. Et je discute avec un cocher. Tout disparaît…Le son « oche » m’envahit l’esprit.
Je suis dans une coche, unique, unis, une seule couleur qui aveugle le futur. Je n’existe qu’au moment où on me case dans ma coche.
Je ne sais plus je suis perdu. Je hoche la tête, les mains dans les poches, les poches sous les yeux, les yeux vers l’avenir.
Est ce qu’on regarde après quand on coche ce qui vient d’être fait ? Qu’on réalise que le passé est passé ? L’avenir est mort mais à venir, il est un petit carré qui ne demande qu’à être coché.
Ce que je fais, donc. Pourquoi aller contre l’ordre des choses ?
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MessageSujet: silence radio   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyLun 24 Oct - 22:08

Sans Nom
***


«...»
Silence radio de l’autre côté de la ligne, un son qui s’eteind. Et moi qui voulait continuer à danser, me laisser dominer par la musique, laisser à mon corps la perte de son contrôle. Le laisser se déhancher, tourner, choir dans une grâce qui ne peut être atteinte consciemment. Mais les voix se sont tuent et ma tête est dépeuplée. Le chœur est mort dans ma poitrine. Silence radio de l’autre côté de ma vie. Peut-être encore les restes de grésillements qui ne tardent plus à mourir... Alors je m’assoie et attend. Mes muscles qui hurlent leur apathie, l’air autour de moi qui brûlent d’être en mouvement. Mais je ne bouge pas. J’oublie petit à petit ce que j’attend et me laisse assis, sagement, dodelinant parfois de la tête comme par nostalgie, sachant seulement qu’il faut attendre. Trop de temps a passé et la danse s’est atrophiée, même si elle reprenait vie maintenant, aussi belle que si elle n’eut jamais été morte, mon corps ne pourrait plus lui obéir. Silence radio.
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Mr.Bones
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MessageSujet: sans nom   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMar 25 Oct - 21:52

Il court, Il dégouline


« Reviens ! Putain, reviens ! Et merde… »
Je l’entends crier, mais je l’écoute pas. Pas l’temps. Je suis pressé, moi. Autre chose à foutre. C’est pour ça que j’cours. J’déboule de partout comme un taré. Le feu au cul que j’cours… J’bouscule un connard, qui m’barrait la route. Le v’là qui gueule, le bougre ! Et c’est après moi qui gueule. Et pas des trucs à répéter aux jeunes filles, non. Comme un charretier qui parle, l’autre. Mais j’me retourne pas, moi. Je suis pressé.
De toute façon y a plus rien derrière moi, et même autour ça devient tout flou ; tant pis, j’suis une gerbille qui tourne dans sa roue. J’sais même pas que j’reste au même endroit, juste le bruit de mes pas sur l’asphalte, juste la sensation du cuir de mes baskets qui se plie quand j’pose la pointe de mes pieds à terre. Et j’continue de respirer.
Oh ça non, bon Dieu, j’avance plus. Du sur place, voilà c’que j’fais. Je m’en rendais même pas compte, c’est dingue ça. Une drôle d’impression : tout s’efface autour de moi. Mais j’suis pas mort, enfin j’pense pas. Bah non, c’est pas ça la mort. Je respire en plus. Un mort ça respire pas, pas vrai ? Je suis en vie et j’avance. J’avance, enfin… j’essaye.
On crie, on m’accroche, le connard me suit pour m’arrêter. Vas te faire foutre petit bonhomme de papier que j’ai inventé pour pouvoir cracher dessus, pour pouvoir te faire lécher la merde collée à mes semelles. A la fin, satisfait, proche de l’orgasme, je te roule en boule et te jette dans la corbeille. Je jouis sur toi, et te noie dans le foutre et les ordures.
« Ordures ! » je leur crache ça à la gueule. Non mais ces gens c’est qu’une bande de déchets. Ça c’est sûr, ne me dites pas le contraire. J’m’adresse à vous, vous qui m’écoutez pas, vous qu’êtes même pas là. Et ben oui, après tout. Mais moi, j’suis là, avec mon p’tit connard de papier plein de foutre et d’ordure. J’le regarde et j’lui dis : « Comment ça ? » Mais il répond pas c’connard, il est tout crade, le porc. Raclure, saloupiaud, ectoplasme, va !
Même, t’iras te faire prendre par la benne, pour rejoindre tous les morceaux de papiers pleins de foutre. Tu sais toi là, qui lis cette feuille, j’te parle de cette grande montagne de papier toute dégoulinante. Tu sais, là où les mouettes viennent chier, et les rats crever.
J’m’en fous moi. J’cours et vous m’aurez pas.
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Adelante
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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMar 25 Oct - 22:24

Dérèglements sémantiques


"Respire ! Respire !"
Je respire, même pire, je transpire, ça empire, je me retire, ça m’attire, ça m’attriste, je m’attache, et je m’envole vers les tâches transparentes, je suis en transe, je regarde les gens entrants, jetant des coups d’oeils pénétrants et ça me fait de la peine, mon âme en laine se pend avec un fil de fer, ça dépend, ça me détend et je tiens la faille circulaire au creux de ma paume, je suis perdu, paumé, et ma triste joie perdure, il est dur de tendre une ficelle avec une seule main, creuse, heureuse, et je creuse la roche, sulfureuse, furieuse, fuyante, elle m’use et m’abîme, dans son antre, son abysse, et j’entre, et les gens tressautent, tressaillent, et je cisaille le mur amoché, fissuré, le rempart, j’en ai marre, je m’en vais, amarré, dépravé, je me marre, je bats le pavé, à grandes foulées, enjambées, je suis fêlé, empaffé, je m’empiffre de jambon, les gens ne sont pas bons, enculés, et ça ne sent pas bon, je recule lentement, la pendule me ment, maintenant, d’un seul tenant, je vais au sous-sol, sous le rez-de-chaussée, déchaussé, doré, do-ré-mi-fa-sol, les larmes dans les poches, le sol sur la tête, je la hoche, j’ai raté le coche, tes rats m’ont loupé, d’une démarche chaloupée, les dés marchent, cachés, pochards, bâtards, je suis en retard, il est tard, et je me bats, ici-bas, sous la Terre grise, brisée, s’éloigner, mépriser la traîtrise, les surprises, les doigts dans la prise, les cheveux hérissés dans le ciel, artifice, feux de forêts, tous ces faux rêves détruits, désolés, désossés, je suis décalé, décalqué, chevauchée héroïque, voyage sous héroïne, sans arrêt, les poissons arrêtez, je vois des prisons partout, je bois du poison parfumé, le poids de la raison m’accable, macabre, un macchabée sans chair, sans vie, le sang coagulé, je suis acculé par les sciences occultes, des scènes cultes dans mon esprit, je prie, j’espère, et la culture se perd dans mon cerveau, je serre fort, et ça ne vaut rien, sans effort, ballets aériens, je balaie le palais onirique, poétique, tout cela est très laid, pas beau, le progrès, les paquebots, la photo, le goût du risque, visqueux, dévissé, le doute m’emprisonne, il n’y a plus personne, mon père sonne, la cloche se perd dans les limbes aquatiques, bleu fantastique, fantasmagorique, rhétorique, les rouages me piquent, courage, c’est bientôt fini, fictif, fous sont mes amis, mes fantômes, la suite au second tome…
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MessageSujet: sans noml   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMar 25 Oct - 22:30

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« Merde putain fais chier »
Merde putain fais chier qu’il répète l’autre, merde, putain, fais, chier. Répéter, répéter encore, inlassablement, ou mourir. Courir. A ne plus savoir de quoi il parle. Juste le plaisir de goûter aux sons qui rebondissent... La haine. L’Emotion. Celle avec un grand E. Ressentir tout. D’un coup. Pas comme l’amour ou la joie, elle , elle monte d’un seul et unique coup. Comme ça, en un claquement de doigts. Il sait qu’il déteste pour détester, sans autre raison. Il plonge et se noie dans la haine , parfois il évolue et la haine devient sa vie, comme si il n’avait jamais vu autre chose, comme dans un cocon. Pourquoi ? En fait, c’est l’histoire d’un homme qui fut trahi, trahi par ce en quoi il ne croyait pas. Alors il se mit à crier pour se dégager, hurler pour se rendre compte, déchirer ces sens en quelques mots "merde putain fais chier", mais ça ne change rien, ça, il ne le sait pas encore, la vie l’a laisser croire.
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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMar 1 Nov - 15:15

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« Je recommencerais mes mêmes voyages assis ».

C’est marrant, ce matin. Ce matin, j’ai disparu rue Nollet. Rue Nollet, c’était la Bulgarie.

C’était marrant, ces matins. Ces matins, c’étaient les réveils des dimanches. Les dimanches plongés dans la cuisine bulgare.

Matin nostalgique du dimanche. Le dimanche des jeunesses à sentir les odeurs disparues. Les odeurs disparues de la rue Nollet.
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MessageSujet: sans nom   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMar 1 Nov - 18:19

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"Rien de sûr, pour l'instant"
Ce sont des mensonges qui te rassurent, quelques mots sur un petit bout de papier, une suite d'informations électroniques, juste un code binaire, une suite, continue mais finie de 1 et de 0. Mais dans ma tête, c'est Chopin et sa marche funèbre, non mieux, c'est la musique de mes sentiments, celle que l'on n'entend pas. Aujourd'hui les méthodes technologiques atteindent des sommets, avec l'e-mail, on a trouvé le moyen d'asseptiser complètements toutes les émotions. Des déclarations envoyées sur la toile et qui ont les intonations de la phrase culminante du meilleur acteur des séries Z les plus pourries. J'ai parfois l'impression que mes souvenirs se dissolvent dans le vide.
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MessageSujet: sans nom   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyLun 7 Nov - 22:19

"Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?... Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins "parfaite" et plus libre."

Nicolas Berdiaeff
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MessageSujet: sans nom   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMer 9 Nov - 17:26

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"Je rêve la vie d'un autre" qu'il pense bien fort, à voix haute. Il se laisse emporter dans ses délires, écoute les détonations cérébrales. Il lui reste beaucoup de pages à noircir. Voir. Le revoir. Au revoir qu'il se dit. Pourquoi ne pas tout laisser tomber ? Avancer dans la réflexion, ça à toujours été comme ça. Ne pas dormir, mais rester allongé, avec la conscience que l'heure du réveil se rapporche ; mais il a le corps en feu, les bouffées de chaleur le prennent et le font fondre, il ne dormira pas tant que sa tête ne sera pas vide, il ne dormira pas. Ce sont elles qui le guident, elles, les pensées, qui le harcèlent, qui le piquent de leurs fourches quand il ferme les yeux. Elles l'entraînent dans leurs soubresauts . Il est pris de spasmes. Ce sont encore elles qui le bousculent .
Oublier les mouvements, les cris, oublier ce qu'il supporte. Maintenant, il sait qu'il doit clôre ce texte qui prend déjà trop de place. Il sait qu'il doit trouver une fin pour ne pas décevoir celui qui va lire. Mais il ne veut pas, il refuse, il arrête de réflechir. Maintenant.
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MessageSujet: sans nom   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMar 15 Nov - 20:51

Sans Nom
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« Un à un » les petits pas s’effacent, début de phrase qui commence comme une impasse.
Le destin qui s’ouvre sur toi, maintenant il ne te reste plus qu’à te laisser faire, quoi qu’il soit.
Froid, immortel, les statues sont impassibles et les mirages ont disparus
Mon image dans le miroir, je peux me sourire, me faire de la peine mais j’ai toujours l’air con. Prendre la vie d’une nouvelle façon, la faire ressurgir de ce que tu as toujours su. Le miroir. Regarde le. Il t’indique encore et depuis toujours qui tu es, il suffit d’écouter ton fantôme. Ma tête fonce dedans, pour me retrouver, elle s’écrase contre elle-même et le verre explose, me déchire lentement la peau, laisse ces marques et ces cicatrices, rappelle-toi de ce que tu ne seras plus jamais, voilà ce que forme le sang en coulant sur mes pieds. Pendant une seconde les bouts de verre brisés m’entourent et me réfléchissent, je hurle de me voir. Ma peau est une feuille de papier et mon histoire est écrite dessus. Le futur sera le pourquoi de la prochaine cicatrice. Laisse moi boire le liquide, celui qui t’enlève de ton corps, juste pour me regarder. Souvenirs qu’on l’appelle. Souvenirs qu’on l’appelle. Dans le tréfond de ce cadavre je vois la vérité, elle est là, je l’ai toujours su mais j’ai préféré avancé en aveugle. Je retrouve mon corps, il s’était caché le saligaud, maintenant il me parle, je l’ai enfin compris, trop de temps passé mais toujours une aussi belle voix. Je t’aime, je lui murmure, je t’aime comme jamais être ne pourra être aimé, et j’essaie de trouver les mots de mon amour pour mon corps, mais ils restent loin de moi, alors je ne m’exprime plus, je le rejoint et l’enveloppe, je m’insère en lui pour qu’il comprenne et dans cette harmonie je fais mon premier pas, le pas de ma vie en amoureux avec mes muscles, mes nerfs, mes veines, chaque partie qui se réjouit et me parle a son tour. J’entend un orchestre. Tu es le centre de ma vie, je ne lui murmure plus mais il comprend quand même, tu le restera jusqu'à ce qu’ensemble nous pourrissions et jusqu’au dernier moment, tu seras beau.
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HeLiuM
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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMer 16 Nov - 23:04

Saloperies d'Aliens


"Saloperie d'Alien !!!"

Lève tes tentacules! T'as entendu? Lève tes putains de tentacules ou j'te spaciopulvérise!
Là... Calme... Pas bouger... Alors, qu'est ce que tu fous là ? Tu te baladais? Ah tu te baladais hein? T'as l'impression que c'est un endroit pour se balader ici? Hmm?
Dis-moi la vérité !!! N'aggrave pas ton cas !!! Qu'est ce que tu fous ici? Tu sais comme moi que tu n'as pas le droit d'être ici. Oh que si tu le sais.

Allez, les tentacules contre le mur ! Voyons ce que t'as caché dans tes poches... Putain mais combien t'as de poches? Bon fais pas chier: vide-les ! Allez vide les devant moi là, maintenant ! Comment ça j'ai pas le droit? Dans la position où tu es tu crois vraiment que tu peux parler de droit? C'est moi le droit ici ok? t'as lu ma plaque? Y'a écrit flic intersidéral ! VIDE TES POCHES !!!

Bon alors qu'est ce qu'on a là... Des spacio crédits, bien, t'as bossé pour les avoir? Hmmm... C'est quoi ces sachets là? Hein? Ca là, fais pas semblant de n'pas les avoir vu ! Ouais ça c'est quoi? Quoi? Tu te fous de moi? Mais enfin c'est beaucoup trop grand pour être des capotes !!!

Tu veux me faire croire que chez les Xeratopodes vous êtes montés comme ça? Ah tu t'obstines? Ok prouve-le: Baisse ton spacio-froc. T'as bien entendu, fous toi à poil !!! Grouille-toi ou j'te montre c'que c'est, le véritable abus de pouvoir !!!

Putain, qu'est ce que c'est moche ! Non mais t'as pas honte? T'arrives à donner du plaisir sans faire gerber tes copines? Dégueulasse ! Allez, range moi ça avant qu'j'défaille... Fais pas la gueule, j'te taquine ! Bon, qu'est ce qu'il y a d'autre dans tes poches?

Ils sont où tes papiers ? T'as pas d'papiers ? Tu les as oubliés sur ta planète c'est ça ? Tu vas m'dire que t'es terrien peut-être? J'ai jamais vu un terrien aussi vert !!! Alors j'te r'pose la question: qu'est ce que tu fous sur un trottoir réservé aux terriens ? Et sans tes papiers en plus ? Tu savais pas que c'était réservé aux terriens?

Même si tu savais pas lire la langue terrienne c'est aussi écrit avec ta langue sur les panneaux ! Bien sûr tu dois pas savoir lire de toute façon, on t'apprend pas ça sur ta foutu planète! Tu étudiais le terrain pour savoir où t'allais foutre une bombe n'est ce pas? Putain d'alien terroriste !

Allez j't'emmene au poste ! J'vais t'apprendre à vivre moi espèce d'enfoiré ! Les terriens faut pas leur manquer d'respect !!!

A suivre...


Dernière édition par le Mer 1 Fév - 21:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyJeu 17 Nov - 17:07

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« On passera à la suite. »

C’est les autres qui m’ont dit que ça marchera. Ils m’ont dit : « vas-y, fais-en de la publicité, de ton aspirateur ». C’est mon rêve, ça, j’aimerai vendre plein d’aspirateurs à plein de gens. Mais des bons aspirateurs, pas les derniers, ceux qui se cassent après trois mois d’utilisation. Je veux être honnête, dans l’affaire.

C’est les autres. Ils m’ont dit que ça marchera. Un aspirateur, tout le monde en a un. Et la publicité, c’est comme si tout le monde en avait, aussi. Alors, en toute logique, ils m’ont dit, fais de la publicité, c’est comme l’aspirateur. Ils m’ont dit, c’est comme les hamburgers, tout le monde en veut. Alors, la publicité, c’est pas grave, après, ça change rien.

Ils m’ont dit, on te laisse faire ce que tu veux, c’est ton rêve. J’ai envie de faire partager mon rêve, c’est comme les hamburgers. La publicité, tu montres ce que t’as envie de faire. A chacun son rêve, ils m’ont dit, y a personne qui peut les diriger.

« On passera à la suite, après ». Mais ça, j’ai pas compris.
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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyVen 18 Nov - 22:26

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« Allez monte dans la voiture, Futur. »
Mes maîtres m’ont baptisé Futur. J’adore ce prénom, mes maîtres ont vraiment bien choisi. Ils disent toujours qu’ils m’ont appelé comme ça parce que je suis un chien plein d’avenir. Ils sont toujours très gentils avec moi, mes maîtres. En retour, moi, je leur obéi. C’est pour ça que je saute lourdement sur la banquette arrière de la voiture de mes maîtres. Je ne suis pas gracieux, c’est vrai. Je suis un labrador. Je suis grand et intelligent. C’est ce que m’ont toujours répété mes maîtres.
La voiture roule depuis un certain temps. Moi je regarde la route défiler. J’ai toujours aimé regarder les lignes blanches disparaître chacune leur tour. Je suis fasciné par tout ça. La route est longue, je m’allonge alors, et essaie de dormir. J’ai les yeux fermés, mais une secousse, ou un toussotement de mes maîtres me fait les rouvrir.
Il y a de plus en plus d’arbres des deux côtés de la route. Chouette, on va faire un pique-nique en forêt. Ça fait longtemps, qu’on n’en faisait plus. D’habitude, on fait les pique-niques avec les enfants. C’est bizarre. Ils ne sont pas là aujourd’hui. Je suis content ; je remue la queue et aboie de plaisir. Mes maîtres me disent de me taire. Ils n’ont jamais aimé que j’aboie en voiture. « Un accident est si vite arrivé » répètent-ils toujours.
Enfin, la voiture se gare, sans difficulté. Il n’y a pas beaucoup de monde aujourd’hui à la forêt. Il n’y aura donc pas beaucoup de chiens. J’adore pourtant respirer les femelles, surtout dans les forêts. Mais on va bien s’amuser quand même. Comme toujours. La portière s’ouvre et je saute à l’extérieur. L’odeur, les bruits de la nature m’envahissent, je suis étourdi quelques instants, mais je me reprends vite et je commence à gambader entre les arbres, jouant avec un escargot, écrasant des fourmis. Un moustique se pose sur mon museau. Je l’assomme en lui donnant un grand coup de pattes. Il s’éteint dans le parterre marron de feuilles mortes.
On s’avance plus profond dans la forêt. La lumière se fait plus rare ; elle est étouffée par les arbres touffus. Puis mes maîtres m’attachent à un arbre et discutent quelques instants. Ils me regardent de temps à autres et me font des signes de la main. Au bout d’un moment, ils s’en vont. Ils ont sûrement oublié quelque chose dans la voiture. Je m’assoie, et les attend patiemment. Comme ils traînent, je m’allonge, et je me dis qu’ils ont plutôt oublié ce quelque chose à la maison. Peut-être qu’ils ont oublié les enfants et qu’ils sont partis les chercher. Comme j’ai du temps devant moi, je décide de faire une petite sieste. Je ferme les yeux, et soudain les odeurs, les bruits, la tranquillité de la nature m’envahit de nouveau, et je sombre dans un sommeil remplis de rêves doux et agréables.
J’ouvre les yeux. Je ne vois plus rien. Puis mes yeux commencent à s’habituer à l’obscurité. Je suis toujours attaché à mon arbre, et je suis toujours seul. Mes maîtres ne sont pas revenus. Ils ont du avoir un empêchement. Peut-être ont-ils eu un accident… « Un accident est si vite arrivé. » Oh, non. Qu’est-ce que je vais faire sans eux, moi. Ils vont me manquer, ils me manquent déjà.
Mais non. Je me calme, et rationalise. Ils n’ont pas eu d’accidents, ils ne sont pas morts, ils vont venir me chercher soit dans la nuit, soit demain. Quelque chose les a retenu à la maison. Un truc urgent à faire, à terminer. Qu’est-ce qu’une nuit dehors après tout. Je suis un chien, c’est mon environnement. Même si je suis le meilleur ami de mes maîtres, je peux très bien profiter de cette nuit dans la forêt pour faire connaissance avec mes origines.
Le froid commence à me hérisser le poil. La faim commence à me ronger l’estomac. L’inquiétude me chagrine et le chagrin me ronge le cœur, que j’ai si fragile. Je décide de dormir pour faire passer le temps plus vite. Je m’allonge tout tremblant de froid sur les feuilles mortes, mais mouillées. C’est désagréable. Je finis quand même par m’endormir. Je dors et mes rêves sont agités.
Cette nuit sera ma dernière ; je ne me réveillerai jamais.


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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyVen 18 Nov - 22:29

On n’entendra rien, le silence parfait, juste moi et l’oxygène, le vide dans ma tête, avec les pélicans qui plongent dans l’océan sur des poissons luisants comme des billes de mercure.
Des fines coupures causées par les rochers, coulera du sang qui sèchera aussi vite qu’il sort, et mon cerveau deviendra un mince cordon blanc tendu jusqu’à la couche d’ozone et vibrant comme une corde de guitare. Et comme Dag au jour de sa mort, j’entendrai battre des ailes, moi aussi, sauf que ce sera les ailes d’un pélican qui s’arrache à l’océan – un grand gros pélican à la face réjouie, bien défoncé, qui se posera près de moi et qui, sur ses pattes lisses et cuireuses, se dandinera sans peur jusqu’à mon visage et là, dans une élégante courbette – plus stylé que mille sommeliers – il déposera l’offrande d’un petit poisson d’argent.
Je renoncerais à tout pour cette offrande.


Douglas Coupland
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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyVen 18 Nov - 22:32

Blop, épisode I : la menace verbale


"Avance je t’en pris"
Voilà ce que je dis, à haute voix, dans ma pièce sans bruits. C’est dans une lenteur inimaginable que moi j’avance. Je n’avance pas vraiment en fait, j’évolue, j’évolue dans une bulle de temps qui s’est détachée et perdue, qui suinte et pourrit, qui se dissout… Je vieilli et veille dans une seconde vieillissante. Futur et passé n’existent pas, seul le moment a de l’importance.
J’avance alors, et ma vie est faite de moments, puis d’autres, et encore des moments. Futur est passé sont loin de moi. Moi, qui évolue, qui roule dans cette bulle. Je me détache de la réalité physique, et j’entre dans un nouveau monde : le monde du moment. Je suis seul dans ce monde, je suis seul dans mon moment, et je m’ennuie, alors j’essaie de crever la bulle qui m’emprisonne, qui m’empêche de m’exprimer. Je la mords à pleines dents, comme jadis j’ai mordu la vie.
La bulle se crève enfin.
Elle implose sous mes pieds, se dissout mais laisse des traces de savon qui me piquent les yeux. Je tombe. En premier, c'est l'odeur. Elle monte à mes narines, fait se plier mon crâne pour décrypter sa subtilité et puis, tout d'un coup, semble m'accepter, comme ça, sans raison, je lui suis soumis, elle me laisse la découvrir, lui enlever sa robe, et nos deux corps, le mien qui est palpable, le sien qui est irréel, léger, se rejoignent pour s'étreindre.
En deuxième, c'est
les cendres de la bulle éclatée qui me tombent sur la tête ; mes cheveux en sont pleins. Je souris, parce que la sensation est agréable. Je passe la main dans mes cheveux mouillés. Ma paume est remplie par les restes de ma bulle. J’approche les yeux et les regardes. En fait, ça ressemble à des milliers de petites bulles, des milliers de microcosmes sous mes yeux ébahis.
La vie peut être magnifique parfois. Mais je me lasse rapidement. Je reprends le cours de mon expédition. Comme cela peut-être drôle de venir à la vie. Je me prends au jeu. Je regarde, je touche. Il arrive un moment où j'arrête tout ça, puis je respire. Enfin, je goutte, un moustique est rentré dans ma gorge. Mes sens sont un creuset où je récupère les instants de ma vie. Je ne vis que pour eux et ils sont ma vie.
Les microcosmes prennent forme à travers eux et grandissent.
Ils commencent à devenir indépendants et s’en vont. Il s’envolent de ma main et décolle vers un univers moins mobile. Je les vois, ces milliers de microcosmes, partirent, disparaître dans le ciel d’un bleu presque surnaturel.
Alors, je me sens seul. Je les ai nés et les voilà loin de moi, comme une parenthèse dans leur infinité. Ils m’enterrent dans leur nombre et dans leurs oublis. Ils se rejoignent tout autour de moi, et je me rappelle, oui j’ai déjà vécu cela, ils se rejoignent et deviennent bulle autour de moi.
En troisième, enfin
je revis ce que j’ai vécu, je me prépare à leur futur départ, au manque que je vais ressentir quand tout aura disparu autour de moi, quand la solitude sera ma seule compagne. Alors je deviens bulle à mon tour, et j’enveloppe quelqu’un d’autre qui à son tour deviendra bulle. Des bulles dans des bulles : métaphore de mon avenir.


Dernière édition par le Mar 22 Nov - 2:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptySam 19 Nov - 19:49

Blop, épisode II : l'attaque des mots


« Non. »
Trois lettres et un point. Le point qui tue. Je continue à le regarder droit dans les yeux. Ma réponse l’a déstabilisé. Non, non, non et non. C’est non. Je ne suis pas un mouton galeux, je suis un individu, j’ai mes propres opinions, mes pensées et désirs. A partir de maintenant, je ne pense que par moi-même et je me réfugie dans le refus. J’ai trop longtemps accepté ce que la société m’ordonnait. La révolte passe par le refus, et d’abord par le refus verbal.
Ne plus me laisser marcher dessus, exprimer a haute voix que je n'ai pas de sentiments, mais que c'est ainsi que je suis unique. Je hurle à la lune qui fait passer le message au soleil. Il me réchauffe, me soutient, m'emmène dans sa ronde, et je survole la planète, mon majeur pointé vers la terre, vers tout ceux qui veulent que je la ferme.
La révolte de mon doigt
; il hurle en silence son mécontentement, il crie sa colère et sa douleur. Il pointe et désigne les coupables, il les montre du doigt. Ce n’est pas poli, mais au diable la politesse. Au diable ce monde en perdition, au diable la cruauté et la soumission, adieu mon doigt.
Je le libère. Il s'en va s'enfoncer dans les yeux des passants, avec l'idée claire de les leurs ouvrir, leurs yeux. Et moi et mes neufs autres doigts on restent en haut, a s'esclaffer comme des poules trop nourries. Mais sa guerre est vaine : trop de gens portent des lunettes alors ils ne voient rien, se cognent dans les lampadaires, dans les parcmètres, dans les gens qui hurlent de voir leurs yeux transpercés par mon doigts, ils les bousculent et ne disent même pas pardon, ils veulent juste que je me la ferme.
Soit, je sais
que la lutte sera longue, sans doute vaine, mais je dois continuer. Alors je transperce, crève et troue chaque oeil qui croise mon doigt vengeur. C’est la haine qui me pousse, j’ai la haine en moi, je suis possédé par cette folie meurtrière et sanglante qui sommeille au fond de chaque homme. Elle s’est réveillée dans mon cœur. Je ne suis plus libre de mes mouvements. Je suis comme en prison, alors que mon corps flotte au dessus de la planète bleue, libéré de ce monde.
Je ferme les yeux. Dans mes rêves, des gros objets roulants qui brûlent, hurlent, et de ce cri s'échappe des flammes et de la fumée. Des milliers de gros carrés qui pleurent des débris et explosent de colère. Un immeuble qui fond. Le sentiment d'être écrasé par les fantasmes de mon inconscient. Un craquement, je rouvre les yeux, je les ouvre une nouvelle fois parce que la première fois était dans mon rêve.
Je vois
le rêve des autres, les anges qui pillent et qui violent, je vois la lune s’engouffrer dans le tunnel de la mort, je sens comme une odeur de souffre, et tout le monde souffre. Je suis dans un rêve éveillé, trempé de violence. Les cauchemars ont toujours l’air bien réel et la vie a toujours l’air d’un cauchemar.
J’aimerais refermer les yeux.
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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMer 23 Nov - 12:10

Blop, épisode III : la revanche des images.



« Qui es-tu ? »
Il change de nom comme le vent souffle dans ses cheveux, lui purifie le visage. Son identité est close et résonne comme le souffle aérien qui pénètre dans son cœur. Il n’est personne, et sa quête est lunatique. Il a traversé mille forêts, il a sué dans mille déserts, il a foulé la planète. Il a vu des lieux inconnus de tous. Il a cherché, il s’est métamorphosé. Il n’est jamais le même, comme un caméléon devant un arc-en-ciel.
Il, je, tu, nous, les personnes se mélangent dans sa tête, et il (lui, on) ne comprend plus. Il (celui-là, celui-ci) cherche dans ses souvenirs, se rend compte qu’il n’en a plus, peut-être qu’il n’en a jamais eu. Il (vous, ils) se demande ce que sera son avenir et se rend compte qu’il n’est que des souvenirs en puissance. Il (ça, cela) prend conscience qu’il avance dans le rien.
Il s’est longtemps déguisé en lui-même pour ressembler à un autre (lui, eux). Il s’est longtemps promené dans les creux de son esprit mais, à présent, il est comme un poisson dans une cage, et celle-ci (elle, la notre) s’appelle la mer. L’inéluctable transformation approche. La dernière, l’ultime. Il va devenir le néant et trouver enfin sa propre identité, salie.
Il grandit dans son inconsistance, se développe dans l’immatériel. Il devient puissant et se laisse absorber par sa tête (son dos, son cul). Au fond, il n’a plus de limites. De un, il devient plusieurs et les milliers (millions, milliards, deux) de lui-même recherchent qui ils sont. « Qui es-tu ? » est l’héritage qu’il laisse à ses enfants, à sa chaire, son sang. Ils ont traversé mille déserts, ont sué dans mille forêts.
A la question « Qui es-tu ? », il répond : « Je suis seul (nombreux, unique) », les yeux dans le vide, la voix monocorde, le néant en lui. Sa réponse reste toujours le dernier son et le silence prend alors le relais, asphyxiant oreilles et tympans. Il pense à ce que les autres ont fait pour lui, à ce qu’ils auraient fait. Alors il leur (le monde, le sien) laisse tout ce qu’il est : lui-même, cet être insaisissable, mouvant. Il a sué sur le sable.
Il donne toute sa personne aux autres, mais les autres sont lui-même et il n’a rien à donner. Alors il garde tout pour lui. Il hurle ; ses cordes vocales se plient, se tendent, s’étiolent ; ses zygomatiques se déchirent sous l’effort et sa bouche forme un énorme rictus, son dos se plie pour faire porter sa voix plus loin, mais le niveau sonore est nul, il reste dans sa posture ridicule, à faire le malin devant personne, à rester silencieux, pour dire tout ce qu’il ressent, tout ce qu’il souffre, tout ce qu’il ne veut pas dire.
Alors il s’imagine et le les images envahissent son espace visuel ; elles flottent et voguent devant ses yeux clos : des mages, des anges et des fantômes. Il redonne le pouvoir aux métaphores, les mots ne sont plus que de simples lettres, des courbes et des traits. Les mots sont sa vie et celles des autres. Il est allé au-delà des mots, du sens. Au fond, il se sent en forme.
Les mots l’attaquent, mais déjà ils ne sont plus mots mais images ; images en marge de l’imaginaire. Il se prend des coups par les représentations. Chaque coup est une douleur, chaque douleur est un aigle, chaque aigle prend corps pour le frapper plus fort encore. Ils le recouvrent. Il pousse un dernier soupir, et encore un, et encore un… Il a trop manipulé les images et celles-ci se vengent à leur tour.
Il souffre, il a mal. Mais il résiste et pose ses maux sur une feuille blanche qu’il recouvre de mots. L’imagination est son moteur. Il s’écroule sur cette page où le mal a coulé et s’efface au profit de son texte : celui que vous êtes en train de finir.
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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyJeu 1 Déc - 23:49

Sans Nom
***


« qui vivra verra »
Aujourd’hui encore, ils refusent. Encore une journée à souffrir du poids des années, des os qui se brisent ou du sang qui s’amenuise. Encore une journée à attendre Celle qui ne vient plus. Nourrie par un air diffusé dans ma chambre - ainsi que dans tout l’Hospice - je vais encore passer une journée à désirer, à rêver la Mort. Aucune alternative : le monde meilleur que je n’ai jamais connu, je ne le connaîtrais plus. A quoi bon ressasser les souvenirs…

L’ Hospice entier est une zone de souffrance, où un monde révolu agonise en silence, loin de toute naissance…

Les images me sont administrées par dizaines de milliers chaque jour. Toutes sont des visions faussées de la réalité, du Monde.
Ce sont eux, la Jeunesse, qui nous contrôlent. Ainsi que tout ce qui m’entoure, jusqu’à l’air que je respire.
Le pouvoir leur appartient, mais ils n’écoutent plus les anciens. Pas mêmes nos recommandations. Il me suffit de regarder le ciel pour le comprendre… une éternité que le soleil n’y est plus…

Une solitude froide et vicieuse m‘a envahie le jour où j’ai mis les pieds à l’Hospice : d’ici, je ne sortirai plus jamais. Parqués dans ces cages… « cocon de fin de vie »... enfermement… Aucune liberté, pas même celle de mettre fin à ses souffrances.
A 120 ans, je suis toujours et plus que jamais une mine d’or pour Eux : mine de souvenirs et de renseignements.
Utilisée jusqu’à la moelle par les technocrates de tous temps. Je ne peux m’administrer aucun médicament, aucune drogue qui atténuerai ma souffrance, mais nuirait a mes souvenirs.
Véritable rat de laboratoire, humaine qui lègue son agonie à la science.
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MessageSujet: POMPE   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMer 7 Déc - 3:10

Aujourd'hui / Demain


Aujourd'hui:

"La pénurie d'électricité montre la nécessité d'accélérer la restructuration industrielle, de sensibiliser toute la société aux économies d'énergie, de changer le mode de croissance économique, de manière à assurer le développement durable de l'économie, de la société et du secteur électrique", a indiqué Feng Fei, vice-directeur du service d'industries et d'économie du Centre de développement et de recherche du Conseil des affaires d'Etat..."
(http://french.people.com.cn/french/200312/10/fra20031210_64399.html)


Demain :

"Marre, j’en ai marre." Marre, j’en ai marre, ras le cul de rentrer chez moi, de me foutre sur mon boulot et d’enfoncer cette pompe dans mon bras pour allumer la lumière et mettre en marche mon ordi... Marre, marre, j’en ai marre de ce système qui me bouffe, m’aspire, me gobe pour me chier, et qui enfin recommence le même cycle jusqu'à ma mort, signe que je serais trop sec pour être une merde de nouveau ingurgitable. La technologie avance, avance, elle avance tellement qu’elle n’a plus d’énergie pour avancer, mais elle sait qu’elle doit continuer, alors elle prend ce qui lui tombe sous la main ; il y a 10 ans un con de scientifique(peut-il en être autrement ?) a découvert que les sentiments étaient une source d’énergie renouvelable. BUAH AH AH (rire de con). Alors maintenant pour faire marcher mon lave vaisselle je m’enfonce cette putain d’aiguille dans le bras et je pense très fort a mon chat écrasé de quand j’avais 4 ans. Et pour que ça aille plus vite, je me met les infos. Impossible de faire semblant face à un système de tri automatique, il distingue de lui seul le joué et le vrai. Impossible d’avoir la clim sans avoir à pleurer. Alors je m’endors, vidé, trop extenué pour penser encore, mes rêves sont noirs, comme si je faisais des réserves pour avoir assez d’énergie pour le petit dej du lendemain. Sachez que chez moi c’est chauffage collectif, en donnant de ma personne, je participe au bien-être du groupe. Je vous emmerde ! Pourquoi je dois revoir le visage de ma mère pour que vos petits cul de bourgeois soit bien au chaud ? J’ai mal, mal d’avoir à avoir mal pour vivre. Soudain, je ne sais plus quand, on prend possession de mon corps, je casse mes meubles et m’enfonce la pompes dans chaque pore, dans ma tête, je me vois et me traite de fou. Soudain mon corps explose de rire, il implose, il devient un feu d’artifice de rires, de secousses, de tressautements , de sourires, de joie. La pièce s’éclaire comme jamais elle ne l’a été, les machines fonctionnent et dansent sous le surplus d’énergie… L’ampoule explose.


Dernière édition par le Mar 13 Déc - 1:48, édité 3 fois
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MessageSujet: Bouffer   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyJeu 8 Déc - 22:45

Bouffer


« Bouffer ? »
Oui. Pas besoin de poser la question. Je bouffe. Je promène mon ventre de par le monde. Je roule sur lui, avec lui, sur les autres.
Je croque, j’avale, je déglutis. Fais faire des sauts périlleux à la bouffe dans mon estomac. Transforme la matière en énergie. Vivre d’amour et d’eau fraîche, c’est bon pour les plantes. Moi, je bouffe de la vache, de la terre, de la pierre. Je roule ma boule autour de la terre, elle tourne, tout le monde bouge, à en devenir maboule. Mon gros corps, bien fier de mon gros bide bien gras, fait des vagues sous la poussée du vent. Je le mange et pète un coup. Tiens,je l’aurais pas garder bien longtemps celui-là. MUARF. Je soupire de dépit et me laisse tomber pour rouler. Ma gueule avale tout ce qui passe à sa portée, quand, tournant sur moi-même, je m’approche assez de quelque chose de comestible. Moi, je bouffe tout, alors tout est comestible.
Maintenant, apprenez que c’est moi qui vous roule, en vous laissant tourner en rond dans un texte qui n’en finit pas. C’est un cercle vicieux. J’ai le tournis.
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MessageSujet: dsqdq   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMar 13 Déc - 1:44

« Des strings qui dansent avec des culs à l’interieur, voilà ma vision du futur. » Question posée à une personne voulant garder l’anonymat dans un café.
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MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyJeu 15 Déc - 3:13

Le dernier des hommes


« Debout ! »
Ce matin je me lève tard. Enfin, façon de parler. L’heure n’a plus d’importance, puisque je suis seul. Je suis le dernier, le dernier des hommes. Tous les autres sont partis, ont quittés cette planète. Elle va très mal, alors ils sont partis ou ils sont morts, ça m’est égal désormais.
Je sors du lit, je pense qu’il est tard parce que je me sens reposé, mais il pourrait être n’importe quelle heure. On ne peut plus se fier à la lumière, il n’y en a plus ; on ne peut plus se fier à l’obscurité, il n’y en a plus. Un simple mélange, terne et impartial. Il ne fait ni chaud, ni froid. Ni tiède. Il fait le temps qu’il fait, c’est tout. Je ne me pose plus de questions.
Je pourrais être heureux, me dire que tout ça m’appartient, que le monde est à moi. Mais non. Je reste réaliste et je sors du lit et je vais prendre mon petit-déjeuner comme je l’ai toujours fait. Pourquoi changer ?
C’est drôle quand même. Quand on est entouré de pleins de gens, qu’on n’arrive pas à se retrouver tout seul plus de cinq minutes, qu’on doit tout partager, on aimerait bien se retrouver seul, se tenir compagnie soi-même. Et puis quand ce moment arrive, qu’on se retrouve vraiment tout seul, ça fait bizarre. On déprime un peu au début, puis on s’habitue, on essaie de voir le bon côté des choses. Puis on commence réellement à se faire chier. Le moment qu’on attendait, qu’on espérait plutôt, n’est pas si terrible que ça.
Je suis dans la cuisine d’un appartement qui ressemble au mien, mais je ne sais pas si c’est le mien, à vrai dire. Mais j’essaie de ne plus me poser de questions. J’essaie. De toute façon, touts les appartements de cette putain de grande ville de merde se ressemble. Ce qui ne me facilite pas la tâche.
Je mange beaucoup, trop peut-être, et une fois mon estomac plein, je me pose devant la télé. C’est étrange de regarder la télé quand on est le dernier des hommes. Ça n’a plus aucun sens. D’ailleurs même se nourrir quand on est le dernier des hommes, ça n’a plus aucun sens.
J’hésite un peu. A quoi bon continuer à vivre en me faisant chier ? Alors que quoi qu’il arrive je vais mourir sans pouvoir laisser une trace, et j’entends par trace une descendance. Des gosses, pleins, partout. Gueulant et s’agitant dans tous les sens. Même si plus rien n’a de sens. C’est chiant les gamins, et pourtant on peut pas s’en passer. La seule chose à faire sur terre, c’est faire des enfants pour que l’humanité continue à s’autodétruire. Et bah moi maintenant, je peux plus. J’ai trop attendu et me voilà coincer dans cette immense prison qu’est ma planète. Libre et bloqué, voilà ma situation.

Je suis dehors à présent, et le futur ne fait que passer. Je marche dans ces grandes avenues, qui ont l’air encore plus immense maintenant qu’elles sont désertes, et je laisse mon esprit vagabonder dans les méandres de mes pensées et de mon imagination. Il ne demandait que ça, le voilà qui part au plus loin, au plus pressé et qui revient tout aussi rapidement pour me faire penser à une absurdité. La solitude, ça rend fou, surtout quand elle n’est pas voulue.
Je déambule comme un somnambule ou autre funambule, essayant au passage de sortir de ma bulle. Je passe devant une ambulance et je comprends alors la futilité de ma situation : je ne sers à rien. Je ne peux plus faire progresser ou régresser les choses, puisque je suis la fin. Le monde n’a plus d’avenir, toute sa vie est derrière lui. La mienne de vie n’a plus d’importance, ou n’en n’a jamais eu, ce n’est pas faux.
Je rentre dans l’hôtel le plus luxueux de la ville et entre dans la plus belle suite. C’est incroyablement beau, j’allume la télé, je me sers le meilleur champagne dans une coupe en cristal et je vide le verre comme si c’était de l’eau. J’allume un cigare, trouvé dans un meuble de la suite et enfin je m’allonge sur le vaste lit en crachant des nuages de fumée. Je peux mener une vie égoïste et ne penser qu’à moi, enfin. C’est de ça que je rêvais. Ne penser qu’à moi. C’est idiot au fond. A qui je pourrais donc bien penser ? Je ne mène pas une vie d’égoïste, puisque je ne peux même pas être altruiste.
Je suis seul.
Je suis le dernier des hommes.
Je suis le dernier des hommes, et pas forcément le meilleur. Ce qui n’aurait rien changé, puisque même le meilleur des hommes auraient été aussi inutile que moi dans un moment comme celui-là. Trop de responsabilité sur mes petites épaules, un poids trop écrasants sur mon dos fragile. Et oui je suis le dernier, mais je ne suis pas superman. Je m’aperçois que je me sens super mal.
Je sors en courant de l’hôtel, et continue ma course effrénée pendant quelques minutes, jusqu’au moment où je sens que mes poumons sont sur le point de m’abandonner. Je m’arrête, m’écroule en plein milieu d’une autre immense avenue, et peine à retrouver mon souffle. Je vois ma poitrine se soulever et retomber aussitôt à rythme irrégulier. J’essaie vraiment de me calmer. J’ai une soudaine envie de tout casser, de hurler à la terre entière que j’en ai marre, que je veux arrêter et maintenant. Mais personne ne m’écoute. Je me lève, brise les pare-brises des voitures. Ma main droite est en sang. Mes métacarpes sont bousillés. Et je ne me sens pas mieux qu’avant. Tout ce que j’entreprends et vain, et personne n’est là pour me le faire remarquer. J’ai les nerfs à vifs, je suis au bord de la crise de nerfs, et qui plus est je suis à bout de souffle.
C’est alors que je les entends. Les alarmes des voitures se sont enclenchées et un boucan pas possible règne alors dans la rue, dans la ville. Je me sens agressé, alors je fuis. Que faire d’autre quand on est tout seul ? Je m’éloigne de cette cacophonie ambiante et après cinq minutes de marche je n’entends plus rien. Je trouve un tabac, prends quelques paquets de clopes que je mets dans ma poche, et en allume une. Ça me fait du bien. Ça m’apaise.

Je vois des gens. Dans mes pensées. J’ai les yeux fermés ; je suis allongé dans un parc du centre-ville, sur la pelouse, interdite. Je m’en fous, qui va m’arrêter ? Je me repose alors, prenant du bon temps, fumant cigarette sur cigarette, parlant avec les anciens habitants de la terre. C’est triste de regretter qu’une bande de cons soit partie, mais au fond, je préfère être mal accompagné, que seul, même si je défie le proverbe.
Je discute de tout et de rien.
Je m’endors. Tout ou rien ?
Au réveil, je suis de nouveau seul. Même dans mes pensées. Le choc. Bim ! Dans ma gueule. En tout cas, ça réveille. Je suis incapable de dire combien de temps j’ai roupillé à l’ombre des arbres en pleurs. Je suis incapable de savoir ce que je vais faire, là tout de suite. Je suis un incapable. Fin de l’histoire.
Faut que je me casse d’ici, y a plus rien à faire…
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MessageSujet: mes chausettes   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyMer 21 Déc - 3:37

Chaussettes


Ce matin, mes paupières s'ouvrent sur ce que je n'avais jamais pu voir auparavant : ma réalité. En pleine face, le choc fait mal.

Mais quel déchirement il fallu pour cela !
Quel acte qui sera ma destruction a du se passer pour atteindre la sagesse.

En effet : mes chaussettes n'etaient plus au bas de mon lit.

Surprise ? Stupéfaxion ? Incompréhension ? Existe-t-il un mot pour décrire, écrire, cette phase de transition entre l'innoncence et la sagesse ?

Je pense ne pas avoir été un état mais seulement quelques mots.

OU
SONT
MES
CHAUSSETTES
Et pour finir j'etais aussi un énorme et gigantesque point d'interrogation.


J'ai brûlé ma tête, pour que mes cheveux soient aussi inexistants que mes chaussettes.

Une futilité pour refuser l'état de conscience qui allait bientôt être le mien.

Le refuser ? Lui qui était en fait la continuation de mon être. La prochaine étape de mon évolution ?

Je suis. Je suis un être qui a conscience de la matérialité de son monde.

Je suis. Je suis celui qui sait que tout est éphémère.

Je suis. Un homme qui marche les pieds a l'air.

A l'air du temps, sur un tempo mélodieux, peut-être une salsa ?

Je suis un champs de fleurs, mes pieds sont des plantes.

Je suis un défilé, mes pieds portent des sous-vêtements coquins, ils enfilent un string et je pars en tong sur les routes :

J'ai les pieds dans votre porte, a chacun de vous.

Je suis la brise et mes pieds sont en éventail

Je suis celui qui a perdu ses chaussettes.


Edition de L'homme à la valise : j'ai tout corrigé, mais à ne pas oublier, "chaussettes" s'écrit avec deux "s". Wink
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MessageSujet: xsxs   Nouvelles du futur - Page 2 EmptyVen 23 Déc - 3:33

Sans Nom
***


« La vie c'est comme un mariage destiné à rater. »
Quand on se retrouve devant un futur-marié-mort-de-trouille, et qu’on est un gentil ami qui veut que du bien, il existe une manière d’apaiser la bête : décomposer le mariage en mini bout de rien du tout : respirer un bon coup, mettre le smoking, mâcher un chewing-gum, s’avancer dans l’allée, écouter tout le charabia du marieur, dire oui, embrasser la mariée, et puis partir avec un sourire crispé sur le visage... J’ai dans la tête une même conception de la vie : finir ses études, avoir un appart', trouver une bonne femme, une maison, faire un môme, peut-être deux, acheter une voiture, un chien pour égayer la maison, attendre la retraite, l’arrivée des petits enfants pour les vacances scolaires, la mort. Décomposer chaque moment de ma vie pour ne pas avoir à la vivre complètement. Trouver à chaque jour un nouveau but, une nouvelle peine, une occupation. Ne pas me rendre compte que chaque but est futile, tout ça en espérant que je trouverai le fin mot de l’histoire (comme s'il en existait un). Mémoire d’un suicidé, non, mémoire d’un rescapé, mémoire d’un imbécile. J’ai vécu ma vie comme une succession de virgule, passé à en rajouter pour ne pas avoir à y mettre de point. Et j’ai la tête qui explose de n’en plus finir, je jette un dernier regard sur ce que je suis aujourd’hui, sur ce que je suis destiné à être et je vois les pages et les pages des virgules, et toutes celles encore qu’il me reste à couvrir. Je suis sale, je suis couvert de rien. Et rien ne me sert de courir pour en arriver au même point, celui que je n’aurai jamais le cran de mettre, le cran d’arrêt.
Je m’escuse, j’ai pas envie de finir ce texte, j’ai pas envie de vous en mettre plein la vue par toutes les jolies formes que peut prendre mon imagination. Je suis fatigué et il est tard.
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