Un p'tit air de rue
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Un p'tit air de rue

Projet de rue
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où ...
Voir le deal

 

 Nouvelles du futur

Aller en bas 
+2
Mr.Bones
Adelante
6 participants
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyJeu 20 Oct - 23:57

Introduction. Première.

Il est difficile d’écrire le futur,
Quand on ne vit que le présent
Et qu’on ne connaît que le passé.
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyJeu 20 Oct - 23:59

Mot de passe incorrect


« Mot de passe incorrect, mot de passe incorrect » me hurle mon cerveau déchaîné. Image de l’énorme bouche aux dents impeccables, qui hurle ces quatre mots quand je ferme les yeux. Impossible de réfléchir, trop de bruit, lumière rouge qui vient et revient et me brûle les yeux de l’intérieur.
Mon cœur bat à ce rythme et se fait plus violent à chaque « incorrect », ou à chaque « passe », peut-être. Ou je ne sais plus, mes yeux pissent du sang, rouge comme la lumière qui creuse son trou dans mon crâne.
Putain, pourquoi j’arrive pas à me rappeler ce code ; suis-je un intrus dans ma propre tête, ou peut-être un simple utilisateur limité dans ses déplacements, c’est vrai que j’étais jamais allé si profond avant aujourd’hui.
Oh, ta gueule la bouche, tu as déchaussé mes dents, décroché ma mâchoire, arraché mes cheveux et ça ne te suffit toujours pas ? Où se trouve cet enfoiré de bouton d’arrêt ? Fouille la commode, les tiroirs, oui, là, sous le lit. Marrant comme un bouton off peut ressembler à un flingue.
FERMETURE DE LA CESSION ?
OK. Clic.
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:05

Règles

Nouvelles du futur. De nos futurs probablement.


Dernière édition par le Ven 21 Oct - 0:07, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:06

Sans Nom
***


« Ta gueule ! Et ferme les yeux ! »
J’exécute. Toujours. Obéir. Aux voix. Les sons qui sortent de ma bouche, qui s’échappent de mes lèvres écartées, s’éclipsent. Je reste bouche bée. Un instant. Contemplant le silence. Envoûtant. Le silence qui entoure la salle.
« Ferme les yeux, putain ! »
Sursaut. Mon attentive écoute du silence est brusquement interrompue par cette voix. Eraillée, agressive. Comme toutes les voix sans visages que l’on entend. J’exécute pour de bon. Mes paupières, dans un lent mouvement, qui semble durer une éternité, mes paupières se ferment. Le silence n’est plus seul. L’obscurité, le néant. Tous deux l’accompagnent. Je suis immobile, figé, fasciné par ce que je suis.
Je me remémore. La salle, où je me trouvais, avant d’avoir fermé ma gueule et mes paupières. Grande, circulaire, vide, glaçante. Au centre. Je me tenais. Fixant le mur d’en face. Le mur : pâle et vide. Aussi. Un mur incolore, distant. Une pièce amorphe et silencieuse, où se trouve un être immobile. Les yeux fermés. Moi. Mes pensées, telle la salle, sont vides. Ou presque. Au milieu de mes pensées, il y a la salle. Je ne pense plus qu’à elle. Elle est en moi, je suis en elle.
Je remonte plus loin dans mes souvenirs. Pourquoi ? Je suis venu dans cette salle. Je cherchais quelque chose. La paix. Je pense l’avoir trouvée. Je ne bouge plus. La paix est ici, vide, glaçante, angoissante. A présent, je me souviens. Autour de la salle, l’univers est en guerre. Et moi, j’ai trouvé la paix. Ici. Là-bas. Mes yeux resteront fermés, la salle restera ma seule pensée. Je me sens flotter, survolant planètes et galaxies, étoiles et comètes.
Je suis vide et froid.


Dernière édition par le Sam 28 Jan - 2:29, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:08

Règles


Victor Hugo a dit qu’il était temps pour les vieux d’écouter les jeunes.
Ainsi vous devez nous lire.
Nous, jeunes, qui avec trois règles, écrivons nos visions.


Dernière édition par le Jeu 23 Fév - 2:20, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:08

Sans Nom
***


« Hier, j’ai compris. Une révélation, vous voyez. Une sorte de flash. Je me suis dit : Travis, la mort n’est pas une fin, mais un commencement, un point départ. »
J’entends ces conneries. Je suis assis au café avec quatre autres collègues. De vrais abrutis, qui m’abrutissent, et commencent à m’ôter le peu d’esprit qu’il me reste.
« Pas possible » répond un autre. Je ne me souviens même pas son prénom. « Je n’avais jamais étudier la question de la mort sous cet angle. Tu sais que t’es un génie, toi. »
« Oh Stuart… » Stuart, il s’appelle Stuart. Et après ? « Arrête les compliments, tu sais que je suis modeste. Commande-moi un autre whisky, tu veux. »
Stuart, qui est le plus proche de l’écran de commande, appuie sur celui-ci, puis se retourne, le sourire aux lèvres. Niais. Ce type est niais. Un abruti, un con. Fini. Tous ces types le sont. Mais qu’est ce que je fous à cette table, putain ?
En face, mes deux autres collègues discutent d’un film.
« Je l’ai trouvé vraiment bien. Et puis, les acteurs sont… Enfin, ils sont bons. J’ai eu du mal avec la mise en scène. Pourquoi la caméra bouge autant ? C’est gerbant. » Il fronce les sourcils. J’ai évité de dire : pour te faire gerber justement, connard. Mais on m’a toujours appris les bonnes manières.
« Je sais pas, c’est vrai que ça bouge beaucoup », répond son interlocuteur, un type court sur patte prénommé Robert. « T’as raison. Non, mais la fin est d’une… d’une, comment dire ? Elle est surprenante » Il a l’air satisfait de lui, je détourne la tête et regarde autour de moi. Le café est rempli. De gens, tous en costard, tous fumant cigares ou cigarettes, un verre posé devant eux. Vodka, Whisky, Gin, Rhum, bières (quoique la bière peut paraître un peu trop populaire dans un endroit comme celui-ci, où le café est plus chère qu’un paquet de clopes), vin luxueux, champagne, martini, liqueurs, kirs, porto, pastis… Alcool. Je regarde tous ces gens, cette immense salle. Les plateaux à roulettes apportent sans bruit les commandes de chacun. « service informatisé », disait la pancarte devant le café.
Un plateau s’arrête net devant notre table, Stuart (connard !) prend le whisky et l’addition. J’allume une cigarette.
« Et toi, Paul t’as aimé ce film ? » me demande Dick. C’est le quatrième homme. Lui et Robert sont tourné vers moi, et continuent à m’interroger du regard. Je ne sais pas de quoi il parle. Un ange passe.
« Peut-être », je leur dis. Je tire sur ma Marlboro. « Ca dépend… », j’ajoute en recrachant la fumée.
Un deuxième ange passe, ou peut-être était-ce le même… Puis Dick et Robert se tourne vers Travis et Stuart et intègrent la discussion.
« Oh oui, j’adore le cuir. Mais je préfère le cachemire… » Futilités, futilités, jusqu’à la fin. Je me replonge dans ma méditation. Les autre ne m’accorde aucune forme d’intérêt. Je leur en suis reconnaissant.
J’écrase ma clope dans le cendrier, qui se vide alors, en laissant échapper les cendres et les mégots par un tuyau, situé sous la table, discret. Le cendrier est vide. Je me sens vidé. Une jeune femme est assise seule à une table, plus loin. Elle écoute de la musique, en sirotant quelque chose que je devine être une Absolut. Elle est okay. Physiquement, je veux dire. La trentaine, blonde (est-ce qu’il existe encore des femmes brunes sur cette maudite planète ?), mince, bien habillée, élégante et séduisante, un petit air coquin dissimulé derrière ce visage sévère. Elle décroise les jambes. Je ne la lâche pas du regard. Pourquoi ? Sans importance. Elle ne regarde pas un seul instant dans ma direction. Au bout d’un moment, alors que les discussions de mes collègues prennent une dimension philosophique, elle appuie sur un bouton de l’écran de commande, un plateau arrive, elle y pose un billet, il s’en va, elle se lève, remet sa veste, et sort du café.
La déprime. Elle aurait pu rester.
Je me sens soudainement seul. Entouré d’une foule de gens seuls, mais ignorants leurs solitude, ou feignant de l’ignorer. Nous sommes seuls. J’ai envie de pleurer. Ou de fumer, je sais plus. Alors je me lève, prend mon manteau et quitte la table, puis le café, sans me retourner, sans faire attention aux voix qui m’appellent.
« Paul ? Eh, Paul ! Paul ! Y fout quoi ? Fais chier ! Putain ! » j’entends pourtant derrière moi. Rien à foutre. Je cours presque, j’arrive chez moi, limite en sueur, me déshabille, prend une douche, me sers un grand verre de lait, le bois d’une traite et me sens apaisé, en paix, calme. J’allume la télé, me pose sur le canapé, et me sens d’attaque, prêt à affronter le monotone quotidien, les jours qui se répètent, les gens qui se répètent, la vie qui se répète…


Dernière édition par le Sam 28 Jan - 2:29, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:11

Génétiquement correct


« Génétiquement correct. Suivant. Génétiquement correct. Suivant. Génétiquement correct. Suivant… » Je continue à débiter la même connerie. Trente ans que je bosse dans cette putain de « salle intermédiaire de sûreté ». Imagine, tu te lèves seul, comme il est prévu par la loi, te douches, te brosses et passes, comme tous tes congénères, ainsi que la loi le veut, par une salle remplie d’analysant thermiques, de testeurs génétiques… De longs bras de ferraille volent en nombre incalculable avec au bout de leur bras de squelettes mécaniques des minuscules cotons-tiges qu’ils t’enfoncent dans la gorge, les narines, les tréfonds de ton cul. Au bout de ce chemin de croix, il y a moi et des millions d’autres connards comme moi qui te disent que tu es apte à aller en ville, bosser ton boulot de merde pour revenir ici, passage obligé avant d’aller au lit. Un bouton vert qui clignote, trois mots, un bouton vert qui clignote, trois mots, toujours les mêmes, depuis trente ans. Comment une erreur génétique pourrait voir le jour dans une société aseptisée où les comptines des enfants sont extraites des 364 volumes du code pénal ? Celui-là même qui répète en boucle la nécessité du dégoût de l’autre sexe, le bonheur absolu dans l’abstinence, cette dernière, enfin, qui assure la paix : « Le Futur, c’est vous ». Mon cul, ouais ! En parlant de cul : comment une erreur génétique pourrait voir le jour quand le programme TV le plus hot est un documentaire animalier sur la reproduction des pandas. Bouton vert. Bouton vert. Bouton vert. Bouton vert. Bouton vert. Bouton vert. Bouton vert. Bouton vert. Bouton vert. Bouton vert.
Les gosses se font par insémination artificielle, voilà ce qu’est un « génétiquement correct ». Les plans culs se font avec une seringue, elle pénètre les nanas et vide les bourses des futurs papas. Même le fantasme de nos aïeuls, la bombe sexuelle – infirmière avec des obus à la place des seins, un cul rond comme une boule de bowling et cochonne comme pas deux, même se fantasme est mort. C’est encore un bras mécanique qui se sert de la seringue.
La seringue multifonctionnelle. La plus belle invention du siècle. Bravo la science, vive le progrès. On baise plus, on mange plus, tout passe par la seringue. On ne vit même plus. On se pique, c’est tout. Mon job, un des seuls où l’on parle encore un peu. On ne fait que parler, mais pour dire quoi ? Trois malheureux mots. Les autres professions, ceux qui entendent les trois mots que je répète inlassablement durant la journée, ceux-là ne parlent plus. Ils franchissent la « salle intermédiaire de sûreté » et s’en vont faire marcher la société. Société de consommation. Autrefois, les gens consommaient la société. A présent, c’est elle qui nous consomme, qui nous use, nous tue, nous déshumanise.
La seringue reste la plus belle arme inventée par la société pour dominer l’homme. Une seringue, un citoyen. J’en peux plus de ce présent, et je suis mort de trouille en pensant au futur. Qu’est-ce qu’on nous réserve encore ? Je n’ose même pas imaginer. Penser me tétanise. La société a réussi à faire en sorte que l’homme craigne ses pensées. Un homme docile est un homme libre, entendait-on partout quand on était petit. Un homme docile est un homme libre. Mon cul.
Je suis poussé à bout. De souffle. Prenant conscience de la situation critique dans laquelle nous nous trouvons. Tous. Personne n’a réagi. Personne ne réagit, personne ne réagira. C’est inéluctable. Même pas moi, non. La loi le prescrit. Tu te laisseras porter, entraîner. Ils auraient pu rajouter soumettre. Ce mot aurait eu sa place dans ce putain de code pénal. Bouton vert, bouton vert, bouton vert. A quand un bouton rouge ? A quand un évènement imprévu, à quand un peu de changement ? Aujourd’hui, c’est comme hier et demain ça sera comme aujourd’hui. Ou peut-être pire. Je m’imagine répéter ces quelques mots. « Génétiquement incorrect, je répète, génétiquement incorrect, je répète, génétiquement incorrect… » Qu’est-ce qu’il se passerait s’il m’arrivait d’employer ces mots-là. Aucune idée, ça ne s’est jamais produit et ça ne se produira jamais…
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:12

Introduction. Deuxième.

Pourtant je vais essayer ;
Le futur a quelque chose d’attirant : son inexistence.
Ecrire ou décrire l’avenir, c’est se libérer de toutes contraintes, de toutes Conventions.
L’art, et notamment l’écriture, atteint son apogée une fois débarrassé de toutes Limites.
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:14

Sans Nom
***


« Envoyer ? »
Je ne sais pas. Au fond ce n’est qu’une relation virtuelle, comme une autre. Relation virtuelle qui consiste à me masturber sur une fille réelle… enfin sur des photos d’elle envoyées par email. Tant pis, simulacre de sentiments, et de vie qui donne un sens à la mienne. Je ne comprends pas pourquoi je ne la comprends pas. Le dos collé à mon fauteuil en cuir, les bras bien posés sur mes accoudoirs. Un film qui se déroule tout autour de moi, de ceux qu’il y avait avant l’invention du technicolor. Fin en gros plan sur fond noir et moi toujours assis immobile. Une vie entière autour de moi, qui me pousse sous le nez. Je pleure quand il faut pleurer, ris quand c’est mon tour. Mais je n’ai aucune influence sur l’actrice principale de mon film, de ma vie qui se passe sans moi, assis comme un con sur mon fauteuil en cuir.
Chapitre II. Ou peut-être le dernier. A en croire une histoire qui n’en finit plus. On sait toujours le nombre de pages qu’il nous reste quand on ne fait QUE lire un livre, n’est-ce pas ? Hypocrite page blanche ! Parle moi, dis moi qu’on peut être seul quand on est deux. Séparés par l’incompréhension, par l’incapacité ou par l’impuissance. Ou même peut-être tout ça ensemble mélangé dans un mixer qui broie du noir. Je suis désolé d’être moi, d’être un imbécile, un incapable, de ne pas savoir faire naître un sourire sur ton visage quand je voudrais que tu ais plusieurs bouches pour rire. Je suis désolé de dormir quand tu pleures, d’écrire ici, quand tu lis ailleurs pour oublier tes larmes, je suis désolé de mon salopard de fauteuil en cuir qui colle à la peau. Excuse-moi de t’aimer pour oublier que je suis inutile.
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:14

Règles

Un livre, qui comme nous, comme nos idées, n’est ni à l’endroit ni dans le Bon ordre. Un livre où l’intro est foutue au hasard, où on apprend les règles du jeu en milieu de parcours, et où la conclusion n’est pas sûre d’exister.
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:18

Sans Nom
***


«Baby, I've been waiting, I've been waiting night and day. I didn't see the time, I waited half my life away. There were lots of invitations and I know you sent me some, but I was waiting for the miracle, for the miracle to come. »

Leonard Cohen chante dans mes oreilles. Waiting For The Miracle. Dans mes oreilles. Et je chute, lentement, gracieusement. Je tombe comme une plume (je n’en ai jamais vu de ma vie…), un sac en plastique. La chute est longue. Et les souvenirs heureux sont rares. Et je repense à ce monde en chute libre. Comme moi.
Enfin ce que je connais du monde. C'est-à-dire rien. Ou pas grand-chose. Je vivais dans du gris, des bâtiments gris, un ciel gris, des gens gris, des voitures grises. Mon seul refuge, un livre. Un seul, évoquant le passé de ce monde. Il m’a permis d’imaginer les animaux, des couleurs inconnues, des matières disparues, de la douceur. Des plumes, partout. Pourquoi ne suis-je pas né dans le passé ?

« Nothing left to do when you know that you've been taken. Nothing left to do when you're begging for a crumb. Nothing left to do when you've got to go on waiting, waiting for the miracle to come. »

La chanson continue à m’éloigner de mes pensées, et moi je tombe. Toujours aussi léger. Comme si mon corps était déjà en bas, et que moi je prenais mon temps, je savourais la musique, avant de toucher terre. La musique. Waiting For The Miracle. Leonard Cohen chante. Son album s’appelle The Future et moi je rêve de passé. Je suis totalement dépassé. Et je vais bientôt trépasser. Et mon corps sera dépecé. Par tous ces rapaces. Et j’en ai plus qu’assez.

« When you've fallen on the highway and you're lying in the rain, and they ask you how you're doing of course you'll say you can't complain -- If you're squeezed for information, that's when you've got to play it dumb: You just say you're out there waiting for the miracle, for the miracle to come. »

Une goutte de pluie, sur mon visage, qui coule le long de ma joue, comme une larme. Des regrets ? Il pleut, le monde pleure. Je comprends sa douleur, sa colère. Rien.
Le miracle est enfin arrivé. En même temps que j’arrive à destination. Le sol.
Boum.
The End.


Dernière édition par le Sam 28 Jan - 2:28, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:18

Introduction. Troisième.

Le futur n’a pas de limites,
Pas de visages.
Chaque individu a un nombre infini de futur en tête.
Nous sommes 6 milliards.
Nous allons parler de futur(s).
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:20

Introduction. Quatrième.

C’est un bon moyen de lâcher
Son imagination,
De laisser couler l’encre en fonction
Des divagations cérébrales.
Oublier le monde qui nous entoure,
Il ne sera d’aucune
Utilité.
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:20

Sans Nom
***


« Je t’aime », me chuchote la femme allongée à mes côtés. Nue, sous la couette. Elle a les yeux fermés. Toujours. Elle est belle, et sa nudité me rappelle la nuit mouvementée que j’ai passée. Je suis heureux. Comme un homme. Elle est belle, comme une femme.
Je sors du lit, m’habille, me passe le visage sous l’eau, vais dans la cuisine, dit « petit-déjeuner numéro 3 », m’assois à la table et commence à manger les tartines qui viennent d’apparaître sur la belle table en marbre de la cuisine. Le goût du pain me réveille, l’odeur de la confiture, le lait, tout ça me semble merveilleux. Trop beau pour être vrai. Trop vrai pour être réel. Je ne finirai pas ce cercle vicieux, non. Pourquoi un cercle devrai-il être vicieux ?
Je mange, je bois mon verre de lait, je vais prendre une douche, je suis totalement réveillé à présent. La vie est belle. Je retourne dans la chambre, dépose un baiser sur les lèvres de la femme, toujours endormie. Je prends ma veste, et je sors. La ville respire le bonheur. Le bonheur de vivre. Les gens sourient, s’adressent des signes de la tête, parfois se parlent, s’échangent une phrase ou deux et continuent leur route. Je suis ébloui par tant de bonheur, tant de joie de vivre, tant de vie. Le ciel est bleu, les nuages sont encore en vacances. Un peu plus et les oiseaux chantaient. Comment n’avais-je pas remarqué la bonté du cœur humain ? Pourquoi je ne m’aperçois que maintenant de la chance que j’ai d’être en vie ?

Silence. J’étouffe. Il fait chaud. Où suis-je ? Je regarde mon réveil : 05h47. Il est tôt. Trop tôt. Pourquoi ? Je suis tout en sueur. Je suis toujours dans ce lit miteux, dans une grande pièce où se côtoient des dizaines de types miteux. Comme moi. Comme un homme. Tout me revient, la famine, la guerre, la mort, le sang, les maladies, la saleté, les gens qui toussent, les gens qui crèvent, seuls, l’absence de couleurs, les explosions, la lutte pour la bouffe, pour les clopes, pour les femmes, pour un peu d’air pur. La lutte, toujours.
Au fait, qui nous avais dit : « Welcome to the Future » ?


Dernière édition par le Sam 28 Jan - 2:28, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:21

Introduction. Dernière.

Tout se passe dans la tête.
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:21

Règles.


La première règle sera
D’écrire le futur,
Imaginaire ou réel,
Pour ce que ça veut dire…
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:22

Sélectionnez un serveur


« Sélectionnez un serveur »
J’ouvre les yeux. Je suis né. Masse d’information en un bloc. Un. Compact. A, B, C… l’alphabet défile dans ma tête : guerre, mort, torture… 36,14 secondes de vie. Je sais lire et écrire.
Une boîte en fer de la taille d’une grosse gomme collée au-dessus de l’oreille. « PSBM » : poste de symbiose bio-mécanique. Me voilà connecté au Web. Détour obligé par un centre de formation à l’équilibre on-line. Je sais marcher. Mon esprit est envoyé sur un forum. Je connais tous les aléas de la race humaine. L’écran au-dessus de ma tête clignote : « sélectionnez un serveur ». Je sens déjà que c’est l’unique choix que je ferais dans ma vie. Quel métier ? Vite Répondre. Avant que la sélection automatique ne s’enclenche. Mon bras se lève pour appuyer sur la touche. Le premier geste de ma vie sera celui qui clôt mon destin.
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:23

Règles


L’écrivain de la nouvelle sera seul, les yeux tournés vers après,
Et quand il n’aura plus de larmes pour pleurer ou trop mal pour continuer à rire,
Alors ce sera au tour de l’encre de couler,
Ce sera à elle de ressentir pour lui,
Voilà pourquoi la deuxième sera règle absolue :
Focalisation interne.
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:24

Génétiquement correct


« Génétiquement correct. Suivant. Génétiquement correct. Suivant…. »
Ta gueule l’écrivain ! Tu m’as inventé pour me faire raconter mon histoire… A mon tour maintenant d’écrire mon monde imaginaire. La projection imaginée de ton image en projection sur un écran d’ordinateur. Univers pluridimensionnel sur un 16 pouces. Mon tour à moi d’écrire le futur. Moi. Moi. MOI. MOITE. MOITIE ? Mon futur à moi est ton présent. Je resterais debout pour pouvoir voir le soleil se lever et étirer ses bras, tout ça pour me promener dans ta rue grise et qui pue. Un oiseau ! Il me lâche une bombe atomique sur le crâne. Hiroshima sur mes cheveux et je le regarde partir, sourire béatement con collé aux lèvres, déjà toutes embaumées de fiente. Comme lui je chie. Je chie sur ta peur du futur et vénère ton présent. Ecrire pour oublier ? Va te faire foutre et vie les souffrances de mon paradis.
Tu craches sur ton présent, tu n’oses pas regarder le futur en face, tu renies le passé. A quoi bon ? Et je marche tête baissée, je regarde mes pieds fouler ce monde dépassé, ce béton démodé, cette ville disparue. Les trottoirs défilent sous mes yeux, je n’ai pas l’impression d’avancer, tout se déplace, tout bouge sous moi, autour de moi. Je lève les yeux au ciel, bleu. Le soleil n’est plus terne. Ni pâle. Je vois les couleurs que tu ne voies plus, tes yeux sont voilés par l’habitude, mais tu as la beauté à porté de regard. Et moi je découvre ce monde imaginaire, le mien. Qui est ton cauchemar quotidien. Si tu arrivais à t’émerveiller encore un peu de ce qui t’entoure, tu ne décrirais pas un futur aussi horrible, aussi gris, aussi obscur. Si tu prenais conscience de la chance que t’as de vivre où tu es et non où je vis, le monde imaginaire que tu décris, et qui est ma réalité, ne serait pas aussi déplaisant à vivre…
Je suis là, je voudrais y rester un peu plus longtemps, mais la réalité me rattrape. Toujours. L’évasion, même spirituelle, est difficile. Je profite des derniers instants de relatif bonheur, de plénitude en tout cas. Je suis seul. Soudain, le noir.
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:25

Règles


La dernière sera règle de communion :
Chaque nouvelle commencera par un mot, une phrase,
Entre guillemets,
Peut-être comme une résonance ou un écho à chaque page,
Peut-être pour vibrer.
Ensemble.
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:25

Sans Nom
***

« Fin »
Je tape ces trois lettres. Les dernières, et recule mon fauteuil à roulettes, tel un pianiste, qui aurait fini son morceau. Toujours comme un pianiste, je referme l’écran de mon ordinateur, en m’imaginant un pianiste de renom rabaissant le clapet sur les touches de son piano à queue, noir, éblouissant, réfléchissant les lumières de la salle tout juste rallumées.
La foule applaudit. Je n’ai pas besoin de relire ce que je viens d’écrire. Le pianiste réécoute-t-il ce qu’il vient de jouer pour savoir si c’était réussi ? Non, j’en doute. C’est pareil pour moi, j’ai mes mots dans la tête, comme le pianiste a ses notes, et je sais très bien si mes mots sont justes, s’ils vont frappés fort. Je vois mes phrases dans ma tête, chaque virgule, chaque point, qu’ils soient deux ou trois, qu’ils soient exclamatifs ou interrogatifs. Chaque accent, devant mes yeux.
Tout est à sa place, le résultat d’un an de travail. Un essai, sur le dernier pianiste humain. Décédé il y a tout juste un an, juste avant que je commence à écrire ce livre, pour lui rendre hommage. Hommage au dernier pianiste que la planète ait connu. Un génie qui plus est. Son piano, aujourd’hui, se trouve dans un musée. Un musée d’instruments de musique, et d’autres vieilleries en tout genre. Un musée d’antiquité.
Les artistes sont tous morts. Pour moi, en tout cas. Tous les pseudo artistes de cette nouvelle génération créent à partir d’un ordinateur. Moi aussi, d’ailleurs. Je ne fais pas exception à la règle. Tout du moins, j’ai la modestie de ne pas me dire artiste.
Les acteurs n’existent plus, les images de synthèse les remplacent. Les sons qui sortaient des instruments se sont tus, ceux créés virtuellement leurs ont imposés le silence. La plume a disparu, le clavier l’a définitivement écarté. Alors je rends hommage au dernier grand homme créatif que ce monde a connu. Ce monde a changé sa façon de vivre. Pour de bon, cette fois-ci. Cette mort m’a tout d’abord attristé. A présent, je suis un homme de cinquante-deux ans, et blasé de tout ce que j’ai vu, de tout ce progrès. J’attends la suite sceptique, perplexe, patient.
Je m’allonge un instant sur le canapé de mon salon, qui me sert aussi de lit, et j’attends tranquillement. Dans ma tête raisonne la musique de Mike Chaves, les notes sorties des touches de son piano à queue, noir. Dans ma tête défilent les mots que je viens d’écrire. Pour certains. D’autres que j’ai écrit il y a plus longtemps. Voici les plus récents :
« Il a disparu, emportant avec lui une époque ; il s’en est allé et les dernières choses porteuses de sens l’ont suivi, quittant ce monde à jamais, ne laissant derrière elles qu’une infime petite trace, invisible pour la majorité. Avec la mort de Mike Chaves, c’est le début d’une période insensée et troublée, qui ne va perturber qu’une minorité… »
« Fin »


Dernière édition par le Sam 28 Jan - 2:28, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:25

Couettes


Où sont les guillemets. Où sont-ils, putain de merde. Fais chier. Je dois les retrouver pour écrire ce texte. C’est dans les règles, ouvrir son récit par des guillemets. C’est ce que j’allais faire, oui, fidèle à la consigne, mais soudain ils ont disparu. Alors je les cherche, car mon texte mérite sûrement de figurer dans ce recueil. Je dis ça en toute modestie. De quoi il parlait déjà ? Ah oui, du futur, évidemment. J’avais pourtant respecté les deux autres règles. Il m’en manque une et je ne sais pas du tout comment y remédier. Mon texte parlait d’un futur plus ou moins lointain, ou proche. Il évoquait un monde différent en tout point de celui que nous connaissons et le personnage principal était une couette. Une couette consciente d’être une couette, c’est là que tout ceci devient intéressant. Incroyable, non ?
Je continue de chercher ces putains de guillemets, partis en vadrouille. Je divague un peu, à force de chercher, et je m’imagine à cheval, sur une belle bête, nommée Règlement. Oui, vous avez bien entendu, je suis à cheval sur Règlement. C’est symbolique, bien sûr. Les règles ça se dépasse, surtout lorsque nous prônons une sorte de dépassement des contraintes et des conventions. Donc faire entorse aux règles qu’on s’est nous-même fixés me paraît finalement logique. Sinon, on se serait enfermé dans une sorte d’habitude, d’automatisme. On aurait écrit d’une même façon, dans un même but, avec un même style, parlé des mêmes choses. Il faut montrer que l’on peut toujours se renouveler. Changer. Oublier, et même renié ce que l’on a écrit juste avant. Hurler un gros fuck you aux règles que nous avons instaurées. Et pourquoi les avons-nous instaurées ? Inconsciemment pour, au moins une fois, ne pas les appliquer.
Le voilà le texte, qui ne parle pas de futur, ne commence pas par des guillemets. Il est le premier, et ne sera peut-être pas le dernier. Une règle, une seule, n’a pas été violée. Son tour viendra. Si personne ne s’en occupe, je jure de le faire.


Dernière édition par le Jeu 15 Déc - 3:27, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Adelante
Vice-secrétaire
Adelante


Nombre de messages : 385
Localisation : Paris
Date d'inscription : 21/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 0:40

Sans Nom
***


« A plus tard. » me dit-il, la voix fade et creuse.
Je le regarde disparaître, au loin. Il marche au milieu de la route, la veste sur l’épaule. Une route, et c’est tout. Moi, immobile, perturbé. Lui, il n’est plus qu’un petit point, une ombre qui avance lentement vers l’infini.
A plus tard, je répète à haute voix, comme pour chercher à comprendre la signification de ces trois mots. A plus tard, pour ce que cela veut dire. A plus tard, ou un adieu hypocrite. Sens ? Je ne le verrais plus. Je m’assois sur le béton brûlant et contemple mon ombre, sombre. Le soleil cogne, juste derrière moi. L’arrière de mon crâne en est tout cramé. Si une caméra se trouvait juste devant moi et filmait, je serais un magnifique contre-jour.
Je m’imagine plus tard, dans la nuit approchante. Je m’imagine brillant de pâleur dans les ténèbres envoûtants. Seul et immobile. Une véritable luciole humaine. Plus tard. Je me sentirais exister, protester. Ces deux mots vont très bien ensemble. Ces deux termes s’assemblent et se ressemblent. Plus tard est loin, et plus tard n’arrivera jamais.
Je m’allonge sur le dos, le béton me brûle le corps. Je garde pourtant la tête froide. J’attends et j’attendrais. J’attendrais indéfiniment que plus tard arrive, que plus tard me rejoigne et que nous puissions ne former plus qu’un.


Dernière édition par le Sam 28 Jan - 2:28, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Mr.Bones
Rêveur du quartier
Mr.Bones


Nombre de messages : 138
Date d'inscription : 30/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: sans nom   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 1:31

Sans Nom
***


« en construction » hurle le ciel qui n’existe pas encore un bout de tête suivi d’un bout de pensée un oeil première vision du monde qui lui-même se crée pour la première fois une phrase sans fin sans point sans arrêt est le maintenant qui ne l’est même pas encore en construction lui aussi bien évidemment l’herbe l’aile laine une odeur deux tiens le contact le bleu l’eau un poisson oh me voilà avertie tout ça réunit fait une ville et des gens autour de moi font leur apparition et ils reprendront leur course dans quelques secondes dès que le temps aura été inventé pour le rattraper sans même avoir conscience que c’est la première fois qu’ils la prennent, leur course


Dernière édition par le Lun 24 Oct - 1:47, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Mr.Bones
Rêveur du quartier
Mr.Bones


Nombre de messages : 138
Date d'inscription : 30/06/2005

Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: sans nom   Nouvelles du futur EmptyVen 21 Oct - 1:33

Sans Nom
***


"Elle a pitié de toi."
Qui a dit ça ? Qui ? Lui, elle, moi ? Tout le monde, répète ces mots et à chaque point posé, ils se dédoublent et hurlent encore plus fort. Le monde se divise, se déconstruit en 5 mots puis, dans cette sublime simplicité, se détruit de lui-même et devient charivari. Et tout le monde cri autour de moi alors que je ne comprend plus rien depuis bien longtemps. Alors je baisse les yeux sur mes pieds et le volume dans ma tête. Je marche. Passe à travers les gens. Ou peut-être bien que je ne marche plus mais que ce sont eux qui me traversent. Je me met à nu. Non mieux, je me met nu pour devenir un fantôme. C’est bien connu ! On emporte pas ces vêtements dans l’au-delà.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Nouvelles du futur Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles du futur   Nouvelles du futur Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Nouvelles du futur
Revenir en haut 
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
 Sujets similaires
-
» Nouvelles du Futur
» Nouvelle du Futur
» Film du futur

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Un p'tit air de rue :: "Paroles de rue" :: Coin de lecture-
Sauter vers: