Un p'tit air de rue
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 Jurassic Park

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HeLiuM
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HeLiuM


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Jurassic Park Empty
MessageSujet: Jurassic Park   Jurassic Park EmptyLun 7 Sep - 18:11

Tout comme il faut savoir remercier ses parents pour le simple fait d’exister, il est parfois aussi important de rendre hommage à ceux qui nous ont appris à grandir, à nous épanouir, à trouver notre voie. Ces gens qui ont fait naître des passions en nous, des passions si intenses que, depuis, elles nous aident à supporter le poids de nos existences mornes. Alors lorsque je me suis posé la question, « à qui dois – je dire merci pour m’avoir fait don d’un tel amour pour le Cinéma ? » (car OUI, ce sont des questions que je me pose), la première des réponses qui me vient sans hésitation aucune est Steven Spielberg. Et j’ose imaginer que je suis loin d’être le seul.

Quels sont les films de mon enfance ? Les trois Indiana Jones, qui feront d’Harrison Ford ma véritable idole de jeunesse. Les Dents de la Mer, que j’étais contraint de regarder en cachette à cause de l’interdiction parentale. Les Retour vers le futur, bien sûr. Roger Rabbit aussi. Poltergeist, qui, bien qu’assez traumatisant, fut mon film d’horreur préféré bien avant mes douze ans. Bon, inutile de dire que dans tous ces cas présents (et bien d’autres que je ne vais m’amuser à citer parce que demain j’y suis encore), Spielberg fut réalisateur ou producteur. Et généralement bien plus qu’un simple investisseur.

Spielberg est le maître du cinéma au sens premier du terme, c'est-à-dire du cinéma de divertissement, vous savez, le vrai, le beau, l’amusant, l’émouvant. On a d’ailleurs taxé Spielberg d’être un réalisateur puéril. On a taxé ses films d’être trop niais et sentimentalistes, on a accusé son compositeur attitré John Williams de composer des thèmes trop grandiloquents, on a accusé le réalisateur de déformer des faits historiques et scientifiques au profit du spectacle. Certes.

Et bien le film que je m’apprête à défendre corps et âmes est peut-être le plus représentatif de toutes ces tares ! Et pourtant, il est, de mon noble point de vue, le plus beau, le plus magique, le plus vertigineux des films de Spielberg. Jurassic Park, c’est LA quintessence du cinéma de divertissement avec un grand D, le summum attractif.

Jurassic Park a un scénario gamin mené par l’une des plus extrémistes partitions de Williams. Jurassic Park évoque sans l’ombre d’un sarcasme des thèmes benêts comme la paternité et le respect de la nature, tout en étant complètement fantaisiste au point de vue scientifique et historique (des Dilophosaures qui crachent du venin ? Le Tyrannosaure incapable de distinguer ce qui est immobile ? Et puis quoi d’autres ?) Mais tout cela n’a aucune importance. Car Jurassic Park, c’est surtout l’un des plus grands hommages au cinéma déguisé en superproduction crétine. Car Jurassic Park est justement un film à milles lieux d’être crétin.

Je m’explique. JP est un film conscient de ce qu’il est, à savoir une révolution spectaculaire du cinéma d’action. Je vous rappelle que nous sommes en 1993, et qu’à l’époque, des bébêtes préhistoriques aussi réalistes, c’est du jamais vu (et d’ailleurs, qui a fait mieux depuis ?) Spielberg se pose très clairement en roi indétrônable de la magie Hollywoodienne. On est même quasiment dans le domaine du Merveilleux, chez les fées et les princesses. Spielberg le sait, et il le sait si bien qu’il va carrément prévenir le spectateur avant la grande débâcle d’effets spéciaux hallucinants.

Genre « ce que vous allez voir, vous ne l’avez jamais vu ailleurs. Je vais révolutionner le monde du box office et inventer le futur du film à grand divertissement. Je vais pousser la Magie du Cinéma très loin » sans prétention aucune, juste pour l’amour du septième art. Car Jurassic Park a l’intelligence de mettre en scène son public, et oui carrément. Sam Neil, Laura Dern et Jeff Goldblum, aussi talentueux soient-ils, ne sont pas dupes, ils ne sont pas les stars du film. Ils sont les spectateurs du premier rang.

Laissez moi vous parler de l’une des plus belles scènes de l’histoire du cinéma. Alan Grant, Ellie Sattler et Ian Malcolm (respectivement Sam Neil, Laura Dern et Jeff Goldblum, donc) arrivent dans le mystérieux parc du richissime John Hammond (Richard Attenborough). La voiture s’arrête au milieu d’une vaste plaine verte, Ellie lit un dépliant à propos du parc et Alan se tourne vers l’écran pour nous faire face et voit quelque chose d’absolument déconcertant. Il est clairement effrayé, dérouté, halluciné par ce qu’il regarde. Il se lève, tremble, enlève ses lunettes de soleil pour mieux voir mais n’en croit toujours pas ses yeux. Il secoue Ellie, qui, plongée dans sa lecture, n’a toujours rien remarqué. Elle se lève et nous fait face à son tour, tout aussi impressionnée que son compagnon. Et pour cause, un énorme Brachiosaure, bestiole disparue depuis plus d’un million d’années, se tient là, aussi vivant et réel que vous et moi, palpable. Ian Malcolm ponctue la scène insolite d’un admiratif « he did it. This crazy son of a bitch did it ! »

Et la partition de John Williams, grandiloquente mais qui n’a jamais autant été à sa place qu’ici s’emballe.

Bon. Alors si ça, ce n’est pas la plus simple, la plus directe, la plus géniale, la plus forte, la plus belle, la plus grande des métaphores sur le public face au cinéma, au spectacle et à la performance artistique, qu’est ce que c’est ? Putain, c’est beau à pleurer, sans rire ! On dit que Quentin Tarantino est amoureux du cinéma ? Sans aucun doute, mais la plus belle déclaration d’amour au cinéma qui soit, c’est Steven Spielberg qui l’a faite, et elle s’appelle Jurassic Park. Bien sûr, la suite du film est tout aussi haletante, renversante et trippante, cruelle comme Les Dents de la mer (en moins violent tout de même), touchante comme La Couleur Pourpre (bon peut être pas autant quand même). Jurassic Park est un film à revoir en le replaçant dans son époque et son contexte et à décrypter car, bien souvent durant ces deux heures fabuleuses, Spielberg nous parle directement à nous, spectateur. Il suffi d’ouvrir les yeux et de tendre l’oreille, car JP est une merveille au langage double.

Quelques mois plus tard sortait La Liste de Shindler, le chef d’œuvre du Spielberg « adulte ». En l’espace de quelques mois, le réalisateur a montré ses deux visages, le lumineux (Jurassic Park) et le sombre (Schindler). 1993, quelle putain d’année…
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Art. 35
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Date d'inscription : 20/01/2006

Jurassic Park Empty
MessageSujet: Re: Jurassic Park   Jurassic Park EmptyLun 7 Sep - 20:07

D'accord que c'est un des meilleurs souvenir de mon enfance... J'ai aimé les dinosaures grâce à lui. Mais je n'y voit qu'un chef d'oeuvre technique, oui c'est un film qui a sa place dans le cinéma, et le bon d'ailleurs. Il s'agit d'un show monumental et de prouesses techniques évidentes. Mais ce qui est dur dans son appréciation c'est que ses premiers rôles sont virtuels. En effet, Neil, Dern et Goldblum sont un peu spectateur du film joué par nos amis les reptiles de 10m. On doit donc reconnaître un manque d'humanité peut-être, mais pas un manque de qualité. Bref je suis d'accord mais pas jusqu'au "chef d'oeuvre"... batman
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