Un p'tit air de rue
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 Les Aventures de Frankie

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Adelante
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Adelante


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MessageSujet: Les Aventures de Frankie   Les Aventures de Frankie EmptyDim 10 Mai - 15:24

Les Aventures de Frankie


Ces documents ont été trouvés dans un appartement vide, par la Police Judiciaire (PJ, ndlr) le 12 août 2009. Il s’agit d’un journal intime. Cet extrait vous est retranscrit tel quel, non censuré.
Toute ressemblance avec des personnes ou des lieux réels.


23 septembre 2007

Salut c’est encore moi, Frankie.

Hey Moleskine, aujourd’hui, y m’est arrivé un truc marrant. J’me promenais à Saint-Denis. Il paraît qu’y a une plaine là-bas. Et j’voulais vraiment la voir. Mais est-ce qu’on peut vraiment voir une plaine ? Ah ah ah j’suis trop marrant.
Enfin bref. Là-bas y a trop des grands bâtiments. Devant il y a des gens qui font la queue. Tu vois comme j’suis un type super curieux, j’ai demandé à l’un d’eux qu’est ce qui se tramait un peu à l’intérieur, quoi. Il m’a répondu qu’y avait des émissions de télé. Et là, j’étais trop piqué dans ma curiosité, quoi. Parce que la télé, tu vois, je l’ai un peu vue qu’à la télé.
Sauf que moi j’avais pas envie de faire la queue. Alors je suis allé direct devant le vigile. Il m’a dit « T’es qui toi ? ». J’ai répondu « Moi, c’est Frankie ». Il était tout noir et menaçant. J’ai cru ma dernière heure arrivée. Mais c’est à ma grande surprise, qu’il a pris son takiewakie, j’crois qu’c’est comme ça qu’on dit, et qu’il a dit « ouais, chef, Frankie est là… Entrez Monsieur Frankie ». Et là, j’me sentais plus pisser.

Ils m’ont donné un café, des gaufres, et un badge. J’ai pas su quoi manger en premier. Ils m’ont emmené sur un plateau. C’était tout bizarre. Il y avait plein de lumières, des gens qui applaudissaient quand on montrait un écriteau avec dessus marqué « applaudissez », et des caméras partout. C’était trop bizarre, quoi ! J’répondais plus de rien. J’étais comme une star ! J’disais bonjour au public, et il me répondait en tapant dans ses mains. C’était le plus beau moment de ma vie. Puis tout d’un coup j’entends une voix qui m’était bizarre aux oreilles de ma tête. Ça me rappelait trop un truc. J’ai tourné la tête. Il y avait un monsieur avec des gouttes de sueur, un micro sur la joue, et un bloc-notes. J’en avais vu que chez le médecin des bloc-notes. J’étais super tout chose. Je l’ai reconnu dans le quart d’heure qui a suivi. C’était Jean-Luc Delarue. Il avait changé ma vie avec ses émissions sur les autistes. J’avais compris ma vocation grâce à lui !
Il me dit de sa voix tout de sucre et miel « asseyez-vous Frankie, on va bientôt commencer ». Moi j’avais comme des chamallows dans la bouche ! Je savais trop pas quoi dire ! J’étais trop intimidé, quoi !
À côté de moi, y’avait plein de gens bizarres ! C’est comme si je les avais déjà vus, mais dans une vie antérieure. C’était normal, j’crois, parce que le sujet c’était les anciennes célébrités, qu’étaient même pas célèbres quand elles étaient célèbres, d’abord.
Puis l’émission, elle a commencé quoi. C’était comme Alice aux pays des merveilles de l’autre côté du miroir de ses rêves et de ses cauchemars. Jean-Luc (ouais, je l’appelle Jean-Luc, c’est mon ami depuis) il posait des questions aux gens du genre « comment on vit psychologiquement quand du jour au lendemain plus personne s’intéresse à vous ? ». Moi j’écoutais pas car ma vessie commençait à faire des siennes. J’commence à gesticuler partout sur ma place pour que les gens ils le remarquent. Mon voisin de droite il me regarde bizarre. Pendant qu’il y’avait un petit film sur la vie d’un invité qui passait, j’ai discuté avec lui. C’était Bernard Menez. J’le connaissais trop pas, d’abord. Il parlait avec le nez, et moi les gens qui parlent avec le nez ça me donne envie de leur enfoncer une paille dedans, d’abord. Il me disait qu’c’était trop injuste que sa carrière elle était au point mort, parce qu’il avait quand même chanté « Jolie Poupée » et joué chez Truffaut d’abord. Moi j’m’en foutais, j’voulais juste aller faire pipi dans des toilettes.
Puis la lumière s’est rallumée, et là Jean-Luc, il s’est tourné vers moi. Je lui ai un peu coupé l’herbe sous le pied comme on dit, avant qu’il parle je lui ai dit « Salut ça va ? ». Ça l’a un peu déstabilisé d’abord. Il y avait une grosse goutte de sueur poisseuse sur son front tout bronzé. Puis il m’a dit « Alors Frankie, vous êtes un cas particulier. Je ne vous connaissais pas particulièrement avant de préparer cette émission. Pouvez-vous nous raconter votre parcours et votre histoire ? » Tout de go, j’ai répondu « Ouais, avec plaisir, mais faut vraiment que j’aille faire pipi avant ». Et là tout le monde a rigolé. Moi j’m’en foutais d’abord. J’me suis levé et j’ai cherché la porte de sortie avec la main sur mon entrejambe. J’me suis fait arrêter dans le couloir par les vigiles. J’leur aurais bien fait pipi dessus, mais j’sais m’tenir d’abord quand même.
Et là, y a un monsieur avec un autre badge Frankie qui est arrivé. Il a dit qu’c’était lui Frankie, qu’j’étais rien d’autre qu’un sale imposteur de merde, que j’allais foutre en l’air son come-back de la mort qui tue. Moi j’ai répondu « Ah ouais mais c’est pas vrai d’abord. Regardez je m’appelle Frankie aussi ». Et c’est dans les dix secondes qui suivirent, que j’ai sorti ma carte d’identité. J’aurais bien sorti mon permis, mais je l’ai pas eu pour cause de démolition de voiture.
C’est là que j’ai commencé à me dire « ouh la la, ça sent le roussi ». Alors j’ai pris mes jambes à mon cou. Les vigiles m’ont poursuivi, mais j’suis vraiment un type trop rapide. Les couloirs c’était vraiment trop un labyrinthe. J’ai fini par trouver des toilettes parce que j’avais toujours pas fait pipi dans les toilettes après toutes ces malencontreuses mésaventures. C’est pas trop dans mes habitudes, mais j’avais tellement envie qu’j’suis allé à la pissotière. Y’avait déjà un type à coté, mais c’est pas grave. J’ai jeté ma pudeur par la fenêtre comme on dit. Au début, j’étais trop soulagé. J’ai pas fait attention à qui c’était. Puis j’ai commencé à m’habituer au délicieux flux ronflant qui s’évacuait de mon entrejambe, j’ai tourné la tête. C’était Laurent Ruquier !
Alors là j’ai pensé dans ma tête « trop d’émotions pour une seule journée quoi, faudrait trop que j’aille me coucher ». Mais comme le dit si bien Laurent, j’étais pas encore couché. Il était trop rigolo Laurent avec ses lunettes et son stylo. Il a commencé à me faire des blagues sur la taille de mon zizi du genre « eh ben dis donc, en voyant votre organe on penserait presque que vous êtes né dans une piscine ! ». Il a enchaîné avec un rire bizarre. Moi, voulant jouer avec lui, j’ai répondu trop gentiment d’abord : « C’est toi la petite bite, sale pédé. Retourne dans le Marais te faire enculer par Pierre Benichou ». Je sais pas pourquoi mais il l’a mal pris. Moi j’m’en foutais quoi, le principal c’est qu’j’avais bien fait pipi.
J’suis sorti par la porte et là j’me suis retrouvé dans un grand sac. J’ai pas trop compris ce qui m’arrivait, et j’crois que même après j’ai pas trop bien compris. J’ai senti qu’on me transportait hors du studio, et on m’a mit à l’arrière d’une camionnette. J’ai eu mal, parce que la voiture, elle prenait des virages super serrés, et que moi je roulais à l’arrière.
Au bout de trois heures et demie, ça s’est arrêté. Ils m’ont enlevé du sac et attaché à une chaise en bois. Ils m’ont dit qu’ils étaient Libanais et qu’ils étaient contents d’avoir enlevé Frankie pour avoir de l’argent. J’ai pas pu leur expliquer comme aux vigiles que j’étais pas Frankie vu que j’étais vraiment Frankie, c’était trop compliqué comme situation. J’ai commencé à avoir mal à la tête. Je leur ai demandé s’ils avaient de l’aspirine. Ils m’ont dit qu’ils avaient que des cocktails Molotov. Je voulais répondre que c’était mieux que rien, mais le grand costaud silencieux il m’a mis un coup de crosse de revolver dans la tête. J’étais tout évanoui. Et du coup, j’sais plus trop ce qui s’est passé.
J’me suis réveillé dans une poubelle de la ville de Paris, et j’avais un peu mal aux fesses. C’était original comme aventure, non ?
Bonne journée, Moleskine.


Neo-Zélande Boy,
avec l'aimable collaboration de Leahpar.
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Adelante
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MessageSujet: Re: Les Aventures de Frankie   Les Aventures de Frankie EmptyMar 12 Mai - 14:04

Frankie à l'ESRA


Hey Moleskine,

Aujourd'hui, c'est la fête du travail. Alors moi, j'ai voulu aller travailler parce que j'ai entendu dire que c'était pas mal du tout comme pratique. Mais tout était fermé, personne n'a voulu que je travaille. C'est dommage, hein ? Par contre y avait plein de gens qui vendaient des fleurs blanches posées sur des étalages en carton. C'est drôle. Et terrible à la fois.

Mais je dois avouer que c'est pas trop pour ça que je suis venu te parler mon p'tit Mol’ chéri. En fait, il y a quelques jours il m'est arrivé un truc du feu de Dieu comme on dit dans mon Nord-pas-de-Calais natal. Il faisait beau et tout, alors j'avais bien envie d'aller m'ballader pour regarder les guibolles des filles pas farouches qui sortent la minijupe à la moindre absence de nuage. Alors vas-y que j'me ballade au gré des dérives de mon p'tit jeu rigolo que c'est même moi qui l'ai inventé tout seul (je dis ça dans la grandeur et la fureur de ma modestie bien sûr). En fait, tu vois, c'est pas complexe : tu te poses à un endroit où y a pas mal de monde, type carrefour ou place, et tu repères la plus belle paire de guibolles de la place et tu te mets à la suivre en faisant bien gaffe à bien lui reluquer le cul. Et dès que t'aperçois une paire de guibolles encore plus agréable au reluquage, tu changes de direction. Bref, au bout d'une dizaine de guibolles, je me suis retrouvé dans un endroit des plus insolites, avec des couloirs et des salles, une sorte d'école pour les gens pas beaux du visage et de l'haleine. Moi j'étais happé par la magnificence du décor qui m'enveloppait, j'ai comme qui dirait un peu perdu la notion du temps (celui qui passe, pas celui qui fait bien sûr) et de la réalité de ma vie. En fait jusqu'à ce qu'un type vaguement roux avec des lunettes marrantes s'approche de moi et me sorte de ma torpeur existentielle. Le type, il me tourne le dos, puis se retourne et me dit derechef : "Ca fait toujours du bien de péter sur un inconnu." Oh le saligaud, j'ai pensé en pouffant. Du coup, fallait que je fasse aussi fort que lui.
"Tu veux voir un truc rigolo ?" j'lui dit.
"Ouais, carrément." il répond.
Ni une, ni deux, je sors ma bistouquette de mon pantalon et je commence à lui uriner dessus. Il l’a mal pris le bougre, il a tracé comme un têtard, me laissant seul, le zizi à la main, terminant ma petite affaire dans le couloir. Une fois l’avant-dernière goutte tombée et la braguette remontée, je repars à la découverte de ce lieu magique, plein de fantaisie et de mystères. Je tombe sur un groupe de jeunes gens assez loufoques, rayonnants dans leur absence de style.
"Ca va les ringards ?" je leur lance.
Leur silence pesant et leur regard de crotte de nez m’a vite fait comprendre qu’ils étaient muets, voire pire. Pas trop la peine de m’attarder, quoi. J’continue mon p’tit road trip, comme un chien cherchant sa niche. Je me retrouve dans des toilettes vraiment chouettes avec une frustration intense. Bah ouais, je venais de pisser sur un type, j’avais la vessie vide. Frustrant, j’te dis Mol’. Parce que moi, j’adore trop pisser dans des toilettes, c’est à chaque fois une explosion des sens. Rentre alors un type au look Ben Laden prononcé. J’étais bien content de pas être une tour et de pas avoir de jumeau parce que, sinon, j’étais bon pour l’écroulement. Le mec me sourit, sort sa zigounette et commence à faire sa petite affaire (tiens, ça rime) dans l’urinoir. Il se retourne vers moi et me dit :
"Ca fait du bien de chier de la bite. N’est-ce pas !?"
"Oh oui, Oussama, je sais. Je viens de le faire sur un type." je lui réponds poliment, la peur au ventre. Le mec il se marre.
"Quoi ? T’es un crevard toi !"
"Et toi t’es quoi, toi ? T’es qu’un voleur avec ta sale barbe et ta sale tête de dealer de chameaux."
"Tu dis ça parce que j’suis black ?"
"Non, parce que t’es moche et que ton kiki, il ressemble à celui du hamster de ma grand-mère Henriette."
Le mec devient tout rouge, alors j’ai commencé à fuir comme les Romains à Trafalgar. J’ai couru comme un ver de terre jusqu’à ce que j’ouvre une porte et que je me retrouve dehors, devant ce lieu maléfique, pleins de toilettes et de terroristes. Dehors, y avait des gens qui fumaient, ils avaient de drôle de têtes. J’écoutais un peu leur conversation dans la grandeur et la fureur de ma discrétion. Ça parlait de films que j’connaissais même pas, puis y en a un qui parlait du prix des pintes de bière quand tu fais du ski, l’autre type on comprenait rien de ce qu’il racontait avec sa tête de boxeur poids plume. Celui qui avait une tête de rital se moquait de lui, je crois bien. Et y en avait deux autres (un chevelu ténébreux, genre corse du cap et un mec avec un bonnet, genre sicilien de mes couilles) qui se marraient en écoutant un troisième avec une tête de poupon raconter des conneries. Il était genre un peu comme qui dirait bègue le type. Oh, la vache ! Du coup je captais pas trop ce qu’il disait. Au bout d’un moment, aussi long qu’une seconde suspendue dans les nuages, je m’approche d’eux et leur demande une cigarette. "Bien sûr" me dit le chevelu avec sa grande bouche de corse poseur de bombes artisanales. Je prends la clope et je la jette par terre et je l’écrabouille par la seule force de ma semelle. Ils ont même pas bronchés les pauvres nazes. Fallait que j’en fasse une autre, histoire d’au moins arracher un sourire sur leur sales gueules. Alors, j’ai chopé d’un geste vivement vif le bonnet du mec qui s’est avéré être blond comme un lopette et le béret du type au béret qu’était en fait le même qui parlait de bière et de ski et qu’avait une jolie petite tête bien mise en forme. Et j’ai couru, comme toujours. A la première poubelle que j’ai croisée, j’y ai jeté les couvre-chefs crasseux que j’avais dans la main et j’ai continué ma course effrénée contre la grande faucheuse avec son marteau d’argile. Comme je me retournais de temps à autres pour voir si les nazes me courraient après, j’ai pas vu le parcmètre arrivé et j’me le suis pris en plein dans la tronche. Ca m’a un peu stoppé net dans mon élan (court, hihi) et j’ai titubé sur la marrée chaussée avant de m’étaler comme un chinois du japon après le largage des grosses bombes dans leur face toute fripée et leur yeux tous bridés. Après, je suis trop désolé mon p’tit Mol’ adoré, mais je peux pas trop te raconter, parce que j’ai comme un trou noir intersidéral qui remplace ma mémoire à ce moment-là trop précis de ma vie d’artiste funambule. Je me souviens juste que je me suis réveillé dans une poubelle de la ville de Paris, on m’avait pissé dessus, j’avais le bonnet dans la bouche et le béret coincé entre mes deux fesses charnues. C’était marrant comme aventure, non ? Allez, bon week-end Moleskine !

Frankie.



Leahpar
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