Je vais reprendre la parole pour exprimer, comme de coutume, un désaccord. Je suis tel Balzac, le talent en moins. Nombreux sont ceux d'entre vous qui connaissent mon goût pour la critique. Mais peu nombreux sont ceux qui savent que la critique est loin d'être un violon d'Ingres à mes yeux. La critique est en fait la base même de ma pensée, je critique donc je suis. Cette réalité existentielle me rend souvent insupportable (insout' comme dirai l'autre) car elle tend à me plonger dans un perfectionnisme déstabilisant, lassant et même, j'en ai conscience, irrationnel.
Mais c'est comme ça, la critique est l'essence du sujet. Et sujet je veux l'être. Besoin de tout contrôler si vous voulez. Insensible ? Inhumain ? Ptête ben. Jouissif en tout cas. D'ailleurs j'ai observé que lorsque je m'abîmais dans une oeuvre c'était plus parce que je créais de toute pièces les circonstances nécessaires à un tel abandon.
Bref que de blabla pour dire que mes textes sont ridiculement insignifiant et outrageusement orgueilleux. Moi devenir écrivain ? Jamais. Non pas que j'ai moins de capacités qu'un autre. Le problème est plutôt que je vois l'écriture et toute entreprise artistique comme inachevée et en constante réécriture.
Aussi j'aimerai bien que mes textes soient retirés sauf ceux qui, absurdes, n'ont tenté qu'une chose, combler mon ennui : "Liquide vaisselle", "gisement" et l'hommage à "Raymond Devos".
Je pense que cela ne gênera personne attendu qu'il existe suffisamment de textes d'un bon niveau pour que ce retrait de médiocrités se passe sans heurts dans une inconscience et indifférence juste.