La revanche des loosers

Bravo. Texte violent, auteur qui a pourtant les couilles d'aller jusqu'au bout. A la limite, l'avertissement en préface n'aurait pas lieu d'être.

HeLiuM, un habitué à l'écrit sur la société moderne. J'apprécie cette franchise, je n'aurais qu'un seul conseil à te donner : n'aie pas (plus) peur de donner si loin ! Tu peux encore davantage. Et je veux davantage.

Il fait mal ce texte.

L'auteur se déshabille pour nous livrer avec lucidité une pensée désabusée.

J'ai pas idée de la haine qui t'a élevée, si tu veux la fustiger, moi je ne peux que l'aimer.

Bravo.

Je profite de la réaction de deux autres pour rebondir contradictoirement, car je me suis promis de ne plus lancer un sujet réaction.

Désabusée la pensée, je l'aurais bien aimé. Quant à moi j'ai été très désagréablement surpris en lisant ce texte. Que t'est-il arrivé HeLiuM toi qui sais si bien te mettre en colère et si bien jouer sur le pathétique ?
Là je ne vois ni colère ni pathétique, juste un ton qui oscille entre résignation (je voudrais que, le conditionnel est transparent) et réquisitoire (l'impératif en témoigne Levons nos majeurs).
Il en résulte que je n'ai vu qu'un ensemble incohérent, contradictoire et, disons le, rempli d'inepsies !

Tu appelles à un renversement des valeurs : célébrons le mal-être, le sal, le gras, le moche, la déprime et tente paralèllement de nous faire croire qu'il n'en est rien puisque tu te complais dans ton échec : Moi, perdre, ça ne me dérange pas le moins du monde.
Mais un monde où les gagnants perdent est un monde sans gagnant et donc sans perdant... De plus, dans le même temps ce monde sans gagnant cohabite avec un monde où l'échec persiste, transposé à une autre échelle de valeur Toute personne sociable sera vilipendée par la confrérie des perdants (ici attardez-vous sur l'utilisation du futur).

Bref, je n'assiste dans ce texte qu'à une contradiction mal ficelée et n'arrive même pas à avoir de mépris pour l'auteur vu que ce texte ne réveille que circonspection chez moi. L'idée était bonne, J'irai même plus loin et dirai que les divers passages du textes sont bons, pris indépendemment les uns des autres.
Mais le problème est ce mélange de deux aspirations, de deux styles. Certains pourront y voir l'indécision du personnage (pour ne pas dire sa stupidité) mais l'opposition des tons indécis et réquisitoire est trop marquée pour que l'indécisions soit crédible. Il aurait fallu un style ambiguë ou une séparation nette et précise entre les deux discours antithétiques. Voilà mon avis.

Mon cher Clovis,

l'envie qui me tient de répondre à ton message prévaut sur ma raison qui elle, non-masochiste, voudrait que je te laisse le mot de la fin...

Tu repproches à Helium de ne faire preuve, ni de colère, ni de pathos dans son texte, chose à laquelle il t'avait habitué. Pourtant, n'était-ce pas toi, qui, il y a quelques mois, nous repprochais, à tous, de ne pas diversifier nos textes et nos styles ?
Par aillleurs, le cynisme dont fait preuve l'auteur ne pourrait-il pas être une colère stylisée, qui éloignerait Helium de l'affectif qui le lie à son sujet et qui rendrait ainsi son texte bien plus intéressant ?

De plus, tu dis de l'auteur qu'il "appelle à..." mais sais-tu qu'auteur et narrateur ne forment pas forcément qu'un ? Sais-tu aussi que le second degré existe ?

Je vais conclure par une pensée qui t'apparaîtra certainement futile, mais je crois fermement qu'un texte, avec ses erreurs, ses contradictions, ses doutes et ses failles, peut s'avérer finalement beaucoup plus beau et poignant qu'un texte admirablement construit mais horriblement terre à terre.

ps:
1) avec des si on mettrait une baleine dans une boîte d'allumettes
2) va y Clovis, attaque !

1. Là je ne vois pas de tentative courageuse de s'ateler à un autre style, puisque nous ne sommes que dans le spectre triste de l'HeLiuM habituel...
2. Que l'auteur et le narrateur soient distincts certes, d'ailleurs dire qu'ils peuvent être confondu serait une absurdité totale (se serait comme dire que deux bols identiques ne sont pas deux bols simplement parce qu'ils sont identiques)...
Mais passons outre ces considérations limite métaphysiques car elles n'ont aucune implication sur la lecture en l'absence d'indices nous laissant penser que l'opinion de l'auteur diverge de celle du narrateur (car s'ils sont distincts ils peuvent partager les mêmes opinions et la tendance naturelle est de penser qu'un homme dit ce qu'il pense avant de dire ce qu'il ne pense pas). Or là, pour atteindre le second degré, je ne vois rien qui puisse nous laisser penser que l'opinion de l'auteur soit différente de celle du narrateur. Bref pour des gens qui ne connaissent pas l'auteur, aucun indice de second degré, si ce n'est la médiocrité du style (désolé HeLiuM mais ta préface me fait déculpabiliser). Mais la médiocrité pure, sans opposition, est simplement médiocre.
D'où il résulte qu'il n'y a pas de cynisme. Si néanmoins vous voyez là du cynisme (en vous détachant de votre connaissance de l'auteur) tant mieux pour vous, j'aimerais bien que vous me fassiez par des outils littéraires qui vous permettent de le déceler, ça m'aiderait à apprécier le texte.
3. On est d'accord sur le fait qu'un traité sur la conservation des carottes en Alaska, si bien écrit soit-il, te laissera froide. Mais, plutot que de comparer par le bas, je trouve plus intéressant de comparer par le haut (car on trouve toujours pire ailleurs). De même un texte terre à terre super bien construit sera meilleur qu'un texte stylistiquement superficiel et foncièrement terre à terre. Personnellement, je préfère dire qu'un texte dont le sujet est poétique (y-a-t-il vraiment du sujet poétique ? Disons donc "plus propice à la poésie") et qui est super bien construit sera plus intéressant qu'un texte au sujet poétique et à la construction fort rebutante.
Personnellement j'ai l'esprit très polyvalent (c'est mon admiration pour l'humanisme qui ressort) et je pense que tout, selon son traitement, peut devenir intéressant. Alors si on me présentait correctement un traité sur la conservation des carottes en Alaska, je crois que je serai capable d'etre emballé...

PS :
1. quel rapport ? Tu voulais que je me contente de dire "ton texte est nul" sans ajouter "il aurait été sûrement mieux si" (car si j'avance un pourquoi il est nul, je pointe nécessairement un comment il peut être meilleur...)
2. Me demander à moi si je connais le second degré ? Mais ai-je jamais cru à ce que je disais ? Ai-je jamais cru à quoique se soit ? Moi je crois en tout, c'est à dire en rien puisque je suis autant ultra-libéraliste qu'anarchiste.

NB : je ne rentrerais pas dans un débat sur la poétique, sur l'inutilité nécessaire du sujet ou l'infinité de l'esthétique dans son objet. La seule réponse que j'attends c'est les outils littéraire révélateurs du cynisme car je ne prétends pas avoir raison, mais juste penser ce que je pense du texte.

C'est un texte foutraque et confus, incohérent et pas très bien écrit. On peut pas demander grand chose de plus d'un texte de looser (oh, la mauvaise foi me direz-vous). Merci des compliments (et surtout de ta lapidation JCS, parce que, si ce n'était pas l'effet recherché, je n'imaginais vraiment pas que ce texte allait être apprécié. Alors, merci de me mettre la tête sur les épaules.)

Je peux donc vous renvoyer au sujet qui a été fait dans la même partie "réponse expresse à un auteur" et à la sage parole de Leahpar ainsi qu'à ma conclusion concluante (dixit lui)

Non, ce n'est pas un texte fait pour être pourri (c'est pour ça que je parlais de mauvaise foi). Tout ce que je voulais dire, c'est justement que tu en as repéré les défauts, et que j'vais quand même pas défendre mon texte de ce que tu en as dit, puisqu'il est mal écrit, en effet. Cela dit, je ne l'aurai pas posté si je pensais qu'il n'avait vraiment aucun intérêt.

Bon bah, faut bien donner son avis par les temps qui courent.

Je suis d'accord avec L'homme à la valise sur ton introduction, elle ne devrait pas exister, car tu orientes la lecture du lecteur (excusez les redondances) dans un certain sens. Ce qui n'a pas empêché L'homme à la valise et Sabiha de le prendre au sérieux. Trop ?

Moi, je le prends au second degré, je n'ai pas ressenti cette haine dont parle Sabiha, alors si haine il y a, je ne l'ai pas perçu. Il n'est pas génialement écrit, tu nous avait habitué à mieux, mais l'idée est sympa, et j'ose penser que tu aurais pu aller plus loin avec cette idée, justement plus hargneux avec plus de haine, un truc nihiliste au possible. C'est mon avis.

Et puis, légère influence de Nirvana, non ?

C'est un jet confus d'un concept de névrosé. C'est un peu 3 textes en 1 sur un même thème. En fait, ce texte a juste besoin d'être réécrit (et j'y travaille)

Et bien au moins on ne pourra pas dire qu’il y a un manque cuisant de réactions dans ce topic… Ca brûle, et tout pourpoint en plus ! Moi ce texte m’a bien fait poilé, l’intérêt n’est pas démentiel mais en quelque sorte, il m’a rappelé le discours de Tyler dans « Fight Club » : « vous n’êtes que de la moisissure en puissance », durant la mise au point du projet « K.O ».
Le texte met un point sur une névrose bien moderne, une forme de déshumanisation liée au poids de la vie et du temps, le nihilisme. Le narrateur appelle à cette destruction franche et terrible mais bien entendu, c’est avec le sourire que l’on entend le prophète vociférer des imbécillités croissantes. J’ai aimé ce texte, il est bon parfois de sombrer dans une légèreté toute particulière, teintée de la blazouille de la vie ! Merci Helium !!

réaction à la réaction : le nihilisme, moderne !?
Sommes-nous dans un monde égocentrique où tout est éminament moderne et névrosé ?